Dans les années 1970, Opel semble vouloir dépoussiérer son style, après l’Opel GT qui fait entrer la marque à l’éclair dans une nouvelle dimension, de nombreuses variantes sportives ont vu le jour par la suite, dont le coupé Manta, proposé à la vente dès 1971 avec l’objectif d’aller contrer une certaine Capri…
Opel, c’est un peu comme notre Peugeot national, une marque sans histoire qui produit des voitures un brin bourgeoises et reconnues pour leur qualité. Mais, pour l’excentricité, il aura fallu attendre le milieu des années 1960 pour voir les choses évoluer, quand GM décide d’octroyer une véritable politique commerciale à sa filiale européenne. C’est ainsi que naît l’Opel GT, sorte de Chevrolet Corvette en miniature qui se fait de suite remarquer et devient en quelques années un succès commercial.
Pour ne pas s’arrêter en si bon chemin, Opel décide de commercialiser un coupé plus abordable, un projet qui va être rapidement motivé pour apporter une réponse au groupe Ford qui avait lancé la Capri en 1970, sorte de Mustang à l’européenne qui arrive sur le marché à l’heure où les coupés sont en vogue. Ne souhaitant pas laisser le champ libre à son rival américain, GM intime l’ordre au bureau d’étude d’Opel de décliner un coupé sur la base de la future berline Ascona.
Plus qu’un véritable coupé Ascona (qui connait par ailleurs une version deux portes), la Manta se veut être un modèle à part entière afin de participer à cette guerre du coupé en Europe. Plus d’un an après le lancement de la Capri, Opel est prêt : la Manta fait sa présentation à la presse au cours du mois de Septembre 1970. Opel misait également sur la popularité des recherches menées par l’océanographe Jacques-Yves Cousteau, le nom de ce coupé est choisi par référence à la raie manta, de nombreux clichés de l’océanographe sont d’ailleurs exposés lors de la présentation de la voiture.
L’Opel Manta s’insère donc sur le créneau des « pony-car » à l’européenne et répondait à une véritable demande en Europe. La Manta allie le côté sportif avec une ligne racée avec l’habitacle d’une berline, car une petite famille peut prendre place à son bord, la Manta s’offrait aux jeunes pères de famille qui souhaitaient conserver une voiture atypique. La carrosserie de la voiture est réussie, la presse est unanime sur ce point. Mais que cache la Manta sous son capot ?
Dérivé de l’Ascona, les premières Opel Manta déçoivent un peu niveau mécanique, puisque la version de base est proposée avec un quatre cylindres de 1,6 litres de 68Cv, complétée par la Manta S et son 1,6 litres de 80Cv. Une Manta SR avec un moteur de 1,9 litres arrive toutefois à tirer son épingle du jeu avec une puissance de 90Cv, une version reconnaissable à son capot noir mat. Malgré cette « déconvenue », Opel écoule 55.399 Manta lors de la première année de commercialisation. En 1972, Opel décide de descendre en gamme en incorporant le moteur 1,2 litres de 60Cv pour créer une version d’appel.
Ensuite, Opel monte en puissance avec, en 1973, l’apparition de la Manta GT/E et son moteur de 1,9 litre, alimenté par une injection Bosch, développant au final 105Cv. Cette première Opel à injection électronique peut s‘exprimer librement dans la catégorie des sportives, des décorations noir mat confèrent à la carrosserie une agressivité supplémentaire. En 1975, Opel juge que la Manta a fait sa carrière et décide de passer à la Manta B au cours du second semestre.
Avant, la gamme Manta A voit la puissance de ses modèles baisser : la Manta 1,6 passe de 68 à 60Cv, la 1,6S développe désormais 75Cv au lieu de 80, et la Manta SR perd deux chevaux pour afficher un 88Cv. En avril 1975, pour écouler les derniers stocks de la Manta A avant l’arrivée de la seconde version, Opel commercialise la Manta « Black Magic », sorte de série spéciale à la teinte noire complétée par des strippings jaunes, disponible avec le seul moteur de la Manta GT/E qui développait toujours ses 105Cv.
Peu de temps après, la Manta A s’efface après cinq années de carrière, et 498.553 exemplaires commercialisés ! Une très belle réussite pour un coupé, dont certains exemplaires se sont même écoulés jusqu’aux Etats-Unis, ce qui est assez rare pour être souligné. En dépit d’une production élevée, trouver une Manta A aujourd’hui n’est pas une chose aisée, quant à la cote, elle demeure élevée, il faudra compter facilement 15k pour devenir propriétaire d’un exemplaire.