Toyota présente dans les années 1980 un petit coupé sportif accessible, la MR2, une voiture qui fut un succès grâce à un très bon rapport qualité-prix. Mise au point avec Lotus, la voiture est une grande réussite tant au Japon que sur les marchés extérieurs, mais hélas pas en France où la voiture ne fut pas officiellement vendue…
Dans les années 1970, le constructeur Toyota décide de lancer le projet d’une petite voiture sportive bon marché, les premiers esquisses du cahier des charges est réalisé courant 1976, les ingénieurs japonais testent alors diverses dispositions du moteur ainsi que la propulsion et la traction. Les premières conclusions du projet débouchent sur un premier prototype en 1979, la Toyota SA-X, un coupé deux places à propulsion et qui dispose d’un moteur en position centrale arrière. Le projet SV-3 est alors mis en route pour déboucher sur une version civile.
L’année suivante, Toyota se met en relation avec le constructeur anglais Lotus pour la mise au point d’une suspension pour la Celica Supra. Rapidement, les relations entre les deux firmes s’intensifient pour se transformer en véritable coopération : Lotus apporte son savoir-faire dans la mise au point de voitures sportives, Toyota ses connaissances pour fiabiliser les véhicules et fourni des ensembles mécaniques à Lotus. Le projet SV-3 bénéficie largement de ce partenariat, la mise au point aidée par Lotus permet de voir les performances de la voiture augmentées.
En 1983, les relations entre Lotus et Toyota se renforcent avec une entrée au capital du constructeur nippon dans Lotus. Cette même année, le prototype SV-3 est dévoilé lors du salon de Tokyo, il présente le projet dans une version quasi commercialisable. Quelques modifications sont apportées pour améliorer la tenue de route et les performances du véhicule. C’est finalement en juin 1984 que la version définitive est présentée sous le nom MR2, pour «Mid-engined, Runabout, 2-seaters».
D’entrée, la MR2 se démarque en devenant la première voiture japonaise à être produite de série à moteur central, elle remporte d’ailleurs le prix de voiture de l’année dans son pays. C’est surtout la ligne angulaire de la voiture qui fait mouche, un brin futuriste, et présentée dans une robe rouge la faisant presque passer pour une sportive italienne. Notons que la voiture s’équipe, comme nombre de sportive de son temps, de phares rétractables.
Côté moteur, la Toyota MR2 est présentée en deux versions. La première, code AW10, s’équipe d’un quatre cylindres OHC de 1,4 litres de cylindrée provenant de la Toyota Tercel, il développe 83Ch et permet une vitesse maximale située entre 170 et 180km/h. L’autre version, l’AW11, reçoit un quatre cylindres en ligne DOHC à 16 soupapes de 1,6 litres pour une puissance de 130Ch, et une vitesse maximale à 200km/h. La transmission se fait aux roues arrière et passent par une boite manuelle à cinq rapports.
En 1985, Toyota commercialise la MR2 aux Etats-Unis et en Europe (mais hélas pas en France) avec l’unique moteur 1,6 dont la puissance varie selon les pays afin de répondre aux règlementations locales. Ainsi, aux Etats-Unis, la MR2 propose 112Ch, 128 au Royaume-Uni, 116 ou 124Ch dans les pays européens selon l’obligation du pot catalytique. Sur l’ensemble des marchés où la voiture est présentée, la MR2 est encensée pour sa tenue de route, ses performances, et surtout, son rapport qualité/prix. C’est d’ailleurs le principal atout de la voiture.
Pour le millésime 1986, la MR2 évolue légèrement avec une face avant légèrement modifiée, les pare-chocs, rétroviseurs et poignées de porte sont désormais teints, de nouvelles jantes sont proposées au catalogue. L’habitacle reçoit aussi quelques modifications, et côté mécanique, la transmission est renforcée et une boite automatique à quatre rapports est disponible en option. Surtout, une option T-Top est désormais disponible et permet de faire de la MR2 une découvrable. Aux Etats-Unis, la MR2 Super Charger apparait, elle propose une nouvelle mécanique équipée d’un turbocompresseur et intercooler pour une puissance de 145Ch et une V.max à 230km/h.
La voiture évoluera peu dès lors, elle voit sa carrière se terminer en 1989 pour laisser sa place à la seconde génération de MR2, cette fois-ci commercialisée en France. Notons, pour être complet sur le modèle, que Toyota a envisagé d’engager les MR2 dans le Group B du championnat du monde des Rallyes dans une version bodybuildée. Hélas, l’arrêt précipité du Group B tuera la voiture dans l’oeuf.
A noter aussi qu’en France, la seconde génération sera vendue sous le nom MR et non MR2 pour des raisons d’homophonie malheureuse.