La Renault 12 Gordini, dernière véritable Renault à porter cette griffe, elle en n’est pas moins reniée des puristes qui y voient une opération marketing que le véritable remplacement de la mythique Renault 8 Gordini. Cap sur la 12…
Au commencement, Renault créa avec l’aide d’Amédée Gordini la Dauphine Gordini, puis la R8 Gordini, version sportive de sa berline familiale sur laquelle s’est formée une génération de pilotes de talents. Propulsion, moteur en porte à faux arrière, une Coupe Gordini organisé par Renault et Elf font entrer la voiture dans la légende du sport automobile français. Préparer la succession de cette voiture n’était pas chose facile, d’autant que la R12 qui succède à la R8 change totalement sur le plan technique : moteur à l’avant et traction… (lire aussi : Renault 12). Mais avec la griffe Gordini, le public pouvait s’attendre à tout.
Pour dévoiler la nouvelle venue, Renault organise sur le Paul Ricard le Jour G. au cours de l’été 1970, une grande fête avec la présence d’Amédée Gordini en personne, mais aussi d’illustres pilotes ayant débuté sur la R8 Gordini. A cette occasion, tous les propriétaires d’une voiture griffée Gordini sont invités, un quart des R8 Gordini produites seront rassemblées. C’est dire si la nouvelle Gordini était attendue. Hélas, malgré la fête, la fiche technique de la R12 Gordini n’est pas accueillie avec enthousiasme, le moteur à l’avant fait déjà regretter aux passionnés les travers de l’aînée.
Pourtant, la Renault 12 Gordini avait des atouts, une puissance de 113Ch (DIN) qui faisait passer la voiture à un autre niveau que la 8 Gordini et ses 88Ch, le moteur est issu de la grande série puisque Renault reprend le quatre cylindres de 1,6 litres provenant de la R16 TS, alimenté par deux carburateurs Weber double corps, le tout accolé à une boite manuelle à cinq rapports. La Renault 12 Gordini offre de bonnes performances, capable de mouvoir ses 980kg jusqu’à 185km/h, franchissant le 0-100km/h en 9,5 secondes ou les 1.000 mètres départ arrêté en 32,8 secondes.
Sportive accessible oblige, Renault reprend la caisse d’une R12, dont la carrosserie pouvait déjà évoquer la vitesse avec son pavillon incliné vers l’avant, supprime les pare-chocs et rajoute sur la face avant des longues-portées. Seule différence notable, la trappe à essence se situe sur l’aile arrière gauche et non sur la face arrière comme sur les R12 classiques, à cause d’un réservoir d’une plus grande contenance. Gordini oblige, la R12 Gordini est présentée avec sa couleur « bleu 418 » et deux bandes blanches qui se situent désormais sur les côtés, 10 autres coloris sont possibles pour habiller la carrosserie dont du orange ou du jaune. Dans l’habitacle, la touche sportive est présente avec les fauteuils issus des R12 TS, un volant à trois branches et une instrumentation complète.
Tout comme la R8 Gordini, Renault met en place une Coupe Gordini pour sa R12G, rapidement après son lancement puisque les 126 premières R12 Gordini produites sont destinées à cette coupe. Par rapport à la version de série, les versions Coupe ont un habitacle dépouillé avec des fauteuils issus de la R12L et des panneaux de portes dépouillés. Cette Coupe se court entre les saisons 1971 et 1974 et voit notamment René Metge s’illustrer en 1972.
Sur le plan commercial, Renault n’apporta que peu de modifications à la R12 Gordini, il faut attendre 1972 pour voir l’arrivée d’un ventilateur électrique débrayable et une prise d’admission d’air sur le capot, cette même année, le choix de teintes est limité au bleu, blanc, rouge et jaune. En 1973, c’est un radiateur d’huile qui se loge derrière le radiateur d’eau, les répétiteurs sur les ailes sont enlevés et les poignées de portes évoluent comme sur l’ensemble de la gamme R12. Enfin, en 1974, pour son dernier millésime, la R12 Gordini offre de série les ceintures à enrouleur tandis que la commande de boite est modifiée pour améliorer sa précision.
La Renault 12 Gordini voit sa production stoppée durant le mois de juillet 1974, sa commercialisation perdure jusqu’au mois d’octobre de la même année, le temps d’écouler les stocks. Le bilan n’est pas forcément flatteur pour la voitur, reniée par les puristes, il s’en écoula tout de même 5.188 exemplaires. Davantage vue comme une opération marketing pour véritablement remplacer la R8 Gordini, les amateurs du genre trouveront leur réconfort avec la série des Simca 1000 Rallye (lire aussi : Simca 1000 Rallye).
J’ai possédé une R12 G achetée neuve en 1973, elle avait les pare-chocs, et l’intérieur de la R12 Ts avec les sièges avec appuis têtes intégré, ( dits baquets ), après on a tout enlevé, pour mettre un arceau cage 6 points , et tout pour la mettre en Groupe2, le devil….
Une belle époque.
Il est toujours difficile de sortir une suite à un mythe et les exemples sont nombreux : La R8G bien sur, les Alpine d’après l’A110, la Deuche avec la Dyane, la DS avec la CX…. et tant d’autres …. on ne remplace pas un mythe.
La première Renault Gordini, c’est plutôt la Dauphine 1091, dont le moteur évoluera encore pour culminer avec la 1093 (qui n’est pas une Gordini ceci dit).
Tellement différente de la R8 Gordini, grosse déception (normale) pour les jeunes que nous étions.
Un copain en acquière une, jaune magnifique, et bien changement d’avis !
Avec l’R12 Gordini effectivement changement de philosophie mais ça envoie quand même.