Lorsque Alpine présente la GTA en 1985, la marque dieppoise n’envisage pas une carrière internationale pour sa voiture, tout au mieux tentera t’elle de convaincre sur le marché européen face aux Porsche. Mais a cette époque, Renault est présent aux Etats-Unis via AMC et décide de lancer la GTA outre Atlantique…
En dévoilant la GTA en 1985, Alpine présente le modèle qui succède à l’A310 et dévoile de nouvelles ambitions, si le côté sportif reste présent, la GTA monte en gamme pour tenter de rivaliser avec les Porsche. Et si la GTA n’est pas sans défauts, avec notamment une finition à parfaire, la voiture trouve son public, permettant à l’usine de Dieppe de tourner. En haut lieu, les dirigeants de Renault ont une nouvelle ambition pour l’Alpine GTA, lui faire traverser l’Atlantique pour être commercialisée par AMC-Renault aux Etats-Unis.
Cette décision n’est pas dénuée de sens, AMC-Renault a alors une gamme désuète, les Alliance et Encore dérivés des Renault 9 et 11 se font vieillissantes, la Renault Le Car est mise à l’arrêt en 1984, tandis que les Renault Medallion (lire aussi : Renault Medallion) et Premier (lire aussi : Renault Premier) sont encore à l’état de projet, ainsi qu’une Espace américanisé. Alors pour accompagner ces nouvelles venues, la présence d’une sportive pourrait permettre de mettre un coup de projecteur sur la gamme AMC-Renault, d’autant qu’une véritable sportive manque chez AMC, d’ailleurs, sur la base d’études de marché, la Régie pense pouvoir écouler 2.500 unités par an chez l’Oncle Sam.
C’est ainsi que les dirigeants de la Régie Renault basent de grands espoirs sur la GTA et n’hésitent pas à attribuer 180 millions de francs à Alpine pour réaliser une version américaine de la GTA, alors même que le développement de la GTA avait été réalisé au rabais pour des raisons d’économies. Pour répondre aux normes américaines draconiennes, Alpine réalise un modèle dérivé de la GTA V6 Turbo, extérieurement, la voiture reçoit des phares escamotables qui est alors le seul moyen de conserver la ligne de la GTA en respectant l’interdiction des phares sous verre.
Avec des pare-chocs plus enveloppant pour les contraintes en cas de chocs, la GTA présente une face avant totalement différente de notre GTA européenne, elle parait même plus sportive que sa jumelle et est ainsi plus désirable. Dans les détails, la voiture s’équipe également de catadioptres sur les côtés et un troisième feux stop prend place sous l’aileron arrière. Dans l’habitacle, la finition est plus travaillée avec des fauteuils en cuir, et des équipements comme la climatisation sont présents.
Côté mécanique, Alpine développe une version du PRV adaptées aux contraintes américaines, 2,5 litres de cylindrée avec un catalyseur qui diminue la puissance à 180Ch, les performances sont légèrement en dessous de celles de la version européenne avec les 200kg en plus de la version américaine. Mais au final, l’Alpine GTA USA est fin prête courant 1987, la voiture semble avoir été homologuée et les premiers exemplaires sont mis en production et prêts à traverser l’Atlantique pour se rendre dans les concessions AMC-Renault.
Hélas, c’est également à cette époque que Renault annonce la cession de sa filiale américaine à Chrysler, mettant un terme à l’aventure américaine de la GTA avant même qu’elle ne débute. Il faut dire qu’entre temps, les choses ont évolués à la Régie Renault, l’assassinat du PDG Georges Besse, fervent partisan de l’aventure américaine de Renault, et les comptes dans le rouge de Renault rabattent les cartes. Son successeur, Rémond Levy, fait ses choix, et l’Amérique n’est clairement plus au programme…
Au final, 21 Alpine GTA USA ont été produites, douze d’entre elles ont été vendus à des particuliers, les autres servent de mulet pour la préparation de l’Alpine A610 (lire aussi : Alpine A610). D’ailleurs, Alpine tenta de retrouver ses billes dans les 180 millions de francs du projet GTA US en récupérant pour la GTA les optiques rétractables, les améliorations apportées au châssis, les renforts de portes… néanmoins, le mal était fait, l’Alpine A610 ressemblera davantage à un restylage de la GTA qu’une nouvelle voiture, faute de moyens…
Excellent article, toujours un plaisir à lire. Je possède un article d’un magazine américain de Septembre 1987 avec un essai de l’Alpine GTA US, Renault avait toujours espoir d’un accord avec Chrysler pour une diffusion du modèle outre-Atlantique