Au début des années 1930, si la France souffre de la crise américaine, Louis Renault est convaincu qu’il faut maintenir une voiture de luxe dans sa gamme, ainsi, lorsque la Reinastella est sur le point de s’effacer, la Reinasport tente de lui survivre sur le créneau des huit cylindres…
Louis Renault a toujours voulu offrir à ses clients la gamme la plus large possible, le constructeur de Billancourt est capable de répondre à nombre de demandes au début des années 1930 avec un entrée de gamme constitué de la Type KZ s’offrant sur le marché des 10Cv, jusqu’au très haut de gamme avec la Reinastella, une voiture équipée d’un huit cylindres en ligne, une voiture qui devient même voiture celle de la Présidence de la République française (lire aussi : Renault Reinastella). Hélas, la crise des années 1930 a raison de nombre de familles fortunés, réduisant la cible de la voiture qui fait même de la figuration dans le catalogue Renault. En 1933, c’est décidé, la production de la Reinastella cesse, les Nervasport et Nervastella prennent alors la relève.
De manière assez étonnante, lors de l’arrêt de la Reinastella, Renault dévoile la Reinasport, une nouvelle voiture qui est en fait un assemblage d’éléments existants : un châssis de Nervastella et un moteur de Reinastella. Le losange tenterait-il de résister sur le marché du luxe ? De manière assez cynique, je pourrais être tenté de dire que Renault avait encore des moteurs de Reinastella dans ses stocks, singer la présentation d’une nouvelle voiture pourrait être un moyen de s’en débarrasser. Sur le plan technique, la Reinasport embarque donc un huit en ligne de 7.125cm3 pour 130Ch, la faisant entrer dans la catégorie des 41Cv fiscaux. Les performances sont de premier ordre pour une voiture dont le poids varie entre 2,2 et 2,4 tonnes : 150km/h, 42,2 secondes pour effectuer le kilomètre départ arrêté.
Mais dans une gamme où le losange présentait déjà deux voitures haut de gamme, la Reinasport ne peut espérer avoir une belle carrière, malgré un prix de 65.000 francs (contre 95.000 pour une Reinastella) et la proposition de trois carrosseries (berline, limousine et coach découvrable). La Reinasport disparait ainsi des tablettes courant 1934, après seulement quelques mois d’existence. Le nombre d’exemplaires produits n’est hélas pas connu, mais assurément très faible…