Les buggys, petits véhicules tout-terrains légers construits sur le châssis d’une voiture de série, font une véritable percée dans les années 1960. Aux Etats-Unis, le buggy de Meyers sur la base de la Volkswagen Coccinelle et équipé d’une caisse en fibre de verre fut sans doute l’un des plus connus. L’idée est reprise de l’autre côté de l’Atlantique, et notamment en France où les constructeurs de buggys se sont multipliés. Le plus connu d’entre eux fut Sovra, qui se fit connaitre avec son LM1, puis son LM2, avant de se rapprocher de l’activité « automobile » avec le LM3.
Sovra (acronyme de Société de Vente et de Réparation Automobile) est un constructeur « artisanal » de buggys, cette entreprise fut fondée par Michel Landois en 1968 et était basée à Corbeilles en Gatinais (Loiret). Sa première création, le LM1, est un buggy construit sur un châssis de Volkswagen Coccinelle et en reprend sa mécanique. Il fut présenté au salon de Paris 1970. Le modèle connait un certain succès et pousse Sovra à étudier un nouveau modèle de buggy aux lignes futuristes, ce sera le LM2, lequel fut présenté en 1972. Grâce à ce modèle, Sovra se fait connaitre et le LM2 fut une nouvelle fois un succès commercial.
Sans doute cela pousse Sovra a étudier un nouveau modèle, plus proche d’une voiture, tout en gardant la base de Volkswagen. C’est ainsi qu’est lancé la LM3, laquelle va s’inspirer de la carrosserie du prototype Lancia Dunja HF présenté en 1971. La LM3 est finalement présentée au grand public en Octobre 1973 lors du salon de Paris, il s’agit d’un coupé de quatre places et équipé d’une carrosserie en fibre de verre.
Pour réduire les coûts de développement, Sovra réutilise des pièces de la grande série. Ainsi, le tableau de bord est issu d’un surmoulage du tableau de bord de la Citroën GS de première génération, tout comme les poignées de porte qui viennent de cette même voiture. Les panneaux de porte, pare-brise proviennent des Renault 15/17; les feux de position et clignotant avant sont issus de la Simca 1100…
Cependant, la commercialisation de ce modèle restera très restreinte, la cause entre autre à son prix très élevé. Par exemple, la voiture était proposée en 1977 au prix de 36.000 Francs, les LM1 et LM2 s’offraient quant à eux entre 20.500 et 24.000 Francs. Et avec 36.000 Francs, d’autres voitures plus passionnantes s’offraient sur le marché. Même l’ajout , en 1978, d’une version 9CV à moteur Volkswagen 1500 et 1600 ne change pas la donne pour épauler la LM3 7Cv avec son 1300.
En dépit de ventes toujours maigres, Sovra change de politique à partir de 1979 et propose la LM3 en commande spéciale, mais dès lors, la production se faisant au compte gouttes, les coûts explosent et la voiture est désormais proposée au prix de 70.000 Francs. De quoi détourner encore plus les potentiels clients.
Au final, la voiture reste au catalogue Sovra en 1980 puis tire sa révérence à la fin de cet exercice. Si l’on fait les comptes, seules 15 Sovra LM3 furent produites. Certaines sources évoquent un chiffre de 23 Sovra LM3 obtenu par des kit-car, mais sans pour autant que l »on puisse avoir la certitude que LM Sovra ait commercialisé des véhicules sous cette forme.