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Renault Dauphine par Willys-Overland (1959-1968)

           C’est avec sa Dauphine que la Régie Renault tente de conquérir de nouveaux marchés en s’exportant après son succès en France. Diverses destinations sont au programme, comme les Etats-Unis, l’Italie, l’Espagne.. et le Brésil où Renault trouve un partenariat avec le constructeur Willys-Overland. 

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                Lancée en 1956 en France, la Renault Dauphine s’impose rapidement sur son marché nationale en devenant dès 1957 la voiture la plus vendue en France, sa production représente alors le tiers de la Régie Renault. Il faut dire que la Dauphine a de nombreux atouts pour elle, petite berline bien équipée, logeable, un moteur suffisant, et un prix accessible à de nombreuses bourses. En ce milieu des années 1950, l’Etat français est à la recherche de devises étrangères pour renforcer sa puissance, la Dauphine fait parti de ces produits que l’industrie française pourrait exporter en masse.

                  Ainsi, la Régie Renault cherche rapidement de nombreux débouchés pour sa Dauphine, dès 1957, elle part à la conquête des Etats-Unis (lire aussi : Renault aux Etats-Unis), puis de l’Espagne en 1959 où elle fut produite par F.A.S.A. ou encore en Italie cette même année avec Alfa Romeo (lire aussi : Alfa Romeo Dauphine). Si ces trois pays sont les plus connus dans l’histoire de la Renault Dauphine, il ne faut pas oublier le Brésil où la petite Renault y fut produite entre 1959 et 1967 par Willys-Overland.

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                 Willis-Overland, c’est ni plus ni moins que la filiale du constructeur américain Kaiser qui détient, entre autres, la marque Jeep, qui produit localement des véhicules à vocation utilitaire, dérivés des véhicules américains et adaptés pour le marché brésilien. Mais ce marché brésilien était en quête d’une petite voiture populaire que le groupe Kaiser n’avait pas, concevoir une voiture spécifique pour ce marché était trop onéreux, c’est ainsi que l’entreprise américaine se met en pourparler avec d’autres constructeurs pour obtenir la licence d’une voiture populaire.

               Après de nombreux mois de discussion, c’est finalement Renault qui est retenu avec sa Dauphine, l’accord est signé le 26 décembre 1958. Le groupe Kaiser et Renault investissent ensemble douze millions de dollars afin de pouvoir produire la Dauphine localement, un investissement qui passe par l’agrandissement de 47.851m² des installations existantes, la réalisation d’une nouvelle fonderie pour usiner les pièces mécaniques, et l’achat de machines-outils.

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            Pour Willys-Overland, cette étape est déterminante car la Dauphine est la première voiture de tourisme produite par cette filiale implantée depuis 1953 au Brésil, par conséquent, l’accord prévoit que les premières Dauphine assemblées localement le seront à partir de pièces françaises en grande majorité, puis petit à petit, Willys-Overland pourra devenir autonome en produisant davantage de pièces. Le gouvernement brésilien fini par donner son accord le 12 novembre 1959, les premières Dauphine peuvent alors sortir de chaîne avec 75% de pièces françaises, le reste étant réalisé localement.

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                En 1961, Willys-Overland produit 95% des pièces de la Dauphine, cette année là, c’est 13.315 Dauphine qui sont assemblées au Brésil. La voiture est alors équipée du moteur Ventoux de 31Cv accolé à une boite à trois rapports, la Dauphine brésilienne possède des pare-chocs type américain avec une seconde lame, des optiques type USA… Economique, fiable et bon marché, la Dauphine arrive à s’imposer sur le marché brésilien.

                 Pour le millésime 1962, c’est désormais la Dauphine Gordini que produit Willys-Overland, son moteur de 40Cv et sa boite à quatre rapports répondent mieux aux attentes des brésiliens . En 1964, Willys lance une nouvelle version de la Gordini, la Dauphine 1093, avec un nouveau collecteur d’échappement, tandis qu’un carburateur Solex double corps assure l’alimentation. Cette nouvelle variante propose désormais 53Cv, seuls 721 exemplaires ont été écoulés.

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                  Pour une clientèle à la recherche d’un prix plutôt que de performances, Willys sort en 1965 la Dauphine Teimoso, une version bas de gamme totalement dépouillée du superflu, la mécanique reprend celle de la Gordini mais le starter automatique est troqué contre un starter manuel. Pour le reste, la Dauphine Treimoso reçoit de simples pare-chocs, ses clignotants et feux arrière sont ôtés, pas d’écusson… A l’intérieur, les vides poches sont ôtés tout comme les tapis.

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                Enfin, en 1966, Willys-Overland dévoila la Dauphine Gordini II qui comporte, selon son constructeurs, vingt-cinq nouveautés : disparition de la suspension aérostable, arbres de roue plus gros, nouveau réservoir d’essence, nouveau carburateurs, fauteuils plus rembourrés… Ceci permet de redonner de l’attrait sur la Dauphine qui se fait vieillissante, d’ailleurs, Willys opère un nouveau restillage en 1967 avec la Gordini III qui reçoit de nouveaux feux, des freins à disque à l’avant, et une finition accrue.

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                        Faire survivre la Dauphine quelques mois de plus permet à Willys-Overland de ne pas perdre en part de marché en attendant une nouvelle voiture étudiée avec Renault sur la base d’une R12. Mais en 1967, Willys-Overland est racheté par Ford, le géant américain conserve la Dauphine et en dévoile une version « Gordini IV » en 1968 qui resta quelques mois au programme, avant le lancement de la Ford Corcel, la voiture issue de la Renault 12 cette même année (lire aussi : Ford Corcel).

                     Au final, la carrière de la Dauphine au Brésil dure de 1959 à 1968, dix millésimes durant lesquels 74.627 unités ont été écoulées, réparties entre 41.052 Gordini, 23.887 Dauphine, 8.967 Teimoso et 721 Dauphine 1093. Un petit chiffre mais la Dauphine reste un succès au Brésil, une histoire oubliée mais qui reste le début de l’implantation de Renault au Brésil. Bien qu’évincé par Ford, Renault reviendra sur ce marché en 1998 avec la construction d’une usine…