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Peugeot DMA (1941-1948)

             Mis au point en 1940, le Peugeot DMA est un utilitaire qui devait répondre aux besoins de l’armée française dans sa guerre contre l’Allemagne. La rapide conquête de la France voit le DMA officier pour l’occupant

PEUGEOT DMA (1)

           Après le 03 septembre 1939 l’armée française demande aux constructeurs nationaux de convertir leur outil de production pour soutenir l’effort de guerre. Chez Peugeot, l’armée française commande des 202 et des 402 qui servent de voitures de liaison. Peugeot produit également des obus, des trains d’atterrissage et divers matériels militaires. Mais l’armée française a besoin d’utilitaires, une production qu’avait stoppé Peugeot depuis des années. Pour satisfaire la demande, Peugeot conçoit à la hâte un utilitaire sur la base de sa 402, la Peugeot DK5, commandée par l’armée fin septembre 1939 alors même qu’elle ne répondait pas au cahier des charges. Mais faute de mieux…

PEUGEOT DK5 (3)
Pour répondre aux besoins de l’armée, le DK5 est une solution temporaire.

                En attendant, Peugeot met au point un camion de deux tonnes de charges utiles en partant d’une page blanche, à l’exception du moteur pour lequel Peugeot remploi celui de la berline 402. Pour Peugeot, il faut concevoir un camion simple à produire, bon marché  et utilisant le moins de matériaux possible. C’est ainsi que nait le DMA, un camion à cabine semi-avancée utilisant des tôles plates, sans recherche stylistique à l’exception de la calandre dans le style « fuseau-sochaux ». Sa cabine se rapproche ainsi de celle du Renault AHN conçu quelques mois plus tôt, avec les mêmes impératifs.

PEUGEOT DMA (2)

            Malheureusement, le Peugeot DMA est toujours au stade projet lorsque l’armée allemande commence à envahir le territoire français, puis les usines Peugeot sont mises sous contrôle allemand dès l’été 1940. La production de voitures particulières est alors interdites, et les usines Peugeot sont contraintes de travailler pour l’occupant. La production du DK5 reprend, et il est demandé de finaliser la mise au point du DMA dont la production démarre réellement à partir de mars 1941 pour le compte de l’armée allemande.

PEUGEOT Q5 AG

          Le Peugeot DMA s’équipe du quatre cylindres en ligne issu de la Peugeot 402 B accolé à une boite manuelle à quatre rapports avec la quatrième démultipliée. Le moteur est à soupapes en tête, cubant 2.142cm3 mais dont la puissance est limitée à 45Ch, assez pour rouler jusqu’à 70km/h et une consommation (limitée pour l’époque) de 20 litres aux 100km/h en charge et à 50km/h. Le DMA n’est produit qu’en châssis cabine ou en version plateau ridelles proposant 9,15m3 de volume utile. Toutefois, en réponse à la pénurie d’essence connue par l’Europe, Peugeot développa des versions à gazogène, il y eu le DMAG et son gazogène Gohin-Poulenc produit à partir de septembre 1942  et une version à gazogène Imbert, de fabrication allemande, destiné à la Wehrmarht. Notons aussi une version du DMA à châssis court le Q5A, produit de juillet à décembre 1941 pour une utilisation civile, puis le Q5AG à gazogène de janvier à juin 1942.

PEUGEOT DMA (4)

                 La production du Peugeot DMA continue pendant toute l’occupation, elle s’arrête seulement courant septembre 1944 lorsque les alliés sont aux portes de Sochaux. Toutefois, Sochaux ne sera libéré qu’en novembre 1944, deux mois qui permettant aux Allemand de piller l’usine Peugeot en faisant partir la quasi totalité des machines, outillages et matières premières. A la libération; il faut encore nettoyer les installations, répertorier les machines restantes, remettre les installations en ordre de marche grâce à de nouvelles machines américaines mais aussi avec le retour de quelques machines volées. Ce n’est qu’en mai 1945 que la production du DMA reprend, quelques exemplaires sortent au fur à mesure de la fourniture de matière première.

PEUGEOT DMAH (1)
un Peugeot DMAH

                 Ce n’est réellement à partir de 1946 que la production de Peugeot reprend de manière effective, à partir du mois d’octobre, le DMA laisse sa place au DMAH. Ce dernier est un peu moins austère que le précédent, la cabine présente des arrondis sur les ailes et sur les montants des fenêtres, les tôles sont embouties sur la face avant ainsi que sur les portières, les fenêtres ne sont plus coulissantes mais descendantes. En revanche, la mécanique est inchangée, seul le freinage Bendix sont remplacés par des Lockheed. Ayant été l’un des premiers utilitaires disponible dans l’immédiat de l’après-guerre le Peugeot DMAH trouve une clientèle ayant la nécessité de s’équiper d’un tel véhicule.

PEUGEOT DMA (3)

                  En juillet 1948, le DMAH termine sa carrière après 11.045 exemplaires produits, une belle réussite. Toutefois, le côté spartiate du DMAH a du mal face à une concurrence nouvelle notamment venue de la Régie Renault. Le DMAH sert toutefois de base à son remplaçant, le Q3A, qui s’équipe d’un moteur de Peugeot 203 de conception plus moderne. Mais Peugeot avait alors des vues sur l’utilitaire produit par Chenard & Walcker…