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Renault Clio Williams (1993-1996)

               Dévoilée en 1993, la sportive Clio Williams permet à Renault de faire deux pierres d’un coup : il s’agit d’homologuer la Clio pour les rallyes et célébrer le championnat du monde de F1 obtenu avec Williams. D’une série limitée à succès, la Williams s’intègre à la gamme Clio pour en devenir le modèle phare… 

              Dévoilée en 1990, la Clio première du nom permet de renouveler l’offre des citadines du losange, aux cotés d’une Supercinq toujours en vogue mais qui a du mal à contenir les assauts de la Peugeot 205. Les débuts commerciaux de la Clio demeurent timides mais l’arrivée de nouvelles versions permettent de faire décoller sa carrière, notamment les versions sportives, la Clio 1.4 S, la RSI puis la 16 S.

La Renault Clio 1

Présentée en 1990, la Clio vient remplacer la Supercinq que le segment des Citadines. La Clio est une voiture moderne, bien conçue, épaulée par des versions sportives comme la 16S ou luxueuses avec la … [en savoir plus…]

           En 1992, Renault décide d’engager sa Clio dans le championnat du monde des rallyes et vise le groupe des 2.000cm3 pour lequel l’homologation demande la production de 2.500 unités civiles. Hélas, la gamme de moteur de la Clio ne comprend pas de motorisation deux litres, il faut donc en réaliser un, en partant d’une base existante pour limiter les coûts… Ce sera à partir du bloc F.

               L’une des déclinaisons du moteur F se trouve justement sous le capot de la Clio 16S, dans une cylindrée de 1,7 litres. Pour le faire passer à 1.998cm3, les motoristes Renault augmentent l’alésage de 0,7mm et adoptent le vilebrequin de la Clio Diesel, plus à même d’encaisser le couple de 175nM à 4.500 tr/min. Nombre de pièces mécaniques sont spécifiques à la Williams : les bielles, pistons, soupapes d’admission et l’arbre à came. La culasse est trempée et résinée, une technique utilisé sur le moteur de F1. L’ensemble permet de développer 150 Ch.

                   Grâce au poids plume de la Clio, 990kg, la Williams revendique une vitesse de pointe de 216km/h et 7,8 secondes pour effectuer le 0 à 100km/h. La préparation de la Clio Williams n’est pas seulement mécanique, la voiture adopte une boite de vitesses spécifique (issue de la 16S mais avec une cinquième allongée et diverses pièces renforcées), et côté châssis, la Williams dispose d’un train avant élargi en adoptant les triangles inférieurs de la R19 16S sur le même modèle que la Clio Cup, ainsi que des amortisseurs spécifiques et une garde au sol légèrement abaissée.

             Si la Clio Williams est destinée au rallye, il est décidé de lui adosser le nom de Williams pour capitaliser sur les nombreuses victoires en Formule 1 et le titre obtenue par l’écurie motorisée par Renault. La Williams se pare d’une teinte « Bleu Sport Nacré » et des jantes speedligne dorées, une tenue qui lui permet de mettre en avant ses ailes élargies et son capot bombé. Trois décalcomanies « Williams » dorées, apposée sur les ailes arrière et le hayon viennent parfaire cette présentation.

              Dans l’habitacle, la Williams n’apporte rien de bien nouveau, Renault reprend l’intérieur de la Clio 16S, seule la couleur bleue s’invite sur les compteurs, le pommeau de levier de vitesse, les ceintures de sécurité et la moquette. Les fauteuils de type baquet, empruntés à la R19 16S, dont sellerie drapée de velours reçoit un logo Williams sur le dossier. Et pour la série initiale, une plaque en laiton arbore le numéro de la voiture sur le tableau de bord.

                Dévoilée dans le cadre du Tour de Corse 1993, la Clio Williams attire de suite la clientèle, une demande telle que les 3.800 exemplaires initialement prévus de permettent pas de répondre aux attentes. C’est ainsi que d’une série limitée, la Williams termine au catalogue permanent de Renault. Dès lors, la Williams connait le restylage de la gamme Clio qui intervient en 1994 avec une face avant légèrement revue, la Williams adopte désormais un équipement audio et des rétroviseurs à réglage électrique et dégivrants.

             Enfin, pour être complet, notons que la Suisse bénéficia de la série « Clio Williams Swisschampion » en 1995, limitée à 500 exemplaires pour célébrer la victoire du pilote Daniel Hadorn au championnat national des rallyes. Cette série se distingue par ses autocollants « Swisschampion » et sa teinte Bleu Méthyl métallisée que l’on trouve également sur les Williams Série 3 réservées à l’export.

                La Clio Williams disparaît début 1996 de la gamme Renault, après 12.100 unités produites. Une réussite puisque, à l’heure où la Williams fut présentée, le segment des petites sportives était en chute libre. Néanmoins, elle réussit à marquer son époque et fait aujourd’hui l’objet d’une spéculation au grand dam des passionnés.