Chez Renault, le cabriolet a rarement été présent dans la gamme du temps de la Régie, seule la Caravelle dans les années 1960 a été commercialisée, ainsi que la Renault Alliance pour les Etats-Unis dans les années 1980. Heureusement, la Renault 19 abandonne le haut en 1991 avec l’aide de Karmann et marque le retour du losange sur ce segment…
Depuis sa nationalisation, Renault n’a produit que peu de cabriolets et quand ce fut le cas, c’était toujours avec le marché américain en ligne de mire. La Renault Caravelle, présentée en 1958, devait accompagner la Dauphine aux Etats-Unis afin de proposer une gamme capable de rivaliser avec les Volkswagen Cox et Karmann Ghia (lire aussi : Renault Caravelle). Ensuite, dans les années 1980, la Renault 9 fut produite aux Etats-Unis sous la dénomination Alliance et était disponible, entre 1985 et 1987, en version cabriolet. Voilà les deux seuls cabriolets Renault produits et commercialisés entre 1945 et 1990…
Plutôt attaché à produire des voitures populaires, Renault oublie donc le cabriolet. Mais dans les années 1980, cette variante de carrosserie devient un vecteur d’image pour les constructeurs, la plupart proposent des cabriolets populaires, notons entre autres les Golf et 205 cabriolet. Renault ne peut ignorer cette mode, d’autant que l’entreprise se reconstruit après avoir frôlé la faillite, l’image de marque est désormais importante, preuve en est avec la Renault 19 lancée en 1988 dont les qualités s’approchent des standards allemands, c’est cette dernière qui est choisie pour être transformée en cabriolet.
Développée en interne sous le nom de code « Topless », la R19 cabriolet fait l’objet de toutes les attentions pour proposer une véritable voiture loisir, et surtout, une voiture moderne face à des rivales ayant déjà quelques années dans les roues. Ainsi, la R19 cabriolet se passe d’arceau afin d’obtenir la ligne la plus fluide possible, la rigidité de la voiture sera assurée par une caisse renforcée par le bas, une solution bien plus onéreuse à mettre en œuvre. Autre particularité de la voiture, le couvre capote a fait l’objet de toutes les attentions avec un double bossage dans le prolongement des appuie-têtes arrière dans le style des anciennes voitures de courses.
Hélas, à cette époque, les grands constructeurs ne savent pas gérer les petites séries, Renault n’est pas en mesure d’ouvrir une ligne de montage pour produire une variante de carrosserie aux petites débouchés. Le losange doit donc chercher un partenaire, dans une démarche de qualité, c’est logiquement l’allemand Karmann qui est choisi. Les raisons sont simples, la R19 veut s’approcher des allemandes en terme de qualité et Karmann produit déjà les Golf Cabriolet depuis de nombreuses années et dispose d’un véritable savoir-faire.
Dévoilée en 1991, la R19 cabriolet est commercialisée à partir du mois de juillet avec deux motorisations disponibles : le 1,7 litres injection de 107Ch pour l’entrée de gamme, et le 1,8 litres à 16 soupapes et ses 140Ch pour les clients les plus fortunés et avide de sensations. Avec ses quatre vraies places, des bonnes performances, une ligne moderne et une promesse de fiabilité, la R19 cabriolet trouve rapidement son public.
En 1993, la Renault 19 cabriolet bénéficie d’un restylage dans la même veine que celui des berlines dévoilé en 1992 : nouvelles optiques, calandre présentant un nouveau dessin, mais aussi une nouvelle planche de bord. Profitant de ces modifications, Renault change également les motorisations du cabriolet en abandonnant le 1,7 litres au profit du 1,8 litres à 8 soupapes disponible en version 92, 95 ou 110Ch. La R19 16S Cabriolet voit sa puissance perdre 3Ch avec l’apparition d’un catalyseur.
Cette modification est la dernière évolution notable du cabriolet R19, qui voit une sacrée rivale pointer le bout de son nez en 1994 : la Peugeot 306 Cabriolet. Cette dernière donne un coup de vieux à la R19 cabriolet avec sa ligne Pininfarina, la R19 est alors relégué aux seconds rangs du marché, ce qui ne lui empêche pas de faire de la résistance et de rester disponible en concession jusqu’en 1997, année où elle fut remplacée par la Mégane Cabriolet.
Pour conclure, avec 29.222 exemplaires vendus entre 1991 et 1997, la Renault 19 cabriolet réalise un beau score mais que pourtant qualifiable d’échec commercial quand on regarde le volume de production de ses rivales. Néanmoins, sur ce beau score, Renault décide de renouveler l’expérience avec la Mégane première du nom…