Directement inspirée par les Dream-Cars américaines, la Borgward Traumwagen est une voiture de salon destinée à attirer les regards vers la marque allemande, et pourquoi pas permettre de vendre quelques véhicules en concession… Comme nombre de prototypes, la Traumwagen finit par tomber aux oubliettes, d’autant qu’elle ne fut jamais dévoilée au public.
Revenons dans les années 1950, les Etats-Unis dominent le marché mondial de l’automobile avec une clientèle à fort pouvoir d’achat et une offre pléthorique. Au cours de cette décennie, les show-cars, motoramas et motorshow apparaissent pour stimuler les ventes et l’intérêt du public. Avec des industriels ayant les yeux tournés vers ce marché, les idées finissent par traverser l’Atlantique, c’est ainsi que le constructeur allemand Borgward lance en 1955 le projet d’une « dream-car », traduit en allemand, Traumwagen.
La Borgward Traumwagen est lancée avec l’objectif d’une présentation au salon international de l’automobile de Francfort 1955, elle devra aussi être une voiture d’expérimentations et donc, être pleinement opérationnelle. A la tête de ce projet, Borgward met l’ingénieur Erich Übelacker, ancien de chez Tatra, dont la mission est d’étudier le concept du « light weight » (poids léger), l’aérodynamique, le tout afin de permettre d’utiliser cette voiture comme banc d’essai pour diverses mécaniques.
C’est ainsi que la Borgward Traumwagen s’habille d’une carrosserie en Elektron, un alliage à base de magnésium, avec quelques éléments en Duralumin. Pour le design, rien n’est assez beau, la voiture arbore des ailerons surdimensionnés inspirés des concept-car américains du moment, tandis qu’une bulle en plexiglas recouvre l’habitacle et s’ouvre un seul bloc. Pour le côté technique, la Traumwagen s’équipe d’un moteur à plat qui transmet le mouvement aux roues avant, quatre disques assurent le freinage.
En tant que voiture laboratoire, la Traumwagen est testée pendant de nombreuses semaines, certains évoquent la possibilité d’essais de mécaniques en vue d’un possible réarmement de l’Allemagne, rappelons que Borgward produisait aussi des poids-lourds. Malheureusement, en cours d’essai dans la région de Brème, une défaillance du système de freinage conduit à la perte de contrôle de la voiture et à sa destruction partielle peu de temps avant le salon de Francfort. Si une reconstruction est entreprise, la Traumwagen ne fut jamais prête pour ce salon et ne fut jamais dévoilée au public. La seconde version de la Traumwagen s’équipe d’ailerons plus courts et d’une verrière redessinée. La trace de cette voiture se perd après la faillite du constructeur intervenue au début des années 1960.