En rachetant Ford SAF, Simca cherchait avant tout les moyens de production de l’usine de Poissy, mais dans la dot de la mariée, il y a une nouvelle berline à moteur V8 : la gamme Vedette. Simca en fera le haut de gamme qui lui manquait dans son catalogue, une berline qui complète l’offre au-dessus de l’Aronde…
Production
La Vedette de première génération : 105.060 exemplaires (1954-1957)
La Vedette : née Ford SAF
Si Simca achète la Ford SAF en juillet 1954, l’opération n’est pas effective de suite, il faudra attendre 1955 pour cela. C’est pourquoi lors du salon de Paris, la nouvelle gamme Vedette est présentée sur le stand Ford, et les tous premiers exemplaires (un millier environ) portent le logo du constructeur américain. A partir du 1er janvier 1955, c’est désormais le blason Simca qu’arbore la gamme Vedette.
La gamme Vedette
Dès son lancement, la Vedette se décline en trois versions : Trianon, Versailles et Régence. La Trianon est l’entrée de gamme, elle se reconnait par sa présentation simplifiée : la carrosserie est peinte d’une seule couleur, des butoirs de pare-chocs réduits à leur plus simple expression… Au-dessus, la Versailles vise le coeur de marché de la Vedette, elle reçoit une teinte différente sur le toit, de véritables butoirs de pare-chocs, des enjoliveurs larges et entourage de vitres chromés. Enfin, la Régence s’offre pour les notables : carrosserie bicolore, baguettes chromées, enjoliveurs à rayons.
Simca Marly
En 1956, Simca décline la Vedette en version break nommée Marly. La voiture se veut familiale avant tout, on l’équipe d’une banquette arrière rabattable et d’une galerie de toit de série. Côté finition, on est proche d’une Versailles avec le toit peint différent du reste de la carrosserie.
Simca Ariane : modèle de crise
La Crise du Canal de Suez fait du mal à la gamme Vedette, motorisée par un V8. preuve en est, après une année 1955 à 44.386 exemplaires, 1956 ne voit que 11.875 Vedette vendues… Simca réagit en présentant le 27 mars 1957 l’Ariane, qui est en fait une Trianon qui reçoit le moteur quatre cylindres Flash de l’Aronde 1300. Bien que dérivée de la gamme Vedette, l’Ariane n’en fait officiellement pas partie… [En savoir plus…]
La seconde génération de Vedette : 61.836 exemplaires (1958-1961)
1958 : lancement de la seconde génération de Vedette
Au salon de Paris 1957, Simca apporte d’importantes modifications à la gamme Vedette. Cela commence par la carrosserie revue en profondeur, à l’exception des modèles Ariane. La voiture adopte un pare-brise panoramique, les ailes arrière sont redessinées à la façon américaine et la calandre reçoit un quadrillage en lieu et place des lames.
La gamme Vedette remaniée
La Vedette conserve le principe de gamme. Si on parle des Ariane, on retrouve l’Ariane 4 et son moteur quatre cylindres, elle prête sa caisse à la réalisation d’une Ariane 8 à moteur V8 qui remplace la Trianon. La gamme Vedette débute avec la Beaulieu prend la place de la Versailles, Simca lui octroi des enjoliveurs ajourés, un logo V8 sur le capot, des baguettes latérales qui se terminent sur les portières avant et une teinte bicolore différente au niveau du toit et sur le flanc des ailes. Le haut de gamme est désormais confié à la Chambord, avec une finition très soignée : teinte bicolore, logos dorés et enjoliveurs de bas de caisse…
Simca Présidence
Haut de gamme hors-série. La Présidence reçoit une finition des plus soignées réalisée à la main par les meilleurs ouvriers de chez Simca. Avec cette voiture, Simca veut intégrer les ministères, les cortèges officiels et s’offrir aux dirigeants de sociétés. A l’intérieur, fauteuils pullman de série et en option, une séparation chauffeur… [En savoir plus…]
La véritable Vedette présidentielle : la Chambord décapotable
Le Palais de l’Elysée commande à Simca pour le Général de Gaulle deux Simca Chambord de parade, réalisées par le service des commandes spéciales de la marque et un intérieur aménagé par le carrossier Chapron. Une voiture qui verra à son bord les grands du Monde de l’époque…
Simca do Brasil
Simca s’installe au Brésil en construisant une usine qui produit la gamme Vedette à partir de mars 1969. Là-bas, la voiture connait une carrière qui l’amène jusqu’à l’aube des années 1970 grâce à un travail effectué tant sur le moteur que sur la ligne de la voiture qui fut modernisée et adaptée au marché local. C’est la volonté de Chrysler de lancer la Dodge Dart qui condamna la Vedette dès 1969.