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Ces voitures qui ont 30 ans en 2024

Citroën Evasion / Fiat Ulysse / Lancia Zeta / Peugeot 806

Stellantis avant l’heure ! En 1984, Renault sort l’Espace et invente, en Europe du moins, le marché du monospace. Peugeot peut l’avoir mauvaise car c’est Matra qui est à l’initiative du projet, une proposition rejetée par le constructeur sochalien. On ne va pas refaire l’histoire mais au début des années 1980, Peugeot avait sa survie à jouer et il était impossible de se lancer sur un projet aussi hasardeux. A la fin de la décennie, force est de constater que le monospace est une catégorie prisée, sur laquelle il faut se lancer pour ne pas louper un client. Mais l’investissement est conséquent… Heureusement, le groupe Fiat a les mêmes ambitions, les deux entités se connaissent pour travailler ensemble sur les utilitaires. Cette coopération est étendue à al création d’un monospace commun qui voit le jour en 1994 sous quatre marques. 

Bilan : Une bétaillère en collection ? pas pour demain
Si l’Espace de Renault a l’avantage d’être le premier monospace européen et joue déjà dans le monde de la collection, il faudra attendre encore un peu pour ce quatuor. Voire jamais ? Car ces quatre monospaces n’ont pas marqué leur époque.

Ford Scorpio 2

          C’est au salon de Paris que le public découvre la seconde génération de Ford Scorpio, et encore une fois, Ford a fait du Ford. En fait, sous sa ligne s’abandonnant au biodesign, la Scorpio de seconde génération cache les dessous d’une Scorpio de première génération : mêmes moteurs, même plateforme, et même vitrage… La ligne se voulait plus américaine avec son bandeau arrière, l’intérieur était de bonne facture. Mais voilà, l’originalité en automobile paye rarement, encore plus sur le marché de la berline routière. Ford tenta de corriger le tir en 1997 avec un restylage, mais le mal était plus profond d’autant que le marché de la berline déclinait. Ford arrête les frais dès l’été 1998 avec à peine 100.000 unités produites. 

Bilan : A mettre de côté
Une berline décalée, un loupé commercial, cette voiture a tout pour me plaire. En réalité, j’adorais cette voiture quand j’étais gamin, et je l’aime toujours, elle avait ce côté exotique que peu d’autos avaient. Avec sa plastique décriée, je ne suis pas certain que la Scorpio trouve grâce aux yeux du plus grand nombre, d’autant que trouver un exemplaire en bel état n’est pas chose aisée…

Opel Tigra A

       Chez Opel, on produit principalement des voitures sans histoires, des voitures bien positionnées par rapport à leur clientèle et dans leur époque, presque des voitures sans histoire. Parfois, on a le droit à des petites dingueries, comme l’Opel GT, les Manta ou encore l’Omega corrigée par Lotus. En 1993, Opel présente le deuxième opus de la Corsa et profite de sa base pour en décliner un petit coupé accessible. Le pari est osé, depuis une décennie, les coupés sont relégués derrières les GTI, mais Opel résiste avec la Calibra qui marche très fort. Le concept Tigra de 1993 teste la clientèle qui répond favorablement, et en octobre 1994, le modèle est disponible dans les concessions. Dès ses débuts, l’Opel Tigra se hisse en tête des ventes de coupés en Europe !

Bilan : Une jolie voiture
Avec la Tigra, Opel rend une bonne copie, un coupé jeune et sympa qui partage ses moteurs avec la Corsa. Avantage, la Tigra s’offre à un tarif contenu. Mais sous un beau plumage, la Tigra ne cache pas une sportive, si les performances sont honnêtes, elles sont limitées par la plateforme qui n’apprécie pas la conduite sportive. Et que dire de l’intérieur sans véritable charme, et deux places arrières qui conviennent qu’à de jeunes enfants (et encore !). Une jolie voiture, mais pas sûr que cela suffise encore…

Opel Combo A

           En 1994, la base de la Corsa est déclinée à toutes les sauces. Après le coupé Tigra, il y eu aussi la fourgonnette Combo. La dénomination Combo, on la trouvait depuis 1986 chez Opel avec la Kadett Combo, utilitaire dérivée de la berline éponyme. A partir de 1994, la dénomination est utilisée seule, le modèle semble s’insérer parfaitement sur le marché du petit utilitaire, mené en France par les Citroën C15 et Renault Express. La proposition d’Opel avait l’attrait de la nouveauté, sans réellement convaincre (Opel n’avait plus vraiment de clientèle professionnelle) et l’arrivée des fourgonnettes de nouvelle génération en 1996 (Renault Kangoo et Citroën Berlingo-Peugeot Partner) condamne le modèle à faire de la figuration. 

Bilan : le charme de l’utilitaire
On ne va pas trop s’attarder dessus, c’est un utilitaire ! Reste le souvenir personnel, très jeune, d’avoir demandé à mes parents d’aller en concession Opel pour récupérer un fascicule sur la Corsa pour avoir des images du Combo pour le dessiner. Les formes arrondies et les couleurs vives, sans doute, vues par l’œil d’un enfant. De là à en posséder un, il y a un pas que je ne franchirais pas…

Opel Omega B

            1994 fut une année riche en nouveauté chez Opel, puisque le constructeur allemand présente également sa nouvelle berline routière : l’Omega deuxième du nom. C’est certainement le lancement le plus important de l’année 1994 pour le constructeur allemand, il s’agit de perpétuer le succès de la première génération tout en proposant une routière digne de ses rivales germaniques. La copie d’Opel est bonne, preuve en avec une commercialisation qui dure jusqu’en 2003 (merci le restylage à mi-vie) et plus de 800.000 unités produites.  Côté moteur, on trouve des quatre cylindres, un V6 et un six cylindres Diesel. Et si une version V8 a un temps été étudiée, elle ne vit jamais le jour… 

Bilan : une berline sans histoire.
J’ai toujours vu en l’Omega B une Safrane à la sauce Opel. Pour autant, Opel réussi davantage à imposer sa berline routière que notre constructeur national, peut-être les mentalités différents outre-Rhin, mais surtout une gamme de motorisation cohérente et, dans l’ensemble, de la fiabilité…

Renault Laguna I

En janvier 1994, Renault dévoile celle qui remplace la Renault 21 : la Laguna. Dessinée par Jean-Pierre Ploué, la Laguna offre des lignes élégantes dans le ton de l’époque, un travail récompensé par le titre de plus belle voiture de l’année 1994. Pour le reste, Renault a travaillé sur la qualité dans la lignée des efforts réalisés depuis la fin des années 1980 pour faire de Renault un constructeur crédible. On note, dès les débuts, une version V6 puis rapidement la finition Baccara (à l’été 1994). A l’été 1995, la Laguna se décline en break  puis en phase 2 à partir d’avril 1998 avant de terminer sa carrière en 2001 sur le chiffre de 2.350.800 exemplaires. Un beau score qui ne sera pas renouvelé par les générations suivantes…

Bilan : une berline sans histoire.
Qu’il est difficile de me prononcer sur ce modèle, la voiture est encore dans l’ère des bonnes Renault, celles dont on peut dire qu’elles sont fiables, confortables, facile d’entretien et peu énergivores. Mais à titre personnel, j’en garde un mauvais souvenir quand mon grand-père paternel en acheta une pour remplacer une 306. La Laguna avait eu une première vie, elle était peut-être une voiture du lundi matin, mais elle enchaina les pannes à une époque où la santé de mon aïeul déclinait. Et même avant, cette Laguna en version break n’avait pas réussi à convaincre mon père, pourtant client de chez Renault, qui lui préféra une Citroën ZX Break, avant de passer à la Xsara quelques années plus tard…

Citroën Jumper / Fiat Ducato / Peugeot Boxer

1994 : Grosse année pour la SEVEL, puisque la coopération entre Fiat et Peugeot-Citroën avait été étendu aux monospaces, c’est également cette année que les acteurs de cette coopération renouvellent leur utilitaire : nouveau Ducato chez Fiat, dupliqué en Citroën Jumper et Peugeot Boxer. Une coopération qui a du sens permettant de partager les frais de développement sur le segment étriqué des utilitaires, elle célèbre à l’automne 1994 le millionième utilitaire produit. 

Bilan : Un utilitaire
Difficile pour un utilitaire de se faire une place en collection, c’est même souvent un parent pauvre, à moins de trouver un véhicule qui a marqué son temps, comme le Citroën type H. Preuve en est, le monde de la collection commence tout juste à s’intéresser aux premiers Renault Trafic qui ont quarante ans d’âge. Rajoutez à cela un véhicule produit sous plusieurs marques, c’est à dire sans élément propre à chacune d’elles… Bref, un bon plan industriel, moins sur la collection…