Citroën Dauphin K01 (1969-1971)

              A la fin des années 1960, la division Poids-lourds de Citroën est fusionnée avec Berliet qui va pendant quelques années faire perdurer la marque Citroën dans le camion. Mais les gammes fusionnent rapidement, à l’exemple du dernier camion badgé Citroën, le Dauphin.

Caitroën Dauphin (6)

A la fin des années 1960, Berliet qui connait des difficultés suite à la diminution de ses parts de marché sur le secteur du poids-lourds, causé par la création de Saviem et la perte de contrats d’armements avec l’armée française. Conscient que Berliet ne plus jouer seul, le constructeur de poids-lourds cherche à s’associer avec un groupe puissant. C’est Michelin qui répondra à l’appel en prenant une part majoritaire dans Berliet en 1967.

              A cette époque, Michelin était également propriétaire de Citroën, le constructeur de voitures qui venait tout juste de racheter Panhard deux ans plus tôt. Surtout, Citroën envisage à cette époque le rachat de l’italien Maserati et avait d’importantes dépenses  en frais de recherche, notamment avec la filiale Comotor, commune avec NSU pour développer le moteur rotatif. Michelin à la tête de Citroën et Berliet, cela va permettre une réorganisation des investissements de l’entreprise clermontoise.

               En effet, à cette époque, Citroën produisait des camions, avec une gamme vieillissante composée des Type 23 et Type 55 présentés dans les années 1950, sans oublier le Belphégor présenté en 1965 qui pouvait concurrencer le Saviem SG5. Mais le poids-lourds représentait une activité faible de Citroën, si bien que Michelin décide de faire passer cette entité chez Berliet par le biais d’un rachat. Ce dernier permet également à Citroën de profiter de liquidités pour mener à bien ses nombreux projets tout en sortant d’une activité résiduelle.

Caitroën Dauphin (4)

               Pour Berliet, en revanche, le rachat de la division Poids-Lourds de Citroën n’a pas d’autre avantage si ce n’est celui de prendre le contrôle d’un concurrent et renforcer ses parts de marché. Berliet récupère aussi la fabrication dans son usine de Vénissieux du Belphégor, et développe en commun avec les équipes de Citroën un nouveau petit camion, qui prendra le nom de Dauphin.

Caitroën Dauphin (3)

             En réalité, le Dauphin est d’avantage un Berliet, la cabine est issue du Stradair dont on aurait raccourci le capot. Le châssis était lui-aussi une conception de Berliet, cependant, le véhicule a bien eu une carrière sous la dénomination Citroën. En effet, lors de sa présentation en 1969, le Dauphin était disponible sous le seul badge Citroën, puis entre 1970 et 1971, les logos Berliet et Citroën prennent place tous les deux sur le capot du camion.

Caitroën Dauphin (5)

               Mais Citroën a œuvré pour apporter quelques modifications à ce camion, en y apportant un système de freinage 100% Citroën fonctionnant au LHM, un système repris sur le Belphégor. Aussi, la mécanique essence était assuré par un quatre cylindres en ligne de 2,176cm3 qui provient de la Citroën DS21, mais aussi du Belphégor. A noter qu’un moteur Diesel Perkins était disponible sur le Citroën Dauphin.

                Après une courte carrière avec le badge Citroën, le Dauphin continua sa carrière sous le seul logo Berliet, quasiment en même temps que l’arrêt du Citroën Belphégor, ce qui clôture plus de quatre décennies de production de poids-lourds Citroën. Le Dauphin Citroën Type K01 est aujourd’hui devenu un véhicule rare, peu diffusé sous la marque Citroën, nombre d’exemplaires ont mal fini leur vie en raison de pièces spécifiques difficile sà retrouver. Mais pour sur, ce Citroën méconnu est un petit morceau d’histoire des poids-lourds Citroën à sortir de l’oubli…

13 réflexions sur « Citroën Dauphin K01 (1969-1971) »

  1. Bonjour,
    Je souhaitais remercier pour cet article très bien construit, car même si la documentation autour de Citroën et de Berliet est bien fournie en général, ce n’est pas du tout le cas pour le « DAUPHIN » et la fin de l’histoire des PL Citroën.
    Je ne crois pas qu’il existe une forme de recensement pour ces véhicules et ce serait à mes yeux intéressant.
    Pour ma part, J’ai eu un Belphégor incendie pendant une quinzaine d’années, lequel est retourné vers son carrossier d’origine pour Musée, et j’ai actuellement un Dauphin.
    Mon véhicule est une ancienne dépanneuse à plateau basculant, c’est un K460 immatriculé en 1975 et motorisé par un Perkins 4 cylindres de 80ch.
    Son logo sur le capot est Berliet et j’aurais préféré qu’il ait les deux comme certains, car même si c’est une question d’époque ça mériterait à mes yeux pour l’historique du modèle.
    Par-contre, contrairement aux exemplaires figurant en photo sur l’article, il est doté des phares ronds dans la calandre.
    Bien à vous,
    Ph.BERNARD (alias Belphégor)

  2. Bonjour
    J’ai récupéré un citroen dauphin je voudrais trouver de la documentation vers qui me tourner ?
    Surtout pour les freins le reste c’est pas compliqué

    Merci

  3. Je possède 3 dauphins Deux en version benne et le troisième en plateau j’ai les logos Berliet seul et le logo Berliet Citroen deux en bon état de marche

      1. Je connais un véhicule du type que vous recherchez .
        Si votre question est toujours d’actualité je reste à votre écoute.
        Cdt

  4. Sympa de revoir ces rares PL.
    dommage que Citroen n’ait pas développé à l’epoque une vraie volonté commerciale pour ses PL.,
    mais c’est vrai que Saviem, Berliet, Citroen ça faisait beaucoup de concurrents nationaux, surtout que la concurrence étrangère (Mercedes en particulier) faisait tres fort dans notre pays à partir de 1960/70.

  5. bien que connaissant ce poids-lourd, je ne le connaissais pas sous le nom de Dauphin. Appellation officielle ou surnom comme Belphégor pour les types N et P et Rosalie pour les voitures de tourisme précédant la Traction-Avant dont les vrais noms étaient 8, 10, 10 légère, 15 ?

    1. Faute d’information, il m’a été difficile de trouver le nom de ce camion. La documentation (dont certaines photos sont sur l’article) le désigne comme Citroën K(180/350…). Mais en me fiant à une publicité Berliet-Citroën, il était surnommé « Dauphin ». Reste à confirmer le tout 😉

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