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Citroën Ami8 (1969-1979)

          Si l’Ami6 apparaît comme un succès commercial, Citroën ne voit pas les choses de la même manière, notamment du côté de la berline. A la fin des années 1960, le choix est fait de moderniser la voiture, ce qui donna naissance à l’Ami8 en 1969 !

Ami8 jaune bouton or

          A la fin des années 1950, la marque Citroën est sans aucun doute le constructeur le plus étonnant avec une gamme présentant deux modèles totalement opposés, d’un côté la petite 2CV qui se présente comme la plus rudimentaire des voitures et de l’autre côté, la fameuse DS porteuses d‘innovations incroyables pour son époque… Entre ces deux modèles, Citroën doit présenter des voitures, c’est ainsi qu’est lancée l’Ami6 en 1961, une berline sur base de 2CV qui joue le rôle d’intermédiaire entre la 2CV et la DS.

Citroen ami6 (7)

            L’Ami6 étonne par sa ligne avec sa fameuse lunette arrière inversée en Z, le modèle est rejoint par un break peu avant l’hiver 1964, le confort est de mise sur ce modèle, tout comme la puissance avec le nouveau bicylindre de 602cm3. Si la ligne de la berline rebute la clientèle, l’arrivée du break est bénéfique, ces ventes dépassant rapidement celles de la berline, et faisant de l’Ami6 la voiture la plus vendue en France au cours de l’année 1966. Mais rapidement, les ventes chutent sensiblement, l’Ami6 est vieillissante et la gamme Citroën se renouvelle avec, dans l’ordre, l’arrivée de la Dyane en 1967, la Méhari en 1968 et le restylage de la face avant de la DS cette même année.

            De plus, Citroën dans le même temps en train d’étudier une nouvelle voiture dont l’arrivée sur le marché est prévu en 1970, la voiture est prévue pour être toute aussi novatrice que la DS, ce sera la GS. Si celle-ci prendra une partie de la clientèle de l’Ami6, Citroën ne peut laisser cette voiture pour faire le lien entre sa 2CV et la future GS, les bureaux d’études sont donc missionnés de donner une descendance à l’Ami6.

          Mais la tâche est cernée par de nombreux impératifs d’ordre économique, d’une part, Citroën s’était éparpillé avec le Projet F qui ne mena à rien de concret, le projet G qui mènera à la GS était alors la priorité, suivi du projet de voiture sportive SM en collaboration avec Maserati que Citroën venait tout juste de racheter. Pour la remplaçante de l’Ami6, les bureaux d’études reprennent donc la base de l‘Ami6 qui était encore suffisamment adaptée, le moteur est lui aussi récupéré à l’Ami 6 mais préparé pour offrir quelques chevaux supplémentaires.

             Ce projet donne naissance à l’Ami8 qui fut présentée en Mars 1969 lors du salon de Genève. La voiture se présente alors comme une Super Ami6, laquelle récupère tous les points positifs de l’Ami6 en essayant de gommer ses inconvénients. Ainsi, la carrosserie st plus conventionnelle, la ligne en Z est abandonnée pour donner une carrosserie à deux volumes ce qui permet de faire rentrer plus de lumière dans l’habitacle.

Citroën Ami8 1969 (1)

            L’agrément de conduite est lui-aussi revu, la tenue de route est améliorée avec une barre stabilisatrice qui évite à la voiture de prendre un roulis prononcé dans les virages. La position du volant est corrigée afin de mettre un terme à certaines critiques sur la position de conduite de l’Ami6, l‘espace intérieur est agrandi, et l’autonomie de la voiture est augmentée avec un réservoir d’essence de 32 litres. Et la finition, aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur est nettement améliorée.

             La commercialisation de l’Ami8 débute donc en Mars 1969, l’Ami6 s’efface en silence des concessions Citroën. Deux finitions sont alors proposées au client, la Confort vendue 8.560 Francs qui joue les entrées de gamme et la Club, plus luxueuse, s’offrant à 8.984 Francs. Quelques options sont disponibles pour améliorer le confort dans son ami8, avec entre autres, un embrayage centrifuge, des ceintures de sécurité, et un autoradio de marque Continental Edison. .

              En Septembre 1969, l’Ami8 break débarque en concessions avec son lot de nouveautés comparé à l’Ami6 break : hayon plus grand, seuil de chargement abaissé. C’est également au même moment que l’Ami8 se dote de freins à disque à l’avant, un véritable nouveauté car peu de voitures en étaient alors équipées. Egalement, en même temps que le lancement de l’Ami8 break, Citroën commercialise une version commerciale qui complète l’offre utilitaire avec la 2CV fourgonnette.

           En juin 1970, l’Ami8 connait sa première évolution avec des vitres descendances qui remplacent les glaces coulissantes, l’habitacle gagne ainsi une meilleure ventilation. Puis, en septembre de la même année, les doubles chevrons font leur apparition sur la calandre. Si les ventes sont plutôt bonnes, l’Ami8 a du mal à réitérer le succès de l’Ami6 à cause d’une concurrence plus féroce, mais aussi parce que le bicylindre porté à 35Cv s’avère un peu faible pour satisfaire une clientèle désormais plus regardante sur la vitesse.

Citroën AmiSuper (5)

           C’est pour cela que Citroën lance en 1973 l’Ami8 Super, une caisse d’Ami8 avec un moteur de GS, le boxer de 1.015cm3 qui développait 61Cv et qui permettait des performances plus que convenables. L’arrivée de cette nouvelle voiture fait disparaitre l’Ami Club, reste alors l’Ami8 Super qui reçoit des clignotants blancs, une planche de bord marron et un volant monobranche ne plastique moussé à partir de Septembre 1973.

              Ces petites retouches ne permettent toutefois pas à l’Ami8 d’améliorer ses performances commerciales, le millésime 1974 tombe sous les 100.000 unités, bien loin du sprint à 169.000 Ami6 en 1967… Il faut dire que le choc pétrolier frappe de plein fouet la gamme Citroën, l’AmiSuper est arrêtée en 1976, seule la 2CV profite de la situation. Même l’Ami8 continue de voir ses ventes diminuer… A cette époque, les finances de Citroën étaient mal en point, Michelin qui tenait la barre envisage alors de céder la marque à Fiat, mais le gouvernement français impose Peugeot comme repreneur.

Citroën Ami8 (1)

            Et Peugeot décide de moderniser la gamme Citroën, pour la clientèle de l’Ami8, on développe une nouvelle voiture sur la base de la Peugeot 104 : la Citroën Visa. Celle-ci apparaît en 1978 et prend rapidement la place de l’Ami8, qui tire sa révérence en 1979 après 755.925 exemplaires.