Fondée en 1912, la carrosserie Bertone fut un important acteur de l’automobile pendant un peu plus d’un siècle, avant de disparaitre en 2014. Bertone a marqué l’histoire de l’automobile en dessinant des voitures mythiques, c’est le cas des Lamborghini Miura et Countach, des Alfa Romeo Coupe Bertone… Carrossier d’un côté, Bertone était également devenu sous traitant automobile en accueillant dans ses locaux des unités de production pour le compte de constructeurs, l’entreprise était même devenu un constructeur automobile en commercialisant des véhicules sous sa propre marque. Retour sur l’histoire du carrossier italien…
Les prémices
Giovanni Bertone naît en 1884 à Mondovi, une petite ville italienne située dans la province de Cuneo. Sixième d’une famille de sept enfants, il apprend le métier de charron avant de partir exercer à Turin au sein de l’entreprise Diatto, spécialisée dans le matériel ferroviaire, la production de charrettes hippomobiles, et dont une partie de l’activité était également tournée vers l’automobile. En 1912, afin de laisser libre court à son inventivité, il décide de quitter Diatto pour fonder sa propre entreprise.
La création de l’entreprise et les premières années
C’est en Novembre 1912 que Giovanni Bertone fonde son atelier de construction et de réparation de carrosses, il recrute trois salariés lors de sa première année d’activité. Initialement, l’activité de Bertone était celle d’un charron, un concepteur de véhicules à traction animale, et n’avait alors rien à voir avec l’industrie automobile naissante, rappelons que dans les années 1910, même si l’automobile s’était déjà développée sur le plan industriel, elle demeurait un objet rare et réservé aux familles les plus riches.
Les carrosses fabriqués par Bertone déjà, se démarquent des autres par leur ligne soignée et leur qualité de construction, leur conférant une grande robustesse. Cependant, les circonstances historiques ne furent pas en faveur de Bertone, l’année 1915 fut marquée par l’entrée en guerre de l’Italie, les commandes cessent, les ouvriers sont mobilisés, l’atelier Bertone est alors contraint de fermer ses portes.
Renaissance pendant l’après guerre et spécialisation sur l’automobile
Peu après la fin du premier conflit mondial, Giovanni Bertone reprend son activité de carrosserie, il s’installe dans un nouvel atelier situé au 119 Via Monginevro à Turin, mais l’aventure est plus ambitieuse et Bertone engage 20 salariés. Très rapidement, l’automobile vient vers Bertone lorsqu’un le constructeur SPA lui demande de concevoir, en 1921, une carrosserie sur une base de SPA 23S. Bertone livre un travail soigné, un torpédo avec un arrière en forme de poupe de bateau.
Après ce premier travail remarqué, une seconde commande suit la même année, cette fois, c’est Fiat qui demande à Bertone de réaliser une voiture de course sur la base d’une Fiat 501. Ainsi naît la Fiat 501 Sport Siluro, cette seconde commande permet à Bertone de confirmer la qualité de son travail, lui ouvrant la voie vers toujours plus de commandes…
Au cours des années 1920, l’automobile s’industrialise en Europe, et la carrosserie emboîte rapidement le pas. Certains constructeurs fournissent des châssis-moteurs à leurs clients qui font ensuite le choix du carrossier pour habiller leur voiture, mais d’autres constructeurs proposent des carrosseries dites « usines », mais qui sont encore loin d’inquiéter les artisans carrossiers. D’autre part, les années 1920 sont aussi le temps de la vitesse, les carrosseries doivent offrir une certaine solidité mais aussi aider les performances de la voiture en fendant l’air.
Bertone voit les commandes affluer vers son atelier, venant de divers constructeurs tels Itala, Fast, Ceirano, Chiribiri, Ansaldo, Scat, Auréa … Deux constructeurs se détachent du lot quant au nombre de commandes : Fiat et Lancia. D’ailleurs, c’est surtout grâce à Lancia que Bertone a pu se développer rapidement et passer du stade de petit artisan à celui d’industriel. En effet, Vicenzo Lancia accorde toute sa confiance à Giovanni Bertone et va jusqu’à lui sous traiter la fabrication des carrosseries autoportantes des Lancia, ce qu’il fera de la Lambda à l’Augusta.
Toutes ces collaborations mènent Bertone a accroître son expérience de la carrosserie et surtout consolider son intérêt pour les voitures sportives. A la fin des années 1920, il est même considéré comme le carrossier de référence, il se voit confier la réalisation des carrosseries des modèles de grand luxe, comme les Fiat 505 Limousine, Lancia Lambda et Itala 51S.
Les années 1930, la crise et Nuccio Bertone
Si les années 1930 s’annoncent plutôt mal avec la crise de 1929 qui pénalise l’industrie automobile européenne au début des années 1930, et par conséquent les carrossiers spécialisés, Bertone poursuit son développement par une gestion rigoureuse de ses comptes. Cela porte ses fruits puisque en 1934, lorsque l’automobile commence à connaitre des jours meilleurs, Bertone déménage et s’installe dans une nouvelle usine avec 150 salariés; mais surtout, cette usine se rapproche de celle de Lancia, qui est toujours le principal client de Bertone.
L’entreprise prend ainsi une place de choix dans l’automobile italienne. Cependant, au milieu des années 1930, les commandes en sous-traitance tendent à diminuer, et Bertone adjoint une nouvelle activité, la fabrication de carrosseries à l’unité pour de riches clients. Peu de temps avant, le fils de Giovanni Bertone, « Nuccio », se fait remarquer par ses qualités de dessinateur et intègre l’entreprise familiale en 1933, lors de ses 19 ans.
Au cour des années 1930, certaines réalisations de Bertone marquent les esprits, c’est le cas en 1934 avec la carrosserie de la Fiat 527 Ardita, tout en rondeurs et très aérodynamique, s’inscrivant dans le courant du Streamline Moderne. La seconde partie des années 1930 fut une période faste pour le carrossier Bertone avec toujours plus de commandes, ainsi que des carrosseries primées à l’instar de la Fiat 1500 Cabriolet de 1937 qui remporte le concours de stylisme de Turin en 1938.
Le développement des années 1950
Les années 1940 sont marquées par la Seconde Guerre Mondiale et le ralentissement de l’activité économique, pour ne pas dire son arrêt. Du côté italien, Bertone continue son activité grâce à l’Etat italien qui lui commande des ambulances et des utilitaires, quelques voitures particulières arrivent à sortir des usines Bertone de temps à autre au fil des rares commandes, comme cette Fiat 2800 Cabriolet commandée par le Comte Lurani qui lui fut livrée en 1943.
Au lendemain du conflit, l’Europe se remet lentement de ses blessures, du côté de l’automobile, on se remet à fabriquer dès 1946 des modèles d’avant guerre en attendant l’arrivée de nouveaux véhicules. En Italie, la première nouvelle automobile sera la Fiat 1100 dont Nuccio Bertone se voit confier la conception de la version cabriolet ainsi que sa production.
Rapidement, les années 1950 vont s’avérer très profitables aux carrossiers italiens, avec des commandes qui affluent, lançant une dynamique qui va profiter à Bertone jusque dans le milieu des années 1970. C’est aussi à partir des années 1950 que Bertone conçoit des carrosseries qui marquent l’automobile, devant ainsi un acteur incontournable du design à l’italienne.
Les commandes sont de plus en plus nombreuses et ne sont plus seulement italiennes, en 1952, l’importateur américain de la marque MG, Arnolt, découvre au salon de Turin deux véhicules carrossés par Bertone sur base de MG TD. Conquis, il commande la production de 200 exemplaires. Bertone décroche là sa première commande à l’exportation. Et les liens entre Bertone et Arnolt se prolongent avec la conception de carrosseries pour habiller des voitures à mécanique Bristol.
Si les commandes sont principalement italiennes dans les années 1950, avec certains véhicules historiques comme l’Alfa Romeo Giulietta Sprint et SS, les Abarth 1000 Coupé, des collaborations avec Siata, Fiat, Lancia et tant d’autres… On peut aussi noter une commande allemande avec NSU, marque pour laquelle Bertone signa la Prinz Coupé en 1958.
Concernant la Guilietta Sprint, Alfa Romeo demande à Bertone d’assurer la production du véhicule, ce qui renforce encore plus l’industrialisation du carrossier italien. Jusqu’en 1966, plus de 35.000 exemplaires sont assemblés, marquant une division de la société en deux entités, l’une pour le centre de style qui étudie la carrosserie au gré des demandes des constructeurs pour concevoir des carrossier, créer des prototypes, et l’usine qui produit des voitures en série en sous-traitance des constructeurs.
Du côté des prototypes, Bertone signe la série des célèbres Alfa Romeo BAT, qui sont des études sur l’aérodynamique dirigées par Franco Scaglione, elles débouchent sur des voitures de série, comme l’Alfa Romeo Guilietta SS, ou des voitures destinées à battre des records comme l’Abarth 500 Record de 1957.
Le centre de style Bertone est, en cette fin des années 1950, une pouponnière de designers talentueux, Franco Scaglione dirige les bureaux de 1952 à 1959, mais déjà, Giorgio Guigiaro s’affirme et prend les reines en 1959. Et du côté des « petites mains » qui dessinent les voitures, le centre de style atteindra jusqu’à une centaine de designers au milieu des années 1960.
Les années 1960, la confirmation
En 1961, Bertone effectue un nouveau emménagement du côté de Grugliasco, en banlieue de Turin, dans une surface de 3.500m², usine qui sera constamment agrandie dans les années 1960. Avec ce nouveau site, la production va pouvoir dépasser les 30.000 véhicules à l’année.
Bertone continue d’engranger des commandes de divers constructeurs, avec les constructeurs italiens, mais de plus en plus avec des constructeurs étrangers. Les marques anglaises Gordon-Keeble, Aston Martin; les allemands NSU, BMW; Simca du côté français; et même Mazda ont été clientes de Bertone durant cette décennie.
Du côté stylistique, les années 1960 marqueront la consécration des GT Italiennes, dont Bertone signera la plupart d’entre elles; avec sans doute la plus emblématique de toute, qui portera même, de façon officieuse son nom, l’Alfa Romeo Giulia GT, dite « Coupé Bertone », dont la carrière débutera à partir de 1962. Rapidement suivent les Fiat 850 Spider (1965), et la Fiat Dino dans sa version coupé (1964). D’ailleurs, Bertone a obtenu la production des Fiat 850 Spider de 1965 à 1972 dans ses locaux.
Plus sportive, plus chère, Bertone signe de nombreuses carrosseries sportives, comme la Ferrari 250 GT berlinetta Lusso, de nombreuses ASA, les ISO Rivolta, Alfa Romeo Montreal (lire aussi : Alfa Romeo Montreal), ainsi que la Lamborghini Miura, considérée comme la plus belle réalisation de Bertone, et la Lamborghini Espada.
Du côté des réalisations étrangères, Bertone signe dans ces années 1960 les Simca 1000 Coupé (lire aussi : Simca 1000 Coupé) et 1200S (lire aussi : Simca 1200S), BMW 3200CS (lire aussi : BMW 3200CS), NSU Wankel Spider, Aston Martin DB4 GT Jet …
A la fin des années 1960, Bertone va également collaborer avec Lambretta pour concevoir plusieurs deux roues, le Vega à la forme très futuriste, trop sans doute, et ne sera pas un succès commercial; et le Lambretta DL, le dernier de la marque italienne
En matière de prototypes, Bertone surprend encore avec de nombreuses créations de la fin des années 1960, notons la Lamborghini Marzal de 1967; l’Alfa Romeo Carabo de 1968, et la BMW 2800 Spicup de 1969. Avec cette série de prototypes, Bertone s’affirme toujours plus et démontre son savoir faire, une chose importante à l’heure où la concurrence apparaît, car aux côtés de PininFarina, rival historique de Bertone, apparait ItalDesign fondé par Giorgio Guigiaro, ancien disciple de Bertone.
Bertone faisait alors de la création de carrosserie, de la production automobile, il ne manquait qu’un pas pour faire de la construction automobile, et ce pas sera effectué en 1968 avec la réalisation complète de la Racer, version luxueuse du Spider Fiat 850, équipé d’une mécanique Abarth et siglée Bertone (lire aussi : Bertone Racer).
Les années 1970, toujours le même élan
Les années 1970, les établissements Bertone de Grugliasco s’étendent sur plus de 267.000m² et 1.500 salariés font tourner cet ensemble usine/bureau d‘études qui conçoit et assemble des voitures destinées à être commercialisées; tandis qu’un autre site situé à Capri a la charge de la conception des prototypes et l’étude des nouvelles formes de carrosserie.
Le début des années 1970 continue sur la même lancée avec de nombreux moments importants, comme le lancement du concept Lancia Stratos O en 1970 qui mène vers la Lancia Stratos HF de 1971 (lire aussi : Lancia Stratos); le concept BMW 2200 Ti Garmich qui influencera le style de la marque bavaroise; la Lamborghini Countach, qui marquera elle aussi l’histoire de l’automobile; et la Fiat X1-9, qui fut assemblée dans les usines Bertone (lire aussi : Fiat X1/9).
Mais en 1972, Le 10 mai exactement, Bertone connait un coup dur avec la disparition de son fondateur, Giovanni Bertone, à l’âge de 88ans.
En 1973, Bertone obtient un contrat avec Ferrari, pourtant fidèle aux services de Pininfarina, afin de concevoir la 208/308 GT4. Cette voiture qui marque une rupture dans le style de la firme au cheval cabré et provoque un débat dans le milieu de la presse automobile. Mais la Ferrari 308 ne connaîtra pas de succès commercial, et sera la dernière Ferrari de Bertone. Avec le Concept Ferrari Rainbow de 1976.
Bertone réalise dans cette décennie des voitures plus populaires, à l’instar des quasi jumelles Audi 50 (lire aussi : Audi 50) et Volswagen Polo; l’Innocenti Mini 90/120, ou encore l’Alfetta de chez Alfa Roméo.
Autres réalisations marquantes des années 1970, la Maserati Quattroporte II, les Lamborghini Urraco (lire aussi : Lamborghini Urraco) et Jarama, Maserati Khamsin, la Fiat 131 Rallye et la Volvo 262C (Lire aussi : Volvo 262C)
Les années 1980, le passage à la grande industrie
Dans les années 1980, Bertone continue de conclure des contrats de production pour Fiat ainsi que pour Volvo, de concevoir des concepts car pour les salons, aussi bien pour des constructeurs que sous la dénomination Bertone, et continue les collaboration classiques, à savoir la conception de la carrosserie d’un modèle qui sera produit ensuite dans les usines du constructeur. La grande collaboration qui débute dans les années 1980 sera celle avec Citroën, où va naître la Citroën BX (Lire aussi : Citroën BX) en 1982.
Durant cette décennie, les constructeurs vont multiplier les modèles de niche, comme les monospaces, les coupés, breaks, cabriolets … Si ces versions sont très demandées du public, elles sont pour beaucoup l’œuvre de carrossiers et occupent une grande partie de leurs carnet de commandes. Cependant, les constructeurs sont encore dans une configuration de production en gros volume et ont du mal à adapter leurs chaines à ces nouvelles variantes. Du coup, le recours à la sous-traitance est utilisé et les carrossiers, dont Bertone, investissent pour fonder de nouvelles usines ou améliorer celles existantes. De la moyenne industrie, on passe alors à la grande industrie.
Ainsi, en 1982, Bertone obtient la fabrication de l’intégralité des Fiat X1/9 ainsi que des Fiat Ritmo Cabriolet (lire aussi : Fiat Ritmo Cabriolet).
Bertone conçoit les carrosserie des Alfa Roméo Alfetta 2000 en 1980 et Alfa Roméo 90 en 1984, le coupé Volvo 780 en 1985 (lire aussi : Volvo 780), l’Opel Kadett Cabriolet en 1986, la Skoda Favorit en 1987 (lire aussi : Skoda Favorit) et la Citroën XM en 1988.
A la fin des années 1980, après avoir écoulé les pièces des anciennes Fiat X1/9 et Ritmo Cabriolet dont Bertone assurait l’assemblage sous sa propre marque, le carrossier italien reste constructeur automobile en lançant en 1989 le Freeclimber, un 4X4 tourné vers le luxe basé sur le Daihatsu Rocky, et équipé de motorisations BMW. Deux générations de Freeclimber se succèdent jusqu’en 1995, avec des chiffres de production bas puisque moins de 6000 Bertone Freeclimber trouvent preneur sur cette période.
Les années 1990, une accélération de l’activité stylistique
Le début des années 1990 s’avère plutôt prometteur, les commandes de constructeurs continuent d’affluer en Bertone continue de marquer sa griffe sur de nombreux modèles de série. La collaboration avec Citroën continue et donne naissance à la ZX en 1991 et à la Xantia en 1993, puis au Berlingo en 1997.
En 1991, le constructeur coréen Daewoo qui entend s’attaquer au marché européen prend attache avec Bertone pour le développement d’une berline, le carrossier italien recycle un projet initialement destiné à Citroën dans le cadre de l’étude de la Xantia mais refusé par le constructeur français. Daewoo le reprend à son compte et l’adapte sur une base d’Opel pour concevoir l’Espero.
Bertone signe également quelques cabriolets, comme l’Opel Astra Cabriolet en 1993, la Fiat Punto Cabriolet en 1994; et signe à nouveau avec Opel pour une nouvelle Astra cabriolet en 2000, avec le modèle coupé à la clé.
En 1996, Bertone obtient un contrat dans les poids-lourds avec Scania pour la conception de la carrosserie de leur nouvelle gamme. Ce travail est remarqué et, outre le restylage du Scania obtenu par Bertone en 2000, Iveco s’attachera les services du carrossier pour concevoir l’Eurocargo.
Tout aussi atypique pour Bertone, la conception d’un deux roues commandé par BMW qui souhaite lancer un scooter présentant les avantages de la voiture en étant couvert. Ce sera la BMW C1, qui hélas ne rencontrera jamais sa clientèle.
Depuis le début des années 1990, le nombre de concept Bertone augmente, sans doute, au départ, à des fins publicitaires ou de marketing, mais surement ensuite afin d’occuper les salariés des bureaux d’études entre deux commandes de constructeurs. On peut ainsi noter dans les années 1990 les Lotus Emotion et Fiat Cinquecento RUSH, la Lancia Kayak, et l’Opel Maxx, et bien d’autres encore, plus ou moins proche de la production.
Bien moins proche de la production, Bertone conçoit en 1994 le prototype ZER (Zero Emission Record) dont l’objectif est de battra le record de vitesse pour un véhicule propre.
Les années 2000/2010, le ralentissement et le déclin
En 2001, nouveau trait de génie pour Alfa Roméo avec la GT, qui va enthousiasmer la presse et le public. Enfin, en 2003, Bertone signe pour Fiat la nouvelle Panda.
Mais depuis, les commandes se raréfient, les constructeurs automobiles rationalisent leurs chaines de montage pour y intégrer plus en plus les modèles de niche, et se dotent en même temps de services de design imperméables aux carrossiers indépendants. A cela on peut également rajouter la mauvaise posture du groupe Fiat au milieu des années 2000, la recherche d’économies du groupe italien est passé, entre autre, par des recours moins nombreux aux carrossiers indépendants.
Si les chaînes de montage de Bertone accueillent un nouveau client au cours des années 2000, à savoir le groupe BMW par le biais de sa marque Mini pour effectuer l’assemblage des Mini Cooper S John Cooper Work GT, cette commande resta ponctuelle et demeure la dernière d’un constructeur. Quant au bureau de design, à l’exception de quelques prototypes, la griffe Bertone se fait plus rare dans les concessions, seul le restylage de la Chevrolet Niva, présentée en 2009, et la chinoise Chery A1 peuvent s’en vanter.
Du côté des prototypes, les commandes des constructeurs se font aussi plus rares, notons dans cette décennie la Saab Novanta en 2002, la 9X en 2001 toujours pour le compte du constructeur suédois, ou encore la très moderne Opel Insignia en 2003.
Mais les commandes de prototypes sont de moins en moins nombreuses, notons une Fiat Barchetta en 2007, une Alfa Romeo BAT en 2008, une Alfa Romeo Pandion en 2010, les Jaguar B99 et B99 GT en 2011 et une Aston Jet 2+2 en 2013, qui clos l’aventure Bertone.
Notons aussi l’avant dernier concept Bertone, en hommage a Nuccio Bertone et qui porte son nom, il fut présenté en 2012.
Quant à l’aventure Bertone, au ralenti depuis la moitié des années 2000, et qui accumulait les dettes, la faillite guettait. Déjà, dès 2006, des rumeurs de vente sont présentes, et il n’y a rarement de fumée sans feu. Quelques projets de rachats sont présentés par des entreprises indiennes, chinoises, et même par Giugiaro. Mais aucun ne parvient jusqu’au bout. Faute de repreneurs, une lente agonie commence. En 2007, la faillite est prononcée mais le groupe arrive à maintenir la tête hors de l’eau. En 2009, la vente de l’usine de Grugliasco au groupe Fiat permet de dégager des liquidités, de se séparer des employés rattachés et d’une usine qui ne tournait quasiment plus. Mais ceci ne suffit pas, en 2011, une partie de la collection Bertone est mise aux enchères, ces quelques liquidités retardent l’inévitable, l’agonie de Bertone se termina mi 2014 par la mise en faillite de Bertone. A presque 102 ans, l’un des plus ancien et plus influent carrossier de l’automobile n’est plus, bien que la marque fut reprise par une entreprise…
La Fiat Ritmo a été dessinée au Centro Stile de Fiat, par Boano et Sartorelli.
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Bonjour, le Bertone Freeclimber II était équipé d’un moteur BMW 1,6.
Avez vous l’adresse du siège ou ce qu’il en reste. merci
Bel article qui nous donne une beau panorama de ce carrossier avec des modèles plus ou moins réussis…
Une petite erreur : la photo de la Ferrari 250 Berlinetta Lusso entre l’ISO et l’Alfa est le prototype présenté à Paris en 1962, elle est dessinée par Pininfarina et carrossée par Scaglietti mais pas Bertone.