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Volkswagen Corrado (1988-1995)

            En 1988, le Volkswagen Scirocco, deuxième du nom, se fait vieillissant et se trouve remplacé par le Volkswagen Corrado. Ce nouveau coupé se place comme une vitrine pour le constructeur allemand et tente d’allier sport et luxe. Mais visant une clientèle trop haut de gamme, Volkswagen perd de vue qu’elle était la cible du Scirocco, ce qui explique les ventes modiques du Corrado. 

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             L’alliance entre Volkswagen et Karmann a été prolifique, avec le célèbre Karmann Ghia, un coupé produit à plus de 400.000 exemplaires, remplacé par la Scirocco, un coupé réalisé sur la base de la Golf qui s’écoula à plus de 500.000 exemplaires pour la première version, et presque 300.00 unités pour la seconde. Dans les années 1980, cette association perdure et désormais, c’est le remplaçant du Scirocco qui est dans les cartons.

               Cependant, l’heure n’est plus réellement aux coupés, les petites sportives du segment des GTI ont pris le relais, l’injection est explorée comme jamais, permettant d’améliorer le rendement des moteurs, et pour suivre, les châssis font également un progrès significatif à cette époque.  Le futur coupé Volkswagen devra donc se démarquer, c’est la voie du luxe qui est prise en plus de celle de la puissance afin de faire une voiture haut de gamme, qui chapeautera la gamme Volkswagen.

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                  L’idée était donc de créer une voiture capable de rivaliser avec certaines Porsche, tout en essayant de rester « populaire ». Si le projet est confié à Karmann, Volkswagen dicte les grandes orientations du projet : base de la Golf II, moteur 1800 sur lequel le constructeur allemand ose en l’équipant d’une suralimentation par compresseur, un équipement rare que l’on avait pu voir que la Lancia HP Volumex quelques années plus tôt. Karmann se charge du style, et donne naissance à un coupé racé, une face avant ultra agressive et un arrière relevé avec un léger becquet qui s’actionne une fois les 120km/h atteints.

                  La Volkswagen Corrado est présentée lors du salon de paris 1988, la voiture attire l’oeil et attire les passionnés de sportive avec une belle fiche technique, notons qu’à cette époque, seule la version G60 était proposée. 160Cv, 227km/h en vitesse maxima,e  8,3 secondes pour le 0-100km/h. Acceptable mais en dessous des Porsche néanmoins. Quant à l’aérodynamique, la Corrado affiche un Cx de 0,32 qui est plutôt correct. Et surtout, la Corrado est un coupé 2+2 et propose ainsi quatre places (bien que les deux places arrières sont très petites…) et un coffre au volume généreux.

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              Le moteur, comme on l’a dit, est issu du 1800 de la Golf GTI, 112Cv à la base, le compresseur G60 permet de passer à 160Cv, ce qui nécessite un traitement thermique spécifique sur la culasse, et de consolider les axes de piston et le boulonnage de bielles. Le compresseur G (ou à spirale) fut, pour la petite histoire, breveté par un français en 1905, et Volkswagen l’utilise sur ses modèles sportifs dans les années 1980 : la Polo et la Golf y ont également le droit !

                     Hélas, le prix élevé de la voiture douche les ardeurs des passionnés, ce qui explique que le Corrado fut faiblement diffusé comparativement aux voitures dont il prend la suite. Après trois années de carrière, Volkswagen fait évoluer la gamme Corrado avec le VR6 qui prend la place du G60 tant critiqué. Le Corrado 16S et ses 137Cv était apparu en 1989 pour ouvrir la gamme du modèle, une gamme qui descend encore en 1993 avec le Corrado 115 (pour 115Cv).

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                  En 1995, faute de réel succès, le Corrado s’efface après 97.521 exemplaires… on est bien loin des exploits de la Scirocco, d’ailleurs, la Corrado ferme la porte à d’autres coupés dans la gamme Volkswagen pendant plus d’une décennie. Quant au Corrado, le modèle a rapidement perdu de son aura, peu connu, les prix de revente ont rapidement chuté, pour devenir accessibles aux passionnés de tunning qui s’en sont donné à cœur joie sur le modèle, et qu’ils l’ont peut-être tué… Car trouver un Corrado totalement d’origine est devenue un périple peu évident de nos jours. Dommage…