Du 30 septembre au 10 octobre 1982 se tenait le 69ème salon de l’Auto et de la Moto de Paris, 52 constructeurs de treize nationalités exposent à la Porte de Versailles. Après des années de disette avec les deux crises pétrolières dans les années 1970, l’industrie automobile retrouve des couleurs. L’édition 1982 est un très bon cru avec nombre de nouveautés, et surtout, un record de visites. Preuve que le choix fait depuis 1977 de tenir ce salon une année sur deux était le bon.
La Citroën BX ! La nouvelle familiale du double-chevron est l’une des stars du Salon, elle avait été dévoilée une semaine plus tôt au grand public lors d’une cérémonie spectaculaire à la Tour Eiffel. La sortie d’une nouvelle Citroën est déjà un évènement en soi, et depuis la CX en 1974, les LNA et Visa avaient été froidement accueillies (il faut dire qu’elles étaient étroitement dérivés de la Peugeot 104). Mais avec BX, les choses changent, il faut dire qu’elle utilise la fameuse suspension hydropneumatique si chère à la marque, sa ligne signée Gandini, à défaut d’être moderne, s’insère dans son époque et ne laisse pas indifférent. Pour le salon de Paris, Citroën prend possession d’un immense plateau pour présenter sa gamme mais c’est bien la BX qui prend une place de choix, pour la voir de loin, un tableau vertical met en scène une BX rouge Vallelunga (ou une maquette au vu des vitres noires) qui permet au visiteur de la voir de loin. Au sol, une BX 16 TRS gris perle est présentée sur un plateau tournant.
A l’opposé de la BX, Ford présentait la Sierra, une berline familiale à la ligne audacieuse. Celle-ci est directement dues aux crises pétrolières et la recherche d’économie d’énergie induite, l’aérodynamique joue un rôle et Ford s’y engouffre pour sa nouvelle berline, quitte à créer un contraste avec la production de l’époque. Quitte à être audacieux, la Ford Sierra est une berline deux volumes à hayon alors que l’un de ses marchés principaux, le Royaume-Uni, est plus avide de berline à coffre. Sous cette ligne moderne, les dessous restent classique : la Sierra reste une propulsion…
Encore une nouvelle berline avec la troisième génération de l’Audi 100, pour laquelle un important travail a été réalisé sur l’aérodynamique puisqu’elle présente un Cx de 0.30, un record pour une voiture de série. Par rapport aux versions précédent, l’Audi 100 C3 opère une montée en gamme pour tenter de tenir la dragée haute aux BMW, voire concurrencer les Mercedes.
Chez Renault, point de nouveauté majeure, notons la Renault 5 Turbo 2 qui succède à la Renault 5 Turbo. La voiture perd son intérieur signé Bertone et prend 30kg sur la balance, un mal pour un bien qui permet de proposer la Turbo 2 au prix de 102.000 francs (contre 115.000 francs pour son ainée).
Chez Peugeot, on présente la 505 Turbo, une version haute performance avec son moteur 2,2 litres d’origine Chrysler donné pour 150Ch, ce qui devait donner des arguments au constructeur sochalien face aux rivales allemandes, BMW en tête. Rajoutons un équipement complet, une pointe à 200km/h et quelques artifices extérieurs (ailerons et jantes) pour distinguer cette version.
Les années 1970 voient émerger le marché de la « petite voiture », mené en Europe par les Fiat 127, Renault 5 et autres Peugeot 104. Quasiment tous les constructeurs arrivent sur ce marché concurrentiel, Opel fut l’un des derniers avec la Corsa. La filiale européenne de General Motor a mis les petits plats dans les grands pour sa petite voiture avec une nouvelle usine dédiée au modèle, lequel bénéficie d’une très bonne habitabilité pour une voiture de sa catégorie. Et que dire de son extérieur, plutôt flatteur lors de sa présentation.
Deux ans après son arrêt, le groupe British Leyland ressort la marque MG pour en faire , semble-t-il, sa branche hautes performances. En 1982, le badge MG est donc apposé sur une Metro, mais ses 72Ch sont un peu faibles. Alors avec l’aide des ingénieurs de Lotus, la MG Metro reçoit un turbo pour proposer 94Ch. Cette version, dévoilée au salon de Paris, affiche de belles performances comme 10 secondes pour franchir le cap des 100km/h et 180km/h en vitesse de pointe !
Dévoilé en début d’année lors du salon de Genève, la Porsche 911 SC Cabriolet est de la partie. Il faut dire qu’il s’agit du premier cabriolet commercialisé par Porsche depuis l’arrêt de la 356 ! Le cabriolet reprend la mécanique de la 911SC, un flat6 de 3 litres pour 204Ch…
Volkswagen est également présent avec des déclinaisons présentés au cours de l’année 1982, les Golf GTD et GTI 1.8 ainsi que la version coupé de la Polo.