Dévoilée en 1982, l’Opel Corsa marque l’arrivée de la filiale européenne de General Motors sur le segment des citadines alors en vogue sur le vieux continent. Si elle fut l’une des dernières à arriver sur ce marché, la Corsa A réussit à marquer les esprits…
Nous sommes au début des années 1980, en Europe, les marchés nationaux sont marqués par les citadines qui signent des volumes de ventes insolents menés par les Fiat 127, Renault 5, Peugeot 104, sans oublier la Ford Fiesta… De son côté, Opel tarde à répondre, et pour ne pas se faire distancer par ses concurrents, le constructeur allemand décline une version « City » de la Kadett dévoilée en 1975. Inutile de le préciser, sa conception archaïque ne lui permet pas de tenir la dragée haute à ses rivales, preuve en est, en 1979, lorsqu’une nouvelle génération de Kadett arrive, la version City n’est pas reconduite.
En réalité, Opel avait un autre projet dans ses cartons, celui d’une voiture conçue dès le départ pour être une citadine : la Corsa. Il s’agissait d’un projet d’envergure pour Opel, alors filiale de l’américain General Motors, que l’on peut rapprocher (dans une moindre mesure) de celui de la Fiesta chez Ford : usine flambant neuve en Espagne, située à Saragosse, dont les lignes de montage sont automatisées à 90%; l’adoption de la traction pour une marque qui sortait à peine de la propulsion (initiée par la Kadett D en 1979), et conception de la carrosserie assistée par ordinateur…
Avec la Corsa, Opel n’avait pas le droit à l’erreur, au début de l’année 1982, le constructeur allemand dévoile le concept « Corsa Spider » qui préfigure les grandes lignes de sa citadine à venir, un premier essai pour tester la réaction de la clientèle. La Corsa définitive, c’est au salon de Paris d’octobre 1982 qu’elle fut dévoilée, quelques jours à peine après sa mise en production à Saragosse. D’emblée, la Corsa dévoile ses ambitions européennes puisque la France, l’Espagne l’Italie ont la primeur du modèle dès la fin 1982, des marchés que lesquels 35% au moins des ventes annuelles étaient réalisées par de petites voitures. Le reste de l’Europe attendra 1983 pour connaitre la Corsa.
A l’origine, la Corsa est commercialisée en deux versions, la première, un modèle à trois portes comprenant un hayon, la seconde, plus étonnante, un coach deux portes avec un coffre, nommé « Corsa TR », version destinée pour les pays du sud, l’Espagne notamment, davantage friands de ce type de carrosseries. Côté moteur, l’offre débute avec un quatre cylindres d’un litre proposant 45Ch, complété par un 1,2 litre de 55Ch et un 1,3 litre de 70Ch pour la version GT.
Signant un bon début de carrière, la gamme Corsa se voit complétée de nouvelles versions : la SR, version alliant luxe et sport, dévoilée en septembre 1983, Irmscher proposa cette même année des versions sportives; puis, en avril 1985, la gamme Corsa est complétée avec le lancement des versions cinq portes et berline à quatre portes. La gamme de motorisation s’élargie elle aussi avec l’arrivée du 1,3 litre avec catalyseur pour 60Ch en septembre 1985, suivi du 1,2 litre dégonflé à 45Ch en mars 1986.
En 1987, la Corsa connait son premier restylage avec une nouvelle calandre, cette nouveauté s’accompagne de nouvelles appellations, de l’arrivée d’une mécanique Diesel fournie par Isuzu, à savoir un quatre cylindres de 1,5 litre pour 50Ch (suivie en 1988 par l’arrivée d’un turbo diesel de 67Ch), tant attendue pour rivaliser avec les 205, AX, Supercinq et Uno diesel. Enfin, l’année 1987 voit la gamme Corsa complétée par une version sportive, la GSi et son moteur de 100Ch qui doit permettre à Opel de jouer dans la cours des petites sportives et espérer se faire une petite place derrière les 205 GTi et Golf GTi.
Le millésime 1989 apporta une nouvelle mécanique, un 1,4 litre essence de conception moderne qui prend la place du 1300, alimenté par une injection mono point. Les modèles de base reçoivent une finition améliorée pour soutenir les ventes de la Corsa, des ventes aidées par quelques séries limitées, dont la célèbre « Steffi Graf », lancée en 1988, reconduite en 1990 et 1993 compte tenu de son succès.
Si les ventes de la Corsa demeurent correctes, Opel sait que de nouvelles rivales arrivent sur le marché, dont la nouvelle arme de Renault, la Clio, dévoilée en juin 1990. En même temps, Opel dévoile le second restylage de la Corsa, un simple remodelage de la face avant avec de nouvelles optiques, une calandre différente et des pare-chocs enveloppants. Il est temps pour Opel d’envisager l’arrivée d’une nouvelle génération de Corsa, entre temps, il est nécessaire de faire vivre la Corsa malgré la concurrence de rivales toujours plus modernes.
En définitive, la Corsa B arrive en mars 1993 et marque le retrait de la première génération de Corsa, qui signe de belles performances en termes de ventes avec plus de trois millions d’unités produites. Après l’Allemagne, son principal marché fut la France qui écoula plus d’un demi million d’exemplaires. Voiture sans histoire, la Corsa A arriva à séduire une frange de la clientèle recherchant une voiture fiable, ayant une bonne qualité de fabrication, et un aspect passe-partout. Une Opel, en somme.