1981 est une année importante pour la Citroën Visa, le constructeur au double chevron fait le constat de l’échec de sa citadine lancée en 1978 qui n’arrive pas au niveau de ses rivales en terme de ventes. D’où le lancement de la seconde génération de la Visa, aidée par quelques séries limitées dont la West-End…
En lançant la Visa en 1978, Citroën osait un design audacieux tranchant avec le reste de la production automobile, Citroën restait fidèle à son âme bien que la base de la Visa soit empruntée à la Peugeot 104, n’oublions pas que le constructeur sochalien venait tout juste d’avaler Citroën. Hélas, ce style décalé ne fonctionne pas, la clientèle ne suit pas et le modèle frise la catastrophe : en 1980, seules 60.000 Visa sont vendues quand une Renault 5 (qui a déjà sept ans au compteur) trouve plus de 300.000 clients….
Heureusement, le carrossier Heuliez vient sauver les meubles en offrant un restylage à la Visa à coup de plastique, ce qui présente l’avantage de ne pas alourdir la facture du modèle. Surtout, Citroën dope l’image de la Visa en engageant le modèle en compétition, l’occasion de faire débarquer dans la gamme Visa des modèles sportifs. Mais pour les clients plus avides de luxe que de performances, Citroën prévoit le coup et lance en avril 1982 la Visa West-End, une visa suréquipée… Mais limitée à 1.000 exemplaires seulement.
La Visa West-End se veut comme une Visa de luxe et propose de série des fauteuils en cuir de couleur bordeaux, une couleur omniprésente dans l’habitacle qui habille le tableau de bord et les panneaux de portes, seule l’épaisse moquette du sol y échappe en affichant une couleur grise. La West-End offre un pré-équipement radio, des appuie-têtes sur les sièges avant, des vitres teintées et un pare-brise feuilleté pour l’argument sécuritaire.
A l’extérieur, la Visa West-End se reconnait par sa couleur unique, le Rouge Delage (qui équipe aussi la 2CV Charleston…) et font filet blanc parcourant les flancs de la voiture. Des discrets autocollants blancs ornent la carrosserie sur les ailes avant et le hayon. La voiture s’équipe également d’un toit ouvrant, d’un essuie-glace arrière et de jantes en alliage.
Quant au moteur, la Visa West-End étant réalisé sur la base d’une Visa Super E, elle s’équipe du quatre cylindres en ligne de 1.124cm² offrant 50Cv et une boite à quatre rapports, le tout permet une vitesse de pointe à 147km/h, pas si mal pour une citadine de l’époque. Au final, la Visa West-End affiche une robe discrète mais le prix d’achat était cher, 44.800 Francs permettaient de s’offrir cette série limitée quand 39.900 Francs permettaient d’obtenir la Visa Super E… Mais avec son équipement et sa présentation spécifique, la West-End est une version recherchée de la Visa !