Dans les années 1950, la France panse ses plaies causées par la guerre, le travail est là, le pouvoir d’achat des français augmente, et le baby boom opère un agrandissement des familles qui veulent désormais une berline populaire. La Régie y a pensé et propose à la vente dès 1956 une berline qui vient épauler la 4CV : la Dauphine.
Dans l’immédiat de l’après-guerre, Renault est nationalisé et lance dès 1946 la 4CV, une petite voiture populaire qui permet à une partie des français d’acquérir une automobile. Le succès fut au rendez-vous et ira de pair avec la reprise économique de la France puisque certains ouvriers peuvent désormais acquérir une automobile proposée à un prix contenu, faisant de la 4CV la voiture la plus vendue en France jusqu’en 1955. C’est ainsi que la 4CV fut pour beaucoup de foyers la première voiture, celle qui permet de partir en vacances alors que la guerre était là quelques années plus tôt.
Mais avec le baby-boom, la Renault 4CV s’avère trop petite pour accueillir les familles , la Régie s’atèle alors à développer une petite berline populaire reprenant les clés du succès de la Renault 4CV. Les études débutent en juillet 1951 sous le nom de code « projet 109 » et se basent sur une étude de marché réalisée quelques mois auparavant. Le client cherche avant tout le meilleur prix d’achat, puis une voiture économe proposant le meilleur espace intérieur. Le reste, le consommateur français des années 1950 s’en fiche, à commencer par les performances. Il demande seulement une voiture plus grande que la 4CV.
C’est sur ces attentes que le projet 109 débute, les ingénieurs reçoivent l’ordre de concevoir une nouvelle voiture tout en réutilisant le plus de pièces de la 4CV, avec une commercialisation prévue pour dans cinq ans, soit en 1956. L’esprit de la 4CV est repris : quatre places, quatre portes, moteur à l’arrière. D’ailleurs, pour la motorisation, les ingénieurs reprennent tout simplement celui de la 4CV.
Mais pour la carrosserie, le travail s’avère plus complexe, puisqu’il faut créer une ligne qui ne sera pas démodée lors du lancement de la voiture. Les premières maquettes sont réalisées et prennent rapidement des formes rondes, puis sont testées en soufflerie pour améliorer l’aérodynamique. Quant à l’habitacle, il est étudié dans le même temps, Renault se penche même sur des questions de sécurité des occupants en cas de choc en installant la colonne de direction et le tableau de bord de façon à causer le moins de dégâts.
Le premier prototype est réalisé au cours de l’été 1952 et part aussitôt pour une batterie de tests intensifs, il est rejoint par plusieurs dizaines d’autres « mulets » qui arrivent avec des évolutions à essayer. Petit à petit, les pièces sont validées, permettant à la Régie de réfléchir à la chaîne de montage de la voiture. Les essais de la future Dauphine sont suivis de loin par l’Autojournal qui publie régulièrement des photos des prototypes.
Quant à la ligne de la voiture, les prototypes de 1952 présentent les grands traits de la future Dauphine, Renault fit toutefois appel au carrossier italien Ghia pour revoir la partie arrière ainsi que quelques détails sur la ligne arrière. A la fin de l’été 1953, la ligne de la Dauphine est quasiment définitive. Mais des essais comparatifs avec des concurrentes révèlent que la Dauphine est sous motorisée, fin 1953, les ingénieurs motoristes passent la cylindrée du moteur de 748cm3 à 845cm3, lequel est ensuite testé sur sa fiabilité.
Finalement, le projet 109 est validé le 6 Janvier 1954, ce qui permet de mettre en route son industrialisation. La Régie a mit un an pour assembler l’outillage nécessaire à la production de la voiture, l’usine de Flins s’agrandit pour accueillir les lignes de montage. C’est à la fin de l’année 1955 que le nom de Dauphine lui est trouvé quand un des collaborateurs du projet s’exclame « La 4CV est la reine ! La nouvelle venue ne peut être que la Dauphine ! ». Finalement, la Dauphine est présenté au public le 06 Mars 1956 au Palais de Chaillot.
Petite berline de la classe des 5CV, la Dauphine affiche une puissance de 30Cv pour une vitesse de pointe à 115km/h, un volume de coffre acceptable avec 137dm3, une roue de secours qui se cache derrière le pare-choc avant, et un habitacle au volume intéressant. Mais c’est surtout son prix qui intéresse le public, la Dauphine s’offre moyennant 554.000 Francs, quelques options sont disponibles comme un embrayage Ferlec contre 30.000 Francs ou un toit ouvrant à 20.000 Francs.
Les commandes arrivent en masse à la Régie, les premières livraisons s’opèrent au printemps 1956. En 1957, la Dauphine prend la place de voiture la plus vendue en France et représente à elle seule le tiers de la production de Renault. La version Gordini apparaît cette année-là, un brin sportive avec une légère préparation qui porte le moteur à 37Cv et la vitesse de pointe à 126km/h, elle connait elle aussi une très bonne carrière commerciale. Le succès de la Dauphine se confirme rapidement, le 22 Février 1960, le millionième exemplaire est atteint !
En 1957, la Renault Dauphine part à la conquête des Etats-Unis où la voiture obtiendra de beaux résultats commerciaux et concurrence la Volkswagen Cox. Mais le marché américain se retourne rapidement, la Dauphine n’a plus la cote à partir du début des années 1960 d’autant que sa fiabilité est attaquée à cause de l’absence d’un véritable service après-vente. D’autres marchés s’ouvrent pour la Dauphine en 1959, l’Italie où la voiture fut produite sous la marque Alfa Romeo, ou encore en Espagne où elle est produite par l’usine FASA-Renault.
En 1961, la Renault Ondine complète la gamme avec une finition luxueuse, puis en 1962, la Dauphine 1093 arrive sur le marché, elle contente la clientèle qui avait été déçue de la Dauphine Gordini car cette fois, ce modèle développe 55Cv et permet à d’apprentis pilotes d’effectuer leurs premières armes. Mais cette année marque aussi l’arrivée de la Renault 8 qui vient prendre la place de la Dauphine, mais la Dauphine continua sa carrière jusqu’en 1967, de multiples évolutions lui permettent de rester dans le coup et de passer la barre des deux millions d’exemplaires, une première pour une voiture française !
En douze années de carrière en Europe (la Dauphine fut commercialisée jusqu’en 1970 en Argentine), c’est 2.150.738 exemplaires qui ont été fabriqué : finalement, la Dauphine dépasse la Reine. Et aujourd’hui, la Dauphine jouit d’une côte d’amour aussi forte que la 4CV, preuve en est des cote assez proches entre les deux modèles !
Et bien moi j’ai taché une dauphine (plutôt une ruine )cela fait deux années que je travaille dessus. Mes enfants l’ont conduite avant la restauration ; absolument enchantée, très confortable, et surtout agréable à conduire.
Et oui une super auto des années 60.
Vous verrez quand vous aurez terminé votre restauration. Un vrai plaisir à conduire légère et simple a entretenir.
Profitez en
si la linea era gradevole ma la tenuta di strada era scarsa troppo peso dietro e leggera d’avanti
c’était une voiture casse-gueule. Fallait pas beaucoup la pousser pour se retrouver dans les décors!
Pas du tout il suffit de savoir la prendre ce n’est surement pas une traction aseptisée d’aujourd’hui mais bien plus facile a rattraper et surtout pas de charge dans le coffre cela gâche tout le plaisir
j’en est martyrisé une pendant 15 ans sans jamais de mauvaises surprises
54, et moi 88 : bonjour Voisin . Quand je compare les deux silhouettes, je dois ajouter que j’ai du plaisir à les regarder . Je me revois gamin tourner autour des voitures, lentement, en me rehaussant et en me baissant au maximum, à jouer avec la lumière, les reflets et les ombres, pour bien en apprécier les courbes, et mieux les dessiner après.
Dessinez,en silhouette, une Frégate ; puis une Dauphine : vous obtenez deux silhouettes très semblables, la Dauphine étant plus »ramassée » en longueur . La découpe différente des éléments de la »peau » n’y change pas grand chose .
Je trouve que la Dauphine a une ligne très agréable et équilibrée. Ma version préférée est celle avec les roues « étoile » et à clignotants sur les custodes