Au printemps 1967, lors des essais préliminaires des 24 heures du Mans, deux voitures aux couleurs de la compagnie pétrolière Gulf s’affichent et ressemblent à s’y méprendre aux Ford GT40, ce sont en réalité des Mirage M1. Retour sur l’histoire de cette voiture…
Au cours des années 1960, Ford débarque aux 24 heures du Mans avec une nouvelle arme, la GT40, destinée à remporter l’épreuve mancelle pour laver l’affront fait par Enzo Ferrari au géant américain lors de discussions portant sur le rachat du constructeur italien par Ford. Après deux tentatives infructueuses, les Ford GT40 se hissent sur la plus haute marche du podium en 1966, puis, pour la saison 1967, Ford décide de lever le pied sur le développement des GT40.
Dans le même temps, John Wyer, ancien directeur du programme sportif d’Aston Martin ayant amené la marque anglaise vers la victoire en 1959 avec la DBR1 (lire aussi : Aston Martin DBR1), fonde début 1967 sa propre écurie, le J.W Automotive Engineering, et obtient le soutien financier du pétrolier Gulf Oil. Tourné vers l’endurance, le J.W Automotive rachète un projet du designer anglais Len Bailey, qui améliorait l’aérodynamique des Ford GT40, et le met en oeuvre pour construire les Mirage M1.
Basée sur une Ford GT40 MK I, la Mirage M1 se distingue de la voiture américaine par la forme de l’habitacle, bien plus étroit pour fendre l’air. La voiture est également allégée et perd 50kg par rapport à la GT40, les suspensions sont retravaillées. Côté mécanique, pour le premier roulage de la voiture lors des essais préliminaires pour les 24 heures du Mans qui s’effectue en mars 1967, le J.W. Automotive Engineering conserve le V8 de 4,7 litres de cylindrée, la Mirage M1 se distingue en affichant de meilleures performances que les Ford GT40.
En attendant les 24 heures du Mans, la Mirage M1 fait sa première course avec les 1.000km de Monza en avril 1967, deux voitures sont engagées mais une abandonne, l’autre termine à la 9ème place. Aux 6 heures de Spa Francorchamps, en l’absence des Ford GT40 officielles, la Mirage M1 décroche sa première victoire tandis que le second équipage abandonne. Puis, pour les 1.000km du Nurburgring, l’une des Mirage M1 ne prend pas le départ tandis que l’autre abandonnera en cours d’épreuve.
Aux 24 heures du Mans 1967, les deux Mirage M1 engagées ne voient pas la ligne d’arrivée. Enfin, seule une Mirage M1 est engagée aux 6 heures de Brands Hatch où la voiture, pilotée par Thompson, termine sa course dans le décors, elle fut la dernière épreuve comptant pour le championnat du monde d’endurance 1967 sur laquelle les Mirage M1 s’engagent. Au classement final, Mirage termine à la quatrième place du Championnat.
Hors championnat, on retrouve la Mirage M1 sur certaines courses, comme les 1000km de Paris que la voiture remporte en 1967 avec le duo Icks-Hawkins, Icks signant également les victoires aux 9 heures du Kyalami en 1967 et 1968 sur cette même voiture. Au final, seules trois Mirage M1 ont été construites, elles terminent leur carrière sportive dès 1968 avec un changement de règlementation imposant la production d’au moins 25 voitures pour être homologuées. Le J.W. Automotive Engineering transforme deux des Mirage M1 en Ford GT40…