La Manufacture d’Armes de Paris n’est pas un constructeur automobile, mais ses activités dans la mécanique et dans le matériels agricoles permettent à l’entreprise de disposer d’un moteur Diesel de sa conception que la firme décide de lancer à l’assaut des 24 Heures du Mans 1950…
Si la M.A.P. (pour Manufacture d’Armes de Paris) est fondée en 1915 et produit initialement des armes pour l’armée française, cette entreprise s’essaye dès les années 1920 à la production de pièces mécaniques, puis au lendemain de la seconde guerre mondiale, commercialise un tracteur agricole de sa création, initialement avec un moteur Latil, puis à partir de 1947, avec un moteur Diesel de sa propre conception, lequel remporta le championnat du monde de traction 1948.
Décidé à prouver que son moteur Diesel peut connaitre une belle carrière dans l’automobile, la M.A.P. conçoit, avec l’aide de Fernand Lacour (un spécialiste des Delahaye), une voiture qui bat plusieurs records du monde le 5 février 1949 dans la catégorie des voitures Diesel sur l’anneau de Montlhéry. Au mois de juin 1949, les frères Delettrez engagent aux 24 heures du Mans une voiture à moteur Diesel, une initiative qui pousse la M.A.P. à s’engager sur l’épreuve mancelle l’année suivante.
Cela permet à la M.A.P. de mettre au point une nouvelle voiture, réalisée sur la base de la voiture des record 1949 faute de moyens. Tout est repensé, le châssis est renforcé, la carrosserie est totalement remaniée afin d’en faire un tank à deux places. Le moteur Diesel MAP de cinq litres de cylindrée reçoit un compresseur pour afficher une puissance de 125Ch, il prend place au centre de la voiture, ce qui fait de la M.A.P. la première voiture à moteur central à participer aux 24 heures du Mans.
Engagée sous le numéro 1 avec les pilotes Pierre Veyron, vainqueur de l’édition 1939 du Mans, et Fernand Lacour, la M.A.P. ne brille pas par ses performances et fait même office de chicane mobile, elle tient durant 6 heures et abandonne au 39ème tour après la casse de la pompe à injection. C’est la première et dernière participation de M.A.P. aux 24 heures du Mans, quelques mois après cette édition 1950, la Manufacture d’Armes de Paris fait faillite et fut reprise par Simca pour fonder Someca…