Lancée en 1905, la Renault Type AG est sans aucun doute l’un des ancêtres Renaut le plus connu, et pour cause, la voiture fut utilisée massivement comme taxis dans Paris avant d’être employé dans le fameux épisode des Taxis de la Marne. En avant pour découvrir cette petite Renault entrée dans l’Histoire…
En 1904, la Société Française d’Etudes et d’Entreprise s’intéresse au marché des fiacres, autrement dit des taxis en langage plus moderne, afin de remplacer les fiacres hippomobiles par des fiacres automobiles. Cette année-là, la société effectue des essais comparatifs dans Paris avec des automobiles fournis par les différents constructeurs participant à ce concours. L’enjeu est de taille puisque remporter le marché permet de s’assurer la commercialisation d’une centaine de voitures.
Renault semble ne pas laisser les choses au hasard et développe la Type AG, avec comme maîtres-mots la simplicité et la robustesse. La voiture est équipée d’un moteur bicylindre de 8Cv, Renault propose aussi la Type UA2 et son moteur 10Cv. Au final, Renault sort vainqueur avec la Type AG, dont l’utilisation est plus souple en milieu urbain et plus rapidement rentabilisée avec un moteur 8CV.
La Type AG est alors donc dotée d’un bicylindre de 1.060cm3 d’une puissance de 8cv qui permet de rouler jusqu’à 40km/h, il s’agit d’une voiture rustique puisque élaboré sur la base d’un châssis-moteur dont le superflu a été éliminé. Le châssis est réalisé en tôle emboutie et est équipée d’une suspension arrière assurée par deux ressorts à lames longitudinaux. Quant au moteur, spécificité des Renault de l’époque, le radiateur est placé derrière le moteur qui permet aux Renault d’avoir un capot type alligator si spécifique à la marque. Sans carrosserie, le châssis-moteur de la Type AG est commercialisé au prix de 5.700 Francs, mais Renault propose aux compagnies de taxis une carrosserie type Fiacre-Landaulet.
La Renault Type AG est présentée aux mines le 26 Septembre 1905, la société des Automobiles de Place passe une commande la même année sur 250 exemplaires. Les livraisons débutent en fin d’année, et sans doute convaincue des premiers modèles, la Société des Automobiles de Place passe une nouvelle commande sur 1000 Renault Type AG en 1906. Fort de son succès, Renault arrive à exporter la Type AG puisque en 1907, une commande de 1.100 exemplaires vient de Londres, une autre provient de Berlin.
Pour le millésime 1907, la voiture devient Renault Type AG1, avec de minimes différences au niveau extérieur, c’est surtout sous le capot qu’il faut regarder, puisque la cylindrée du bicylindre est portée à 1.205cm3 du fait d’une modification de l’alésage, qui passe de 75 à 80mm. Si la puissance reste bloquée à 8cv, la vitesse maximale passe désormais à 45km/h. En 1908, une commande de 1.500 taxis est passée pour Paris.
En 1910, la Renault Type AG1 passe désormais à 9cv, le moteur dispose d’une cylindrée inchangée à 1205 cm3, la carrosserie quant à elle est plus courte mais plus large. Celle-ci gagne quelques centimètres en longueur pour l’année 1911.
En 1914, une très grande partie des 10.000 taxis qui arpentent les rues de Paris sont des Renault Type AG et AG1 et sont répartis entre trois grandes compagnies qui se démarquent les unes des autres par leur immatriculation : G2, G3 et G7. La Renault Type AG entre dans l’histoire le 06 Septembre 1914 car l’armée française réquisitionne les taxis de Paris pour convoyer des troupes sur le front, 1.300 taxis transportent 5.000 hommes, dont une grande partie étaient des Renault Type AG. C’est l’épisode des taxis de la Marne.
Quant à la carrière de la Renault Type AG1, celle-ci se termine en 1914 avec la déclaration de la guerre, cependant, quelques châssis ont été livrés en 1916 et quelques-uns en 1917 mais sous forme de pièces détachées. Et quand vient l’heure de la mise au rebut des Renault Type AG et AG1, les compagnies de taxis ne peuvent hélas pas revendre complètes les voitures, à cause semble-t-il d’un contrat avec Renault qui empêchait la cession de la carrosserie. Par conséquent, nombre d’AG et AG1 sont coupés en deux pour être envoyées au rebu, quelques exemplaires ont toutefois été conservé.