Bien loin de l’épopée des premières Simca qui étaient des voitures populaires produites sous licence Fiat, la marque française va développer sa propre gamme de véhicule dans les années 1950. En 1958, la Simca Présidence est présentée, il s’agit de la version la plus luxueuse de la série « Vedette » héritée du rachat de Ford France en 1954. Avec la Présidence, Simca s’ouvrait les voies de l’Elysée et des cortèges officiels…
Après la seconde guerre mondiale, Simca délaisse Fiat pour produire ses propres voitures, la première d’entre elle fut l’Aronde présentée courant 1951 (lire aussi : Simca Aronde). En réalité, il est difficile de dire que l’Aronde n’a aucun lien avec Fiat, puisque la française fut élaborée conjointement à la Fiat 1400 auprès de l’emboutisseur américain Budd, les voitures possèdent donc une structure identique. Pour Simca, l’Aronde est un produit qui parait moderne sur le marché français, face aux Peugeot 203 et Citroën Traction. Le succès est au rendez-vous, propulsant Simca parmi les grands constructeurs français.
Dans le même temps, Ford France se restructure à partir de 1952 sur ordre de la maison mère américaine. Mais avec l’instabilité politique connue en France à cette époque, l’interventions de l’Etat et le poids grandissant des syndicats, Ford prend peur et met en vente sa filiale française. Et c’est avec Simca que les discussions ont lieu, car les gammes des deux constructeurs sont complémentaires, et Simca était à la recherche d’un nouveau lieu de production. Fin 1954, le rachat de Ford France par Simca est officialisé par un échange d’actions : Ford entre au capital de Simca, lequel récupère les installations de Ford SAF.
Avec cette acquisition, Simca se dote également d’une nouvelle voiture, ou plutôt d’une gamme de voiture : la Ford Vedette. Passant sous le giron de Simca, la gamme propose trois voitures : la Trianon, la Versailles et la Régence; lesquelles sont complétées par lebreak Marlyen 1956 (lire aussi : Simca Marly). En 1957, la gamme est remaniée, et en 1958, apparaît la voiture qui nous intéresse pour cet article : la Simca Présidence.
Cette voiture est en quelque sorte la réponse de Simca à la Citroën DS lancée en 1955 (lire aussi : Citroën DS). Le Président de Simca, Henri Pigozzi, souhaite que sa marque propose un véhicule de prestige qui serait destiné à l’élite française, ministres et autres personnalités de haut rang. C’est donc sur la base de la Chambord que ce modèle est décliné, en reprenant sa mécanique, un V8 Ford développant 84Ch, équipé de série d’un overdive automatique, le « Rushmatic » qui permet de disposer d’une quatrième vitesse surmultipliée.
Côté carrosserie, une grande partie de la Présidence ne diffère en rien de la Chambord, mais on lui fait subir un traitement à l’américaine : les chromes sont de sortie, mais surtout, la face arrière se démarque par sa roue de secours, montée sur la face arrière et cachée par une tôle. Tout droit inspiré du Continental kit proposé aux Etats-Unis, cette solution permet de rajouter quelques centimètres sur la longueur de la voiture. Pour suivre, le pare-choc arrière est lui aussi spécifique à la voiture, avec des butoirs qui intègrent les double sorties d’échappement. Au final, la Présidence mesure 15 centimètres de plus que le reste de la gamme Vedette. Quant à la peinture, seul le noir fut proposé dans le catalogue.
La carrosserie est aussi le point de départ de la fabrication de cette voiture. En effet, les éléments sont produits chez Chausson et assemblés pour former une coque, avant de partir du côté de l’usine de Poissy pour y recevoir les éléments mécaniques. Mais la voiture n’est pas encore terminée, il faut la faire aller du côté de Nanterre où elles sont terminées à la main, et recevant leur arrière spécifique; un intérieur aux finitions irréprochables et doté d’une sellerie Pullamn; sans oublier une peinture polie lustrée. Avec ce processus de production, seules sept unités sont produites à la semaine.
L’habitacle quant à lui est disponible en deux variantes, la première, dite « classique », offre deux banquettes et une séparation chauffeur; et la seconde, nommée « Grand Tourisme », se dote de sièges avant séparés. Les finitions sont travaillées, outre trois nuances de gris dans les tissus employés, des fauteuils rembourrés , la Présidence se pare de contre-portes décorés avec du métal, une planche de bord recouverte de cuir, un autoradio de série…
Au final, la Simca Présidence réussit son pari, proposer sur le marché français un véhicule de prestige. Certes, en face, il y avait Citroën et sa DS, mais Simca offrait une alternative viable, qui avait l’avantage de ne pas être aussi sophistiquée que la DS, et donc susceptible de plaire à une clientèle plus conservatrice. Mais au prix de 1.624.850 Francs à sa sortie, soit moitié plus cher qu’une Chambord, la Présidence a du mal à se vendre. De plus, le grand défaut du modèle est son moteur, trop peu puissant pour mouvoir les 1300kg de la voiture, qui est contrainte de ne pas dépasser les 110km/h sauf en de rares occasions, et ce n’est pas sur le couple que le moteur se rattrape.
Au final, 1.570 exemplaires furent réalisés jusqu’en 1961, parmi lesquels un exemplaire cabriolet réalisé sur commande spéciale. En revanche, l’Elysée ne se dotera pas du modèle, les deux cabriolets qui baladeront le Général De Gaulle n’étaient en réalité que deux Simca Chambord dont l’empattement fut rallongé !
Enfin, pour être complet sur le modèle, notons que la Présidence a été produite par Simca do Brasil, cette filiale brésilienne construisait les Vedette envoyées en kit depuis la France. L’esthétique des Présidence brésilienne était légèrement différente de la version française, avec une large bande chromée sur les flancs de la voiture, puis plus tard le pavillon qui prendra une forme spécifique. Enfin, le moteur est le même que sur la version française entre 1958 et 1963 (V8 Aquilon) mais réalisé pour développer soit 98Ch avec carburateur, ou 105Ch avec deux carburateurs. Puis entre 1963 et 1966, c’est un V8 « Super Tufao » qui est proposé, lequel développait 112Ch. Les brésiliens ont sans doute eu la bonne réponse face aux critiques de sous motorisation du modèle…
Possesseur d’une Simca Chambord de 1961 je consomme à bonne allure au maximum 10l/100
Grace à mon allumeur électronique intégral.
Bonne soirée
Guy
http://bigrille.blogspot.fr
Vous êtes donc collectionneur. Est-il facile de trouver une présidence ou à défaut une
Chambord
Bonjour
Je vois que vous avez une Chambord et que la consommation est de 10l car moi je vais avoir une Beaulieu il annonce plus de 12l
Comment faire cdt jeff
C ‘était et c ‘est toujours une très jolie voiture, mais tout ce qui à été dit est vrai, malgré la magnifique sonorité du V8 Aquilon à soupapes dans les bloc moteur, il était trop faible,doté en plus s’une boite ne comprenant que 3 vitesses et un overdrive pour les quelques modèles luxes. Sinon, son esthétique était parfaite, même si beaucoup moins aérodynamique qu ‘un DS bien sûr! J ‘ai eu la chance de conduire la Chambord de mon papa… Mais très vite me suis offert une DS 19, qui avait une technicité bien différente. Je rêve encore de retrouver un belle Chambord. Quelle belle époque…
L’auteur de cet article je connais pas son sujet, beaucoup d’erreur et de fausses informations
exemple : une Présidence roule comme une Chambord c’est a dire en vitesse maxi de 145 km, ce n’est pas les 50 kg supplémentaire qui change grand chose, d’autre par il n’y a jamais eu de dégivrage arrière sur aucune des Présidence, et j’en passe et des meilleurs.
Un collectionneur qui possède plusieurs Présidence.
Quelques présidences furent acquise par l’église pour le haut clergé.
Les sources SVP ?
Rien dans les archives Simca en tous cas.
C’était certes de belles voitures, mais face à la DS19 elles ne faisaient pas le poids. D’une part à cause de sa propulsion, puis du manque de puissance du moteur, la consommation excessive alors que la belle DS19 ne consommait que 10 litres pour 100kms pour un moteur de 2 litres et atteignait, en vitesse de pointe, les 165 km/h, ceci grâce à son aérodynamisme et enfin, la Présidence était beaucoup trop lourde et encombrante et son prix était trop excessif.
La DS était un must technologique. Mais pour les 165 km/h, il faudra attendre le 5 paliers et les dernières années 60… la pauvre Présidence était un pur produit des années 50 et devait se contenter de ce que Simca lui prévoyait comme motorisation, un moteur arrivé au bout de son rendement car aucun investissement n’était prévu pour améliorer la chose. En revanche, le positionnement marketing était intelligent et aucun autre constructeur français hormis Facel Vega avec son Excellence ne se lançait dans ce segment.. La Présidence n’a pas eu de concurrence réelle. La DS même en « prestige » n’avait même pas de feux de recul ! La finitioon de la Présidence était irréprochable. Si j’avais été Pigozzi, j’aurais profité de mon attachement à Fiat pour produire le magnifique V8 le l’Otto vu pour équiper avec modernité les autos de ma fabrication. Faute de tout cela, c’est Mercedes avec ses 220 SE et 300 SE et les Fiat 2300 qui offriront une alternative européenne à la Présidence. La DS restant la DS….
A ce dernier commentaire je suis obligé de dire « FAUX », la DS ne la jamais vraiment dépassé,ni dans le confort,ni dans les équipements,peu dans les performances pour les dernieres DS. En effet la Présidence était capable d’un 145KM/H chrono,sa consommation idem à peu de choses près à celle de la DS,
Mais une t’elle voiture n’a pas necessité d’être super rapide ce que l’on lui demande et ce pourquoi elle est conçue c’est de transporter ses passagers dans un grand confort ou se mêle le luxe,rien d’autre.
Et là ,elle à parfaitement remplie sa mission avec une ligne majestueuse qui en fait une très belle voiture .
QUAND AU PRIX, tout se paie,surtout le « bon gout ».
J’ai conduit 7 DS. Elle allait maxi à 145 et, était très fatiguant à conduire sur longues distance à cause de ses sièges trop mous. Mais on roulait à fond sur n’importe quel type de chaussée.