En France, le marché des utilitaires est marqué par le Citroën HY, un véhicule simple et robuste, mais au physique ingrat. Avec l’arrivée de nouveaux concurrents, et notamment le Peugeot J7, le carrossier Currus tente de proposer une nouvelle variante de carrosserie pour tenir le choc, le CH 14…
Avec le Citroën HY, les carrossiers trouvent un utilitaire facile à modifier pour l’adapter aux besoins de leurs clients, Citroën joue même le jeu en fournissant des châssis-nu aux carrossiers. Parmi ces acteurs, il y a Currus, le plus ancien des carrossiers parisiens pour qui le Citroën HY est une véritable manne avec plusieurs véhicules transformés chaque jour au sein de ses ateliers, il démontre son savoir-faire en réalisant à peu près tout avec un HY : minibus, ambulances, magasins ambulants, véhicules publicitaires, versions rallongées, rehaussées (lire aussi : Citroën HY)… Au milieu des années 1960, le HY se fait âgé et la concurrence affute ses armes, notamment Peugeot qui dévoile son J7 en 1965.
Aussi, le Citroën Type H a un physique qui peut paraitre ingrat pour certains clients, notamment les autocaristes pour qui l’image est importante. Pour eux, Currus décide de modifier la carrosserie du HY, en accord avec Citroën, et présente sa création lors de la semaine internationale du Car de Nice 1967. Le CH14 (pour Currus type H, 14 places) présente une carrosserie en matériaux synthétiques, dont le pavillon est mis en place une fois les fauteuils mis en place.
Le Currus CH 14 est réalisée sur la base d’un Citroën Type HZ, le châssis-nu proposé par Citroën qui ne propose même pas de cabine. Côté moteur, les clients ont la possibilité d’utiliser l’ensemble de la gamme de motorisations proposées par Citroën sur le Type H. Quant à la capacité, le Currus CH 14 propose 14 places et vise principalement les communes pour opérer les transports scolaires ou les opérateurs de bus pour réaliser des navettes.
Currus tenta même de proposer la carrosserie du CH14 pour d’autres applications, et notamment pour réaliser des ambulances, camping-cars, véhicules funéraires et même pour habiller des fourgons. La société Filca-France utilisa même la cabine Currus pour réaliser des HY semi-remorque non articulés. Mais c’est bien la déclinaison bus qui a eu le plus de succès, achetée entre autre par Air France pour ses navettes aéroportuaires, ou la RATP à 18 exemplaires pour l’exploitation de lignes peu fréquentées. Proposé jusqu’à la fin de Currus en 1976, la production des CH 14 est estimée à un peu moins de 400 exemplaires.