L’Espagne a toujours été un marché convoité par Renault, sur lequel le constructeur français y sera présent au travers de la société FASA, à l’origine indépendante du constructeur français, qui se permettra le luxe de proposer une variante inédite de la Renault 5 : la Siete qui deviendra plus tard Renault 7…
L’Espagne est un marché qui fut longtemps convoité par Renault, où notre constructeur national y été longtemps représenté par FASA (lire aussi : FASA-Renault), une entité dans laquelle Renault est présent au capital mais qui reste juridiquement indépendante, et s’attache à produire en Espagne une partie du catalogue Renault. Dans les années 1970, la Renault 5 connait un important succès et conforte FASA-Renault en qualité de second constructeur espagnol, tout juste derrière Seat. Le marché automobile semble prometteur, le gouvernement espagnol table sur un parc automobile multiplié par huit à l’horizon 1980 et invite les constructeurs à lancer une grande vague d’investissements.
Chez FASA-Renault, on lance un plan pour doubler les volumes de production en 5 ans. Mais il ne s’agit pas seulement de produire, pour convaincre les Espagnols, il faut aussi savoir s’adapter à la demande locale, davantage friande de voitures à trois volumes que celles équipées d’un hayon. Certes, la Renault 12 était bien produite et commercialisée par FASA-Renault, elle connaissait un important succès mais n’était pas à la portée de tous les espagnols. Alors FASA-Renault envisage de décliner une version à coffre de la R5 et contacte la Régie Renault en ce sens, qui ressort de ses cartons un projet abandonné d’une telle version.
Réalisée avec l’aide du bureau d’études Renault, la R5 a coffre est lancée en Espagne dès le millésime 1974 sous le nom Renault Siete (7 en espagnol). Dans le détail, la plate-forme de la Renault 5 est allongée de 10cm afin de recevoir, outre quatre portes, une partie arrière à coffre offrant une capacité de chargement généreuse (400dm3). Plus longue de 40cm qu’une Renault 5, la Siete est forcément plus lourde (815kg contre 730 pour une R5), pour compenser cela, le moteur voit sa cylindrée portée à 1.037cm3 et affiche une puissance de 50Ch, 6 de plus qu’une R5. D’autres petits détails permettent de distinguer une R5 à une Siete : calandre spécifique, pare-chocs chromés…
Malgré un physique difficile, la Renault Siete répond parfaitement aux attentes du public espagnol, les ventes atteignent rapidement les 20.000 unités annuelles, pour flirter au plus haut avec les 30.000 exemplaires entre 1976 et 1978. Un succès accompagné au fil des ans par des petites améliorations apportées à la finition, au confort… Bref, la Renault Siete était la voiture manquante dans la gamme Renault pour l’Espagne, FASA-Renault passe ainsi à 28% de parts de marché en 1975 contre 24,9% deux ans plus tôt. Toutefois, bien qu’étant une réussite en Espagne, la Renault Siete reste sur son marché national, une exportation du modèle n’est même pas envisagée par les dirigeants de la Régie Renault.
Au cours du millésime 1979, la Renault Siete évolue pour revenir la Renault 7, ce changement de dénomination permet de « restyler » la voiture et peut être faire croire au public hispanique qu’il s’agit d’une nouvelle voiture. Dans les changements apportés, la Renault 7 reçoit une finition simplifiée dans l’optique de réduire les coûts de production : le plastique noir fait son apparition sur la calandre et les rétroviseurs, les baguettes de bas de caisse sont enlevées mais la bande de protection latérale est renforcée. Aussi, les enjoliveurs sont simplifiés et la face arrière reçoit de nouvelles optiques.
Les modifications sont également visibles dans l’habitacle avec un tableau de bord au nouveau dessin et à l’instrumentation montrant une nouvelle présentation. Le confort est une nouvelle fois amélioré avec un accoudoir à l’arrière et les cendriers proposés de série, tout comme des éléments de sécurité tel les ceintures à enrouleur, le cervofrein ou la lunette arrière dégivrante. L’objectif premier était de faire remonter les ventes de la voiture qui avaient diminuées à la fin des années 1970, l’Espagne entrait dans une période de turbulences économiques, mais la Renault 7 ne fera pas mieux…
Faute de sursaut sur les chiffres de vente, FASA-Renault fait évoluer la R7 avec l’apparition d’un nouveau moteur en 1981 : le cléon de 1.108cm3 de 45Ch, partagé avec les R5 européennes, dont le service commercial de la filiale espagnole met en avant sa souplesse et sa sobriété. Profitant de ce changement, Fasa-Renault en profite pour rajouter un emplacement radio, un freinage assisté et des appuie-têtes sur les fauteuils avant. Rien n’y fait, les ventes passent sous les 10.000 unités par an, si bien que Renault, devenu entre temps propriétaire majoritaire de FASA-Renault, décide de stopper la carrière de la R7 en 1984, après 162.533 unités, pour laisser place au duo R11/R9.