La carrière sportive de la Renault 5 fut riche à bien des égards, il y a bien évidement le rallye où la voiture a brillé aussi bien en Groupe 4 qu’en Groupe B, mais aussi le circuit avec des formules monotypes ou le Superproduction. Mais il n’y a pas qu’en Europe où la Renault 5 s’engagea en compétition, ce fut également le cas aux Etats-Unis, où Renault avait un pied avec son partenaire d’alors, AMC.
Dans les années 1970, Renault cherche un second souffle aux Etats-Unis, AMC cherche quant à lui une petite voiture pour contrer les rivales japonaises, de cette recherche mutuelle naît un accord en 1976 par lequel la Renault 5 débarque aux Etats-Unis, rapidement renommée « Le Car » faute de ventes satisfaisantes. Au fil des ans, et pour permettre d’asseoir la marque Renault aux Etats-Unis, l’idée d’un engagement sportif naît et fut mené par Patrick Jacquemart, responsable du pôle compétition aux Etats-Unis et pilote.
La Renault Le Car commence à poindre le bout de son nez dans quelques compétitions sur circuit avec des Le Car modifiées et engagées au championnat IMSA-RS. Puis, en 1981, Patrick Jacquemart décide d’engager Renault dans le championnat IMSA GT, en catégorie GTU (cylindrée de moins de 2,5 litres), avec une Renault 5 Turbo qu’il décide de piloter après avoir été préparée pour ce championnat.
La voiture engagée ressemble esthétiquement à une Renault 5 Turbo Maxi, préparée pour courir sur circuit. En réalité, il s’agit d’une Renault 5 Turbo, dont Jacquemart commande deux exemplaires avec le kit compétition client. Le moteur fut confié à Katech Inc, un motoriste américain qui porte la cylindrée à 1430cm3, alimente le moteur par une injection mécanique, le tout pour une puissance de 260Ch à 7.000Tr/mn.
La caisse et le châssis sont quant à eux revus par Renault Racing dans le Michigan, la voiture est équipée de jantes BBS de 16 pouces. Deux voitures sont assemblées, une pour courir, la seconde pour servir de mulet, enfin, pour être complet, une maquette fut assemblée à des fins promotionnelles. Il est à noter que la Le Car Turbo n’a jamais été commercialisée aux Etats-Unis.
Engagée au championnat IMSA GT 1981, la Renault Le Car Turbo ne participe qu’à deux courses, et signe autant d’abandons en raison d’un manque de fiabilité du moteur. Puis, lors d’essais sur le circuit de Mid-Ohio, Jacquemart perd le contrôle de sa voiture et meurt sur le coup, victime d’un coup du lapin. Ce tragique accident marque la fin de la carrière de la Le Car Turbo, l’histoire retiendra que cet accident fut à l’origine de l’invention du HANS, développé par le docteur Bob Hubbard, accidentologue chez GM, et proche de Jacquemart.