Le Renault TRM 10000 est un camion militaire produit par RVI (Renault Véhicules Industriels) à partir de 1985 à destination de l’armée française afin d’en faire un camion d’artillerie. Produit à un peu plus d’un millier d’exemplaires, ce camion quitte petit à petit les casernes pour une retraite plus ou moins paisible. En rang et découvrons ensemble ce camion…
Avant le TRM 10000 : Berliet GBU 15
Le Berliet GBU 15 6×6 fut livré à partir de 1958 à l’armée française, tracteur d’artillerie, il fut également décliné en dépanneuse…
Malgré qu’il soit badgé Renault, c’est chez Berliet qu’il faut aller chercher l’origine du TRM 10000. Il faut remonter à l’année 1973, l’armée française commence à évoquer le remplacement des Berliet GBC 8 KT livrés depuis 1962 et rédige un cahier des charges à destination des constructeurs de poids-lourds français. Trois concurrents s’affrontent : Unic et son XU 4×4, Saviem avec le SM8 4×4 et Berliet avec le GBD 4×4. La proposition de Berliet sort la mieux classée après les tests que l’armée fait éprouver aux prototypes, mais le choix final se porta sur la proposition de Saviem, officiellement pour une raison de coût. Berliet avait pourtant préparé le GBD à partir d’un maximum de pièces civiles, élaboré une gamme puisque le GBD était disponible en version 6×6, et conçu une nouvelle cabine de type torpédo, réalisée à partir de tôles planes et donc facile à produire
A l’origine du TRM 10000, le Berliet GBD, concurrent malheureux face au Saviem SM8.
Si le GBD est refusé par l’armée française, Berliet tenta de l’imposer à l’export où il décroche quelques contrat au Maroc et dans les pays du Moyen-Orient. Puis, à partir de 1978, le GBD est homologué pour un usage civil avec une cabine tôlée, on ne retrouvera utilisé principalement par les pompiers et la Protection Civile. Les commandes demeurent toutefois résiduelles.
Pendant les années 1970, on assiste au rapprochement entre la Saviem et Berliet, initié par les pouvoirs public. Cela débouche en décembre 1974 au rachat de Berliet par Renault, puis l’intégration de la Saviem à Berliet en 1978 pour déboucher sur une marque unique en 1980 : Renault Véhicules Industriels. Entre temps, Renault fusionne la gamme militaire qui répond désormais au nom TRM pour Toutes Roues Motrices. Le GBD 4×4 devient TRM 6000 et le GBD est désormais nommé TRM 9000. Ces deux modèles connaissent une belle carrière à l’export, mais aucun exemplaire n’intégrera les rangs de l’armée.
Dans les années 1980, quand le besoin de remplacement des Berliet GBU 15 se fait présent, l’armée demande à RVI de lui proposer un véhicule de 10 tonnes de charge utile afin de convenir aux opérations du génie; mais aussi pour tracter les pièces d‘artillerie les plus lourdes. RVI va donc procéder à l’amélioration du TRM 9000 qui devient alors TRM 10000. Entre les deux, quelques modifications sont a citer, outre la charge utile en hausse, le TRM 10000 reçoit une transmission spécifique (boite de vitesses, boite de transfert et les ponts sont étudiés pour un usage militaire) et son autonomie est améliorée.
Sous la cabine du TRM 10000, on retrouve le moteur six cylindres Renault MIDS 06.20-45 développant 260Ch, qui offrait un couple intéressant pour effectuer des missions hors des sentiers battus. Il permettait également de rouler à vitesse soutenue : 89km/h en vitesse maximale sur route. Côté franchissement, le TRM 10000 pouvait gravir des pentes de 60% ou rouler sans autre préparation dans 1,2 mètre d’eau. Reste à évoquer l’autonomie et les 1.200km que pouvait parcourir avec un seul plein ce camion, malgré une consommation moyenne aux alentours des 50 litres aux 100.
Remplissant toutes les conditions demandées, l’armée passe commande pour 178 TRM 10000 courant 1984, la production de ce camion démarre alors. Une nouvelle commande portant sur 759 camion est passée en 1987. La production de ce camion semble d’être arrêtée en 1995 après environ 1.000 unités, alors que le programme initial prévoyait 5.000 exemplaires.
Le TRM10000 fut décliné en différentes versions, la version de base dite « cargo » était destinée au transport des pièces d’artillerie ou de 20 soldats en arme. Puis diverses versions spécialisées sont crées, notamment pour les besoins du génie : dépanneuse lourde, transport de pont flottant, plateau, et même un tracteur routier, qui prendra plus tard le nom de TRM700-100.
Renault TRM 700-100 T : le tracteur pour le char Leclerc
A la fin des années 1980, l’arrivée du char Leclerc dans l’armée française commence à se profiler et, par conséquent, il devient nécessaire de se doter d’un porte-char suffisamment dimensionné. C’est Renault avec son TRM 700-100 T qui remporte l’appel d’offre… [En savoir plus…]