Présentée au salon de l’automobile de Paris 1948, la Citroën 2CV était loin d’avoir fait l’unanimité, rare était les personnes à lui prédire un avenir glorieux. Qualifiée de « boite à sardines », de caricature d’automobile, la petite 2CV saura déjouer les pronostics des journalistes automobiles avec un carnet de commandes qui se rempli à vu d’œil, et une production qui allait durer plusieurs décennies. Mais tout à une fin, pour la Citroën 2CV, les années 1980 furent le dernier sursaut de cette voiture déjà mythique, et vient le 27 Juillet 1990, la dernière 2CV tombe des chaines de montage.
Les années 1980 furent la dernière décennie de la 2CV, et Citroën va donner les moyens à sa petite voiture pour la laisser vivre dans son catalogue. Déjà, en 1983, la Dyane cesse d’être commercialisée, petite revanche de la 2CV qui aurait du être remplacée par cette nouvelle venue, à laquelle elle va finalement survivre. Mais après trente années de carrière, et plus de dix ans après son dernier gros restylage, la dynamique commençait à s’essouffler face aux concurrentes modernes telles la Fiat Panda, les Lada Samara, ou encore les Citroën Visa et LNA. Il est vrai, la 2CV avait sa bouille comme argument de vente, mais en face, les voitures de conception moderne, mieux équipées et à peine plus chères attirent une clientèle qui se détourne des voitures populaires.
Mais Citroën dispose d’une solution pour relancer l’intérêt de la 2CV : les séries spéciales. Celles-ci s’enchainent dans les années 1980, Charleston, puis 007, France3, et la Dolly… elles réussissent à prolonger l’espérance de vie de la 2CV par leurs succès. Mais en dépit de ces efforts, la petite Citroën séduit de moins en moins, et l’inévitable commence à être envisagé chez Citroën, la fin de la « Deuche ».
Mais si la 2CV était devenue moins concurrentielle par rapport aux voitures modernes, pourquoi Citroën n’a pas baissé le prix de vente ? En réalité, Citroën était coincé par l’ancienneté de la 2CV, puisque sa conception à l’ancienne ne permettait pas une automatisation complète de sa ligne de montage, de nombreux postes étaient contraint de rester manuels, qui avec la hausse du coût de la main d’œuvre, rendait impossible une diminution du prix de vente. Enfin si, l’une des solutions fut d’arrêter la production en France, afin de la continuer dans un pays où la main d’œuvre est moins chère, comme au Portugal où Citroën est déjà implanté avec l’usine de Mangualde.
Ainsi, en 1987, Citroën fait le choix de cesser la production en France de la 2Cv et annonce la fermeture de l’usine de Levallois-Perret. C’est finalement le 28 Février 1988 que la dernière 2CV française est produite, une 2CV6 Club. Quant à l’usine de Levallois, celle-ci ferme ses portes et fut vendue à des promoteurs immobiliers…
Si la 2CV reste produite au Portugal, la gamme 2CV se réduit à deux modèles : la Spécial ou la Charleston. Fini les 2CV6 Club… Mais Citroën le sait déjà, la 2CV est condamnée, d’une part car économiquement, le modèle ayant une faible demande et coutant cher à produire devient moins viable, mais surtout à cause de l’évolution des normes dans le secteur automobile. D’une part, les constructeurs doivent produire des voitures capables de résister aux chocs, mais la 2CV et sa conception légère (une caisse boulonnée sur un châssis) ne permet pas de répondre aux prochaines normes de crash-tests, et il était hors de question pour PSA d’investir dans la refonte de la structure de la 2CV. Ensuite, la pollution est un problème pris à bras le corps par le législateur, l’avenir sera fait d’injection et de pots d’échappements catalysés, ce dont la 2CV ne peut s’équiper, sauf à augmenter considérablement le prix de vente… Et déjà la voiture perd son homologation dans nombre de pays européens, la France fait parti de ces rares pays où l’aventure continue, mais pour peu de temps encore…
En 1989, la 2CV Charleston est toujours commercialisée mais son prix équivaut à une Citroën AX ou Renault Supercinq, toutes deux bien mieux équipées. 85 2CV sortent de l’usine de Mangualde par jour mais la qualité n’est plus au rendez-vous, l’acier est mal traité et la rouille fait une apparition précoce sur les dernières 2CV. Et le 30 mars 1990 vient l’annonce tant redoutée, Citroën cessera la production de la 2CV au cours de l’été à venir.
Vient ainsi le 27 Juillet 1990, la production de la 2CV vit son dernier jour. A 16h30, la 2CV n° 5.114.961 se présente en bout de chaîne, c’est une 2CV Charleston grise, elle sera la dernière 2CV. Le cycle de production a été filmé et pour sa sortie d’usine, une fanfare l’accompagne, une bien maigre fête pour le départ d’une voiture mythique, et de la Citroën la plus produite…
Désolé de vous contredire mais la dernière deuche se trouve actuellement en Alsace chez le fils de l ancien directeur de l usine du Portugal. Citroën ne la possède pas…
La 2 cv manque a tous son site de production est levallois dans les hauts de seine
Vous oubliez de parler de l’usine de Bruxelles / Forest qui ferma brusquement ses portes une veille de Noël (1982 me semble-t-il ! ).
Je travaillais alors pour la SBA Citroën Belgique et je me rappelle des mouvements sociaux que cela avait engendré par la suite !!!
La tòle utilisée par l’usine de Mangualde provenait des Fonderies Italsider de Piombino sur la còte Toscane (moins chère). Les énormes cylindres étaient alors chargés sur des wagons-plateaux et restaient plusieurs semaines exposés aux embruns salés tant que le convoi n’était pas completé.Le métal était donc déja soumis à un processus d’oxidation avant d’arriver au Portugal.
Je possède l’une des dernière de cette voiture mythique, immatriculée en 09/90; elle à 100Mkm et le chassis est encore d’origine mais la peinture à été refaite; c’est toujours un plaisir de la sortir de temps en temps comme ma première en 1965, un modèle 56, que d’aventures.
longue vie à la deuche.
J’étais intérimaire sur le site de levallois quand la dernière deudeuche française est sortie je faisais parti des techniciens qui demontions les machine pour les envoyer au Portugal c’était dur de voir la tristese des salariés de voir partir leur outil de travail mais ce fut aussi un bon moment de partager leur passion
merci pour cette vidéo, touchante, j’ai eu l’impression de voir l’enterrement … snif…
oui les portugaises rouillaient bien plus vite, la qualité de tôle avaient déjà diminuée en france ( les premières génération de 2cv avaient de la tôle plus épaisse )
Bravo pour avoir marqué la date anniversaire. J’ignorais que la qualité des dernières 2CV produites au Portugal était inférieure à celles produites en France.
Mais de rien, merci de l’avoir lu surtout !
En effet, les dernières 2CV ne brillaient pas par leur qualité… J’ai même eu écho de certains châssis changés sous garantie sur le millésime 1990 !
Alex’
Merci à vous tous pour ce superbe documentaire… Je me questionne à en acheter une pour faire mes 10km/jour pour aller au boulot !
Tchao!!!