Autocar de tourisme, le Saviem E7 est dévoilé en 1969 et doit permettre à son constructeur de rivaliser avec les productions étrangères, Mercedes et Van Hool en tête. Sa carrière, longue de 14 années, se termine en 1983 avec des ventes principalement françaises et un résultat en demi-teinte…
Dans les années 1960, la Saviem fait le carton plein sur le segment des autobus et autocars, dès 1965, le SC10 part à l’assaut des villes et met à genoux son rival chez Berliet, le segment des autocars est quant à lui occupé par la gamme S45/53/105 qui fait le bonheur des autocaristes. D’ailleurs, en 1966, Saviem décline le S45 en version Excursion spécialement pour les autocaristes, permettant aux voyageurs de bénéficier d’une vue panoramique et d’un confort amélioré.
Si Saviem semble avoir un boulevard pour ses autocars, le traité de Rome de 1957 trouve sa pleine application en 1968 en ôtant tout droit de douanes entre les pays membres du Marché Commun, les autocars Mercedes-Benz, Van Hool et Setra s’offrent désormais aux autocaristes français qui trouvent leurs lignes modernes, et le confort sans égal par rapport à la production française. Pour éviter de voir les autocaristes partir à la concurrence, Saviem met en route un projet d’autocar de tourisme qui déboucha sur l’E7 en 1969.
Le premier travail de la Saviem fut donc une étude comparative des avantages des bus étrangers par rapport au S45/53. Si la fiabilité mécanique n’est pas un problème majeur pour Saviem, les autocars étrangers offrent aux passagers une meilleure vision vers l’extérieur (et une meilleure luminosité dans l’habitacle), lesquels sont également assis plus hauts (meilleure vision, espace de chargement des bagages augmenté) et bien mieux installés. Surtout, les bus étrangers proposent un moteur à l’arrière, quand Saviem place la mécanique à l’avant, au détriment du confort auditif – et parfois olfactif – des passagers.
Présenté en 1969, le Saviem E7 tente de convaincre les autocaristes et trouve face au nouveau Berliet Cruiser, fabriqué sur le même modèle. L’E7 dispose d’une ligne moderne, un moteur à l’arrière (un six cylindres Man de 235Ch) et offre le meilleur confort possible à ses occupants grâce à une suspension pneumatique et un train à roues avant indépendantes. La gamme E7 comprend initialement deux modèles, l’E7N de 10,5 mètres pour 41 places et l’E7L de 12 mètres pour 53 places. Le volume de coffre augmenté par un plancher situé plus haut permet de se dispenser d’une galerie de toit – et donc de laisser les bagages à l’abri des intempéries – .
En dépit des efforts déployés par Saviem, l’E7 a du mal à tenir la comparaison avec les Setra et Mercedes. La gamme s’agrandit en 1973 avec l’E7C de 8 mètres et l’E7M de 11,45 mètres, sans changer la donne, si bien que le Saviem E7 est bien souvent cantonné aux lignes régulières interurbaines. Aussi, des 1974, des versions urbaines sont déclinés de l’E7, les Saviem E110 et E125, qui connaissent pas mieux que l’échec.
En 1978, Saviem et Berliet fusionnent pour devenir Renault Véhicules Industriels, l’occasion pour l’E7 de bénéficier d’un restylage consistant en une nouvelle calandre avec le losange Renault, et d’un poste de conduite remanié. En 1980, une nouvelle version interurbaine est déclinée du E7, le Renault S57. Mais la lignée de l’E7, n’ayant pas connu le succès, fut rapidement arrêtée par Renault Véhicules Industriels qui stoppe sa commercialisation dès 1982, notamment pour préparer l’arrivée du futur FR1. Toutes versions confondues (et incluant donc les E110, E125 et S57), c’est 3.496 unités qui furent produites, dont la moitié en E7L, un score qui demeure faible d’autant que ce véhicule n’arrivait pas à trouver une clientèle étrangère.
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