A la toute fin des années 1950, une alliance se met en place entre Renault et Alfa Romeo, ce qui permet de construire et de commercialiser la Dauphine de l’autre côté des Alpes. L’Italie, c’est aussi le pays des carrossiers, lesquels oeuvrent sur les nombreux produits du marché automobile italien. L’Alfa Romeo Dauphine n’y échappe pas et passe ainsi entre les mains de Michelotti…
Alfa Romeo et Renault étaient deux entreprises d’Etat au lendemain de la seconde guerre mondiale, les deux entreprises ont la même vocation, proposer des voitures populaires. Toutefois, en Italie, ce rôle est occupé par le géant de Turin nommé Fiat, qui règne d’un main de maître sur son marché, si bien qu’Alfa Romeo n’attaque pas frontalement son rival. Mais dans les années 1950, la nécessité de produire une voiture populaire se fait sentir pour faire tourner les usines. Au lieu de lancer un tout nouveau programme, l’idée d’une alliance avec Renault émerge, elle se concrétise au cours de l’année 1959 avec l’Alfa Romeo Dauphine.
L’Italie connait à cette époque de nombreux artisans carrossiers qui présentent des versions atypiques sur la base de ce que proposait les constructeurs nationaux, dans cette liste, citons Pininfarina, Boano, Ghia, Bertone, Vignale… Le marché italien offre ainsi pléthore de modèles atypiques. Giovanni Michelotti s’intéresse rapidement à l’Alfa Romeo Dauphine pour lui greffer une carrosserie de coupé.
Le dessin de Michelotti est futuriste, la voiture semble être un essai pour essayer de nouvelles formes. La partie arrière est extrêmement travaillée et parait presque torturée, derrière un capot aux larges ailes se cache une lunette arrière inversée, permettant de conserver une très bonne accessibilité mécanique sans nuire à la luminosité de l’habitable. Si l’arrière est atypique, dérangeant pour certains, l’avant de la voiture est plus sobre et proche des sportives italiennes de l’époque : surfaces lisses, phares sous verre…
Côté moteur, cette Alfa Romeo Dauphine a été retravaillé par Conrero, spécialiste des préparations moteurs d’Alfa Romeo, il s’agit d’un quatre cylindres en ligne à double arbre à came de 998cm3 développant 95cv sur ce prototype. Hélas, c’est tout ce que nous pouvons dire de ce prototype réalisé en 1962 et qui, par conséquent, est resté unique.