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Renault 12 (1969-1980)

              Dévoilée en 1969, la Renault 12 prend la place de Renault 8 sur le segment de la berline familiale, une nouvelle offre avec une ligne bien moins anguleuse que sa devancière, et surtout, la mécanique passe à l’avant. La Régie signe avec sa douze une nouvelle réussite commerciale avec plus de deux millions d’unités produites… 

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                 Dans les années 1960, le segment des berlines populaires émerge et explose en France, la Peugeot 204 dévoilée en 1965 (lire aussi : Peugeot 204) se hisse en quelques mois sur le podium des voitures les plus vendues. Renault, de son côté, avait opéré un revirement d’architecture de ses modèles en passant ses moteurs de l’arrière à l’avant, initié par la Renault 4 en 1961 qui remplace la 4CV (lire aussi : Renault 4), suivi par une R16 en 1965 qui tente de relancer la Régie sur le segment du haut de gamme (lire aussi : Renault 16).  En revanche, sur la berline populaire, la Renault 8 (lire aussi : Renault 8) lancée en 1962 ne rivalisait pas avec la nouvelle Peugeot.

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                   En lançant le projet 117, la Régie Renault innovait, son président Dreyfus souhaitait une voiture monde, capable de se vendre en France que sur les marchés extérieurs, et notamment les marchés dits prioritaires comme le Brésil. Sauf que concevoir une voiture capable de plaire au plus grand nombre n’est pas une mince affaire, trouver le consensus implique de faire certaines concessions parfois difficiles. Mais Renault avait les moyens de ses ambitions, les bureaux d’études s’élargissent avec l’arrivée de sociologues et des premiers informaticiens afin de reprendre les méthodes américaines.

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                Construire une voiture monde, c’est aussi répondre à la difficile équation entre prix de vente et équipement au dessus de la moyenne. Renault décide de réaliser une voiture avec le moteur à l’avant, mais contrairement à la R16, celui-ci est placé longitudinalement et en porte à faux avant. Renault opte pour la traction, même si cette solution est plus chère  produire qu’une propulsion, la Régie se rattrape toutefois en réutilisant de nombreuses pièces de sa banque d’organes, mais aussi en abandonnant les roues arrières indépendantes contre un essieu rigide.

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             C’est aussi sur cet autel que Renault décide de ne pas doter la R12 d’un hayon, cet élément que Renault avait imposé sur tous ses nouveaux modèles (R4, R16, R6) n’est pas sur la R12, il faut dire qu’en dehors de France, cet élément n’a pas la cote. Un moindre mal car la R12 permet à Renault de proposer aux français une voiture sans ce hayon si clivant… Pour le reste, la carrosserie de la R12 demeure banale, la seule surprise demeure dans le décroché très marqué de l’arrière. La ligne est bien moins austère que la R8 qu’elle remplace, bien plus fluide avec l’arrivé de courbes… La proposition finale est un moindre mal quand on sait que les études sont allées vers des avants  trois optiques ou vers d’autres excentricités du même genre…

                La Renault 12 est finalement lancée en 1969, sa seule véritable nouveauté est d’apporter du sang neuf dans la gamme de la Régie. Pour le reste, la voiture ne dispose d’aucune particularité technique, la ligne est d’une certaine banalité, l’intérieur reste très simple… Néanmoins, la Renault 12 s’avère être une offre convaincante avec son entrée de gamme nommé R12L qui offre l’essentiel de l’équipement nécessaire au conducteur d’alors, et offre même quelques éléments de sécurité. Au dessus, la version TL améliore l’équipement pour une clientèle désireuse d’un confort plus grand à l’aide d’accoudoir de portes, de sièges inclinables, miroir de courtoisie…

           L’habitacle de la R12 est irradié par la lumière tant la surface vitrée est importante, faisant disparaître nombre d’angles morts, l’habitacle oscille entre modernité et austérité. Car le tableau de bord est réduit à sa plus simple fonction, seuls trois cadrans y prennent place ainsi que quelques interrupteurs pour commander les fonctions essentielles de la voiture. Quelques éléments de confort sont présents, que ce soit un vide poche entre les fauteuils avant, un rétroviseur offrant une position nuit, des essuies-glaces disposent de plusieurs vitesses de balayage… En revanche, la finition est loin d’être parfaite et est un véritable point faible de l’auto. L’année suivante, Renault lance le break R12 dans le cadre du salon de Paris avec une finition légèrement réhaussée avec quelques chromes supplémentaires.

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                     Durant l’été 1971, Renault dévoile la Renault 12 Gordini, la sportive de la gamme avec un moteur de 1.565cm3 provenant de la R16 TS, dont la puissance est portée à 113Cv  [lire aussi : Renault 12 Gordini]. Remplaçant la mythique Renault 8 Gordini, la R12 a la mission de faire aussi bien mais la clientèle la boude d’entrée de jeu puisqu’il s’agit d’une traction. Dommage, car la 12 Gordini avait quand même de nombreux atouts, outre une boite à cinq rapports, un freinage renforcé, le bleu de France et ses deux bandes blanches, les performances étaient de premier ordre, sans oublier Coupe Gordini animée de 1971 à 1972.

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                 Pour les passionnés moins argentés, Renault leur offre la R12 TS à compter de juillet 1972, animée par un Cléon de 1.300cm2 alimenté par un carburateur double corps, l’ensemble développe 60Cv et permet d’atteindre les 150km/h. Elle reçoit également des freins assistés, et se reconnait esthétiquement par ses jantes Fergat et ses projecteurs à iode.

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                   En 1974, la gamme R12 se dote d’un nouveau modèle nommé R12TR à boite de vitesses automatique qui reprend la présentation extérieure de la R12TL et fauteuils de la TS. L’année suivante, la R12 Gordini disparaît du paysage avant que la gamme ne soit remaniée en 1975 : nouvelle calandre, pare-chocs plus hauts, nouveaux feux arrières, la R12 gagne par la même un freinage assisté sur l’ensemble des modèles, la planche de bord est redessinée.  Avec le lancement de la R18 en 1978, la Renault 12 perd beaucoup de ces versions, la voiture ne reste au catalogue jusqu’en 1980 en France.

                Voilà pour l’histoire, dans ses grandes lignes, de la R12 en France, mais la voiture a connu une importante carrière à l’export. Si hélas la R12 ne parvient pas à se lancer sur les marchés majeurs comme celui brésilien à cause du rachat de Willys par Ford (lire aussi : Ford Corcel),  la voiture conquiert le monde et est présente dans plusieurs dizaines de pays avec plus ou moins de réussite. Les Etats-Unis, l’Australie, l’Afrique du sud, l’Argentine, l’Espagne, la Cote d’Ivoire et tant d’autres sont au programme. En Roumanie, la voiture y est lancée dès 1969 sous la marque locale Dacia (lire aussi : l’histoire de Dacia) et y fut produite jusqu’au milieu des années 2000, la R12 connait un succès dans le même style en Turquie où elle fut assemblé par OYAK jusqu’en 1989…