Depuis 1929, le constructeur allemand Opel est détenu à 80% par l’américain General Motors, lequel souhaite en faire sa tête de pont européenne. Opel est solide, premier constructeur d’automobile en Allemagne, et malgré la crise économique du début des années 1930 qui frappe violemment outre-Rhin, le constructeur résiste. C’est notamment le cas sur les voitures de milieu de gamme où Opel est présent avec des voitures à moteur six cylindres, les ventes des différents modèles qui se succèdent restent convenables au vue de la situation. En 1934, Opel présente la 6, une voiture développée avec l’aide des ingénieurs de la maison-mère General Motors, elle propose notamment une carrosserie profilée, des équipements modernes (freinage à commande hydraulique, suspensions avant indépendantes de type Dubonnet…) et un prix très bien placé, notamment face à une Mercedes-Benz W21. L’Opel 6 est un succès, commercialisée entre 1934 et 1937, il s’en écoula 52.594 exemplaires.
En 1937, Opel monte en gamme en présentant l’Admiral, une grosse berline avec moteur de 3,6 litres de cylindrée qui permet à la marque allemande de renouer avec le haut de gamme. Le constructeur allemand en profite pour moderniser la Six en dévoilant la Super Six, qui est en fait une grosse évolution de la Six. Logiquement, elle reprend un châssis indépendant de la caisse (alors que la construction monocoque était connue d’Opel depuis 1935 et l’Olympia), les suspensions à ressort Dubonnet à l’avant, et essieu rigide sur ressorts à lames semi-elliptiques à l’arrière.
La Super Six bénéficie d’un nouveau moteur de six cylindres et 2,5 litres de cylindrée. Pour la première fois, Opel proposait un moteur à soupapes en tête, elles étaient actionnées par un arbre à came entrainé par une cascade de pignons. Mais celui-ci est accolé à une boite à trois rapports quand la Six était dotée d’une boite à quatre rapports. Avec sa puissance de 55Ch, la Super Six peut rouler jusqu’à 115km/h. Surtout, la Super Six a la capacité de rouler à 100km/h de moyenne sur les nouvelles Autobahn. Le moteur peut tourner longtemps à haut régime et brille par la générosité de son couple, son onctuosité de fonctionnement et sa fiabilité exemplaire, dans la grande tradition de robustesse Opel.
Commercialisé début 1937 jusque fin 1938, le client a le choix entre deux carrosseries usines : une berline quatre portes et un cabriolet. A partir de 1938, une troisième déclinaison est disponible : la berline deux portes. Si le client n’était pas satisfait de ces propositions, il pouvait commander un châssis nu pour aller le faire habiller chez le carrossier de son choix. Surtout, elle attire le public par son prix encore très bien positionné, ce qui en fit un succès commercial et confirme la domination d’Opel sur le segment des six cylindres. Au cours de sa carrière, ce sont 46.453 Opel Super Six qui trouvent preneur.