Face au succès des petites voitures en Europe au début des années 1970, Opel ne peut laisser un tel créneau sans offre. C’est ainsi que la filiale européenne de General Motors décline une version citadine (ou à hayon) de sa petite berline Kadett : la City…
Lorsque débutent les années 1970, nul ne pouvait prédire la réussite qu’allaient connaître les petites voitures en Europe. C’est dans cette décennie que la plupart des constructeurs proposent des citadines, dont les premières furent la Fiat 127, la Peugeot 104 et la Renault 5, qui connaissent toutes trois un succès immédiat et fulgurant, en allant souvent chercher les premières places des voitures les plus vendues sur leur marché. Les constructeurs rivaux affutent leurs armes, Ford avec la Fiesta, Volkswagen avec la Polo…
L’Allemand Opel est quant à lui un peu à la traîne, l’offre d’entrée de gamme se compose de la Kadett, une petite berline de la tempe des Peugeot 204 et Renault 12; et n’avait aucun projet de petite voiture dans les cartons, pour lequel un grand chantier serait à faire pour adopter la traction, alors qu’Opel était encore à la propulsion. Mais face à des volumes de vente toujours plus important, Opel ne peut laisser le créneau des citadines inoccupé.
La solution pour offrir une petite voiture à moindres frais et le plus rapidement possible, c’est encore de proposer une version tronquée de la Kadett. La filiale britannique d’Opel, Vauxhall, avait justement dans ses cartons un tel projet qui allait donner naissance à la Chevette en mai 1975, et c’est à la fin du même mois qu’Opel présente la Kadett City dont elle reprend la base. Sur le plan industriel, pour des raisons de coût, c’est Vauxhall qui construit la caisse de la Kadett City (qui est la même que la Chevette) dans son usine d’Ellesmere Port, elles sont ensuite transportées à l’usine Opel de Bochum où elle reçoivent mécanique, intérieur et finition, et surtout, une calandre de Kadett.
La Kadett City est ainsi plus courte de 20cm que la version berline, c’est seulement la partie arrière qui fut modifiée, le volume du coffre est réduit tout comme la capacité du réservoir qui passe à 37 litres, en revanche, l’adoption du hayon en facilite le chargement. Elle reste néanmoins plus grande que ses rivales, l’empattement identique à la berline Kadett la rend moins maniable, l’intérieur à la sauce Opel parait moins confortable que ses concurrentes, la propulsion et sa suspension réglée dure rendent le comportement de la Kadett City moins attrayant.
Surtout, Opel ne propose que le quatre cylindres en ligne de 1,2 litre au lancement de la Kadett City, ce qui là encore joue en sa défaveur tant en terme de prix que de consommation sur un segment où les motorisations 1,0 litre sont la norme, et en ces heures de crise pétrolière, ce n’est pas les quelques chevaux supplémentaires du 1200 (proposant 49Ch) qui peuvent faire la différence. Ce n’est qu’en 1977 qu’Opel finit par se résoudre à implanter le quatre cylindres de 1,0 sur la Kadett City, un moteur qui était jusque là réservé aux pays de l’Europe du sud, et proposait 41Ch.
Grace à ce nouveau moteur, les ventes de la Kadett City décollent enfin et représentent, lorsque la Kadett C tire sa révérence en 1979, environ 15% des ventes de la Kadett C, avec 263.090 exemplaires. Un score en demi-teinte mais qui a permis à Opel de ne pas laisser s’échapper des clients sur un segment très concurrentiel. Lors de l’arrivée de la Kadett D, la version City n’est pas reconduite mais Opel avait alors dans ses cartons le projet d’une citadine de nouvelle génération, la Corsa, qui arriva en 1982…