Dans les années 1980, le segment des petites sportives a le vent en poupe, sur ce secteur s’affrontent deux visions, les atmosphériques d’un côté, et les voitures à turbo de l’autre. Chez Fiat, on décide d’équiper la petite Uno d’un turbo pour donner naissance à l’Uno Turbo Ie…
Après les années 1970 sous l’égide des coupés, les années 1980 sont celles des petites voitures survitaminées, un segment mené par les GTI dont les Volkswagen Golf (lire aussi : Golf GTI) et les Peugeot 205 (lire aussi : Peugeot 205 GTI) mais d’autres constructeurs viennent jouer les troubles-fête, c’est le cas notamment de Renault avec ses R5 et Super5 équipées de turbo. Chez Fiat, comme nombre de constructeurs, on décide d’investir le créneau, initialement avec la Ritmo 105TC puis 130TC, puis l’arrivée de l’Uno en 1983 permet de disposer d’une nouvelle base.
Pour la version sportive de l’Uno, Fiat décide de mettre le paquet, au programme, le quatre cylindres en ligne de 1.301 cm3 (le projet initial devait aboutir sur une cylindrée de 1.299cm3) avec bloc en fonte et culasse en aluminium est équipé d’un arbre à came en tête, d’une injection életronique Bosch LE, d’un allumage électronique et d’un turbocompresseur. Cet ensemble développe 105Ch, largement suffisant pour répondre aux rivales du segment, d’autant que le moteur de la Fiat Uno Turbo IE est progressif puisque équipé d’un wastegate.
Dans sa communication, Fiat met en avant la technologie avancée de son moteur et n’hésite pas à faire le lien avec la Formule 1, un argument qui peut faire mouche, d’autant que l’Uno Turbo IE est proposée à un prix canon : 70.000 Francs lors de son lancement, ce qui en fait une sportive accessible. Mais voilà, en mettant le paquet sur le moteur, les ingénieurs de Fiat ont oublié de préparer le châssis (à l’exception d’uns suspension plus ferme et d’une barre antirouli à l’avant), faisant de l’Uno Turbo IE une savonnette avec un train avant qui a la fâcheuse tendance à aller tout droit, aidé en celà par des pneus 175/60 de 13 pouces. Dommage, car le freinage était de qualité, assuré par des disques ventilés à l’avant et des disques simples à l’arrière.
Sur le plan extérieur, là encore, la Uno Turbo IE avait quelques atouts, le hayon présentait un petit becquet, des jantes en alliage et un large autocollant « Turbo » sur les côtés. Rapidement, cette inscription se fait plus discrète au niveau de l’aile arrière avant de définitivement disparaitre, mais en contrepartie, la voiture s’équipes d’élargisseurs d’ailes en plastique noir. Dans l’habitacle, un volant à l’inscription « Uno Turbo IE » fait face au conducteur, la voiture reçoit des fauteuils type sport ainsi qu’une moquette rouge.
Petit à petit, l’Uno Turbo IE évolue, en 1987, la boite de vitesses issue de la Ritmo est remplacée par une boite de conception nouvelle, en 1988, elle accueille un « ABS » nommé Antiskid. En septembre de la même année, l’Uno série 2 pointe le bout de son nez avec une face avant redessinée et s’équipant d’un nouveau hayon, le Cx de la voiture passe alors de 0,33 à 0,30. La décoration se passe de stripping latéraux, à la place, des bandes rouges à la façon d’une 205 GTI font l’affaire, des nouvelles jantes au logo Abarth apparaissent. A l’intérieur, la planche de bord et revue tout comme les fauteuils qui assurent désormais un meilleur maintient.
En 1989, le 1301cm3 est troqué pour un nouveau moteur de 1.372Cm3, dérivé de l’Uno 70 IE, il s’équipe d’un turbo Garrett T2 permettant d’atteindre une puissance de 118Ch, plus à même de rivaliser sur un segment parti dans une course à la puissance. Les performances sont elle aussi en hausse avec une pointe à 204km/h (contre 200km/h pour la première version), un 0 à 100km/h effectué en 8,3 secondes. Voilà qui permet de donner un second souffle à l’Uno Turbo IE, lui permettant de vivre jusqu’en 1993, où la voiture s’efface alors du catalogue Fiat au profit de la Punto et de sa version sportive nommée Sporting… Notons toutefois que l’Uno Turbo IE commence en 1994 sa carrière au Brésil, qui ne dura que deux ans faute de ventes…