Au milieu des années 1960, l’armée suédoise est à la recherche d’un camion porte char, le français Berliet répond à l’appel d’offre et présente le TPO, un véhicule s’inspirant du Berliet TBU en usage dans l’armée française, mais sans succès…
En France, Berliet est un important acteur du poids-lourds dans les années 1960, il faut dire que l’entreprise lyonnaise s’est distinguée avec ses produits fiables et une gamme très large, permettant à chaque professionnel de trouver un camion à son activité, un point fort en ces heures de reconstruction et de trente glorieuses. Berliet s’est aussi distingué à la fin des années 1950 en réalisant le T100, le plus gros camion du monde, qui rate sa cible commerciale avec l’indépendance de l’Algérie (lire aussi : Berliet T100). Les années 1960 sont celles de l’internationalisation de Berliet, la firme installe une usine au Maroc avec des partenaires locaux à la fin de l’année 1969, signe un partenariat avec la Chine en 1965 et exporte ses véhicules jusqu’à Cuba…
Dans le domaine militaire, Berliet est un acteur important et livre l’armée française mais également les forces militaires Portugaises avec Berliet-Tramagal (une co-entreprise portugaise). Avec sa volonté de conquérir de nouveaux marchés, Berliet est actif sur les appels d’offre des forces armées, en 1966, l’armée suédoise fait connaître son intention de se doter d’un camion porte-char, et bien évidement, Berliet entend bien y participer. Dans la gamme d’alors, il y a bien le TBU, développé pour l’armée française à la fin des années 1950, mais celui-ci ne répond pas aux attentes de l’armée suédoise. Néanmoins, le TBU servira toutefois de base de travail pour proposer une copie aux suédois…
Ainsi nait le Berliet TPO, un véhicule qui dispose d’une cabine qui lui est spécifique mais s’inspirant de celle du TBU, le TPO dispose également de roues jumelées sur les deux trains arrières, de deux treuils installés derrière la cabine. Pour le moteur, Berliet utilise le moteur MIS 645, un six cylindres qui développe 310Ch. Un prototype est réalisé mais l’armée suédoise ne retient pas la proposition du constructeur français. Notons qu’en parallèle, Berliet développait une solution identique pour l’armée française, le Berliet TCO, qui connait une fin tout aussi malheureuse…
Quoiqu’il en soit, Berliet se retrouve avec le prototype du TPO sur les bras, un véhicule que l’entreprise lyonnaise finit par céder courant 1968 à l’entreprise Million SA, basée à Vénissieux (donc proche des installations de Berliet), et spécialisée dans le levage et les convois exceptionnels. Après une vie à tracter de lourdes charges, le Berliet TPO, comme nombre de Berliet, prend la direction de l’Afrique où il connaitra une seconde vie… Ainsi se termine la vie du seul exemplaire de TPO.