La Volvo Série 120, plus connue sous son nom d’Amazon, est une berline dévoilée en 1956 qui permet à Volvo de proposer un produit moderne remplaçant les PV444, et de conquérir les marchés à l’international. La réussite fut au rendez-vous pour ce modèle qui fait date dans l’histoire du constructeur suédois…
Au début des années 1950, le constructeur suédois Volvo décide de se lancer dans de nouveaux axes de développements, rappelons que la gamme Volvo se limitait à cette époque à la berline PV444 et à un taxi. C’est surtout vers le développement d’une berline que le constructeur suédois se tourne, en 1952, un prototype nommé « Philip » voit le jour, motorisé par un V8 et dont les lignes s’inspirent des américaines d’alors. L’année suivante, le prototype de berline à deux portes nommé « Elisabeth », dessiné par Michelloti et réalisé par le carrossier Allemano ne connait pas de suite. Dans le même laps de temps, Volvo met au point le programme P179, qui se veut être une évolution de la PV444 dont le prototype est réalisé en 1952, mais reste également sans lendemain à cause du poids.
Toutefois, l’ingénieur Helmer Petterson réussi à convaincre Assar Gabriellson, le directeur de Volvo, de réaliser un autre prototype dans le même style, la PV454, mise en concurrence avec deux autres propositions réalisées chez Volvo, les projets 55 et 65. En 1953, la direction de Volvo décide de réaliser un compromis entre les prototypes présentés, qui mène à la réalisation d’un cahier des charges en vue de la production d’une nouvelle berline à quatre portes, capable de rivaliser avec l’Opel Kapitan et les Mercedes Ponton contemporaines. Le projet P120 est en route, il mène vers la Série 120 qui fut dévoilée courant 1956.
En février 1956, Volvo publie les premières photos de la voiture, ce sont en réalité les prototypes X1 et X2 qui parachèvent le développement de la voiture. Le 3 août 1956, Volvo dévoile la voiture définitive aux concessionnaires de la marque, avant de lancer la commercialisation de la voiture en Suède dès le 1er septembre 1966 (en pré-commande). Pour la présentation internationale de la Volvo Série 120, il faut attendre le salon de l’automobile de Londres qui ouvre ses portes le 17 octobre 1956. Quant à la production, elle démarre réellement que le 24 octobre suivant.
Sous le capot, la Volvo Amazon reçoit le moteur de la PV444, à savoir le quatre cylindres en ligne type B16 de 1.582cm3 de cylindrée, lequel est accolé à une boite manuelle à quatre rapports, l’ensemble développant 60Ch DIN. Le freinage est assuré par quatre freins à tambours. Proposée seulement en berline à quatre portes, la Volvo Amazon reçoit déjà un bel accueil de la part de la clientèle, mais la production a du mal à se mettre en place : seuls 34 exemplaires sont produits en 1956.
Il faut attendre 1957 pour voir la Volvo Amazon être produite de façon industrielle, les premières livraisons sont effectuées en février 1957, Volvo rajoute en option sur le modèle une boite manuelle à quatre rapports synchronisés, et petit à petit, certaines évolutions sont apportées : c’est le cas du système de levée du capot par ressort troqué contre un système de barre de torsions. Cinq mille unités sont produites jusqu’en février 1958.
Au cours du premier semestre 1958, la commercialisation à l’international de la Volvo Amazon débute réellement, mais le fabriquant allemand de deux roues Kreidler a déjà déposé le nom « Amazon » sur plusieurs marchés européens. Dès lors, en dehors de la Scandinavie, l’Amazon se fait appeler Volvo 121. En mars 1958, Volvo présente la 122S (Amazon S en Scandinavie), le moteur B16 est désormais alimenté par deux carburateurs permettant de porter la puissance à 85Ch, la boite à quatre rapports est désormais proposée de série pour les modèles destinés à l’export. Enfin, toujours en 1958, Volvo équipe l’Amazon de ceintures de sécurité de série, mais seulement sur les fauteuils avant.
En avril 1959, la Volvo 122S est dévoilée aux Etats-Unis lors du salon de l’automobile de New York, elle y est commercialisée au tarif de 2.895$, ce qui reste cher comparé aux voitures américaines, mais le charme de la suédoise, ainsi que ses qualités intrinsèques lui permette de recevoir, là encore, un très bon accueil. Sur les marchés européens, Volvo apporte quelques modifications mineures à l’Amazon, la voiture se lance également en compétition avec une participation au rallye Monte Carlo. Il s’est vendu 15.917 unités cette année là.
En 1960, l’Amazon remporte ses premières succès sportifs, la victoire au rallye d’Allemagne et au Gran Premio Argentina, une troisième place au rallye des Vikings. Pour le volet commercial, l’Amazon ne reçoit pas d’évolutions notable cette année là. En revanche, 1961 offre plusieurs nouveautés, deux nouvelles boites de vitesses, une manuelle à trois rapports totalement synchronisés avec un overdrive électrique en option; et une boite manuelle à quatre rapports synchronisés dont l’étagement est amélioré. Dans l’habitacle, les assises sont améliorées pour offrir un meilleur maintien à l’ensemble des occupants.
En 1962, la Volvo Amazon connait une importante évolution avec l’apparition d’un nouveau moteur dès septembre 1961, le B18. Il s’agit d’un quatre cylindres en ligne de 1.778cm3 pour une puissance de 75Ch dans sa version avec un carburateur, 90Ch avec deux carburateurs. Deux nouvelles variantes de carrosseries sont lancées sur ce millésime, la berline à deux portes dévoilée dès octobre 1961, et le break commercialisé à partir de février. En 1993, le pont arrière et la structure arrière des caisses d’Amazon sont renforcés. Au mois de juin, Volvo ouvre une usine au Canada pour assembler des Amazon localement pour bénéficier d’une moindre taxation.
Pour avoir d’autres changements, il faut se porter au millésime 1965, Volvo équipe l’Amazon de freins à disques à l’avant de série, un changement qui impose l’apparition de nouvelles jantes pour assurer un meilleur refroidissement des disques, et le break reçoit une assistance au freinage. L’ensemble de la gamme Amazon reçoit une nouvelle calandre avec davantage de barres verticales, l’habitacle est revu avec des fauteuils offrant toujours une meilleure assise. A noter également l’ouverture d’une usine Volvo en Belgique pour produire des Amazon.
L’année suivante, Volvo augmente le taux de compression du moteur B18, lui permettant d’offrir 98Ch. Alors que la Volvo PV544 disparait du catalogue Volvo, le constructeur suédois lance la version Favorit de l’Amazon, une version d’entrée de gamme totalement dépouillée des équipements superflus, mais ce modèle ne rencontre pas le succès escompté.
Avec l’arrivée de la 144 dans la gamme Volvo, l’Amazon voit les performances de son moteur être légèrement augmentées courant 1967 : le B18A affiche une puissance de 85Ch grâce à l’adoption d’un nouveau carburateur; le B18D développe désormais 100Ch grâce à une amélioration du système d’échappement. Plus encore, Volvo présente la 123 GT qui reprend le moteur de la P1800S (lire aussi : Volvo P1800) dans une caisse à deux portes, la voiture développe 115Ch et offre un équipement complet : overdrive, compte-tours, projecteurs additionnels…
En 1968, Volvo commence à réduire la voilure, le moteur B18D s’efface de la gamme; la 122 à quatre portes laisse sa place à la nouvelle 144. L’année suivante, même si la série Amazon est en fin de vie, Volvo passe du moteur B18 au B20, la puissance passe à 90Ch sur le B20A, 118Ch sur le B20B, lequel est équipé d’un système antipollution. Cette année, le break est retiré du marché, laissant seule la berline à deux portes, qui fera un an de plus avant de disparaitre à son tour. Le 3 juillet 1970, la dernière Volvo Amazon sort d’usine.
Produite durant 14 ans, la Volvo Amazon est une grande réussite pour le constructeur suédois car 667.323 exemplaires ont été réalisés, toutes carrosseries confondues. Dans le détail, la plus rare reste la break avec 73.196 unités, 234.209 berlines à quatre portes et donc, 359.918 berlines à deux portes. 60% de la production a été exportée, l’Amazon est la voiture qui a permis à la marque Volvo de se développer véritablement à l’international.
je ne suis pas amateur de Volvo, mais celle-ci je l’aime beaucoup pour sa ligne. Et c’était une voiture robuste à tout point de vue.