Dans une Allemagne en reconstruction après la Seconde Guerre Mondiale, une partie de la population pour qui l’automobile était inaccessible s’était tournée vers les deux roues motorisés. Mais petit à petit, une offre de microcars permet de s’offrir une voiture à moindre coûts, parmi elles, la Zündapp Janus 750 fut l’une des dernières de son espèce…
En Allemagne, la décennie des années 1950 est marquée par l’arrivée de multiples petites voitures équipées de moteur de motos : Messerschmitt KR 250, BMW Isetta, Glass Goggomobil… Autant de voitures qui viennent marcher sur les plates-bandes des constructeurs de motos et offrent ce qu’un deux roues ne pourra jamais offrir : un toit, un habitacle… Le constructeur allemand Zündapp, réputé pour ses motos, voit une nouvelle concurrence arriver et se faire plus dangereuse pour ses propres ventes.
Plutôt que de se laisser faire, Zündapp décide de proposer sa propre voiturette, mais la firme n’avait aucune véritable expérience dans le domaine automobile. Certes, Zündapp avait bien monté une voiture en 1932, la Typ 12 « Volksauto », avec l’aide de Ferdinand Porsche, mais les difficultés financières de l’entreprise avaient rapidement mis un terme au projet, sans qu’il n’y ait eu de véritable production. Au lieu de partir d’une page blanche, Zündapp se met en quête de partenaires pour mener à bien un tel projet.
Après avoir tenté différentes pistes, Zündapp retient le projet d’une microcar développée par le constructeur allemand Dornier : la Delta. Cette dernière, dévoilée en 1955, n’avait jamais été produite, Dornier ne pouvant assumer la production et la commercialisation d’une automobile. Zündapp rachète alors le projet et le remanie, fortement, tout en conservant les des spécificités du véhicule : des faces avant et arrière identiques et faisant office de porte, quatre places en vis à vis.
Lancée en juin 1957, cette voiture prend le nom de Zündapp Janus 750, en référence au dieu romain à deux faces. L’esthétique de la voiture est bien plus travaillé que celui de la Dornier Delta, des petites ailes sont rajoutées sur les faces arrière et avant, les vitrages sont plus larges… Pour le moteur, Zündapp reprend l’un de ses moteurs, un monocylindre de 248cm3 offrant 14 Ch, permettant d’emmener la Janus jusqu’à la vitesse de 80km/h. Ce moteur est avant tout choisi pour permettre à la Janus 750 d’entrer dans la catégorie des voitures de moins de 250cm3, ce qui permet de la conduire avec un permis de conduire plus simple d’accès.
Hélas, les ventes de la Janus 750 demeurent rapidement décevantes pour Zündapp, à la fin de l’année 1957, et après six moins de commercialisation, on ne compte que 1 731 Janus 750 vendues. La production demeure jusqu’en juin 1958 mais s’interrompt alors, faute de ventes. Produite seulement pendant un an, on compte 6.902 Zündapp Janus 750. Le constructeur allemand revend son usine à Bosch, permettant d’obtenir des liquidités qui permettent à Zündapp de s’installer dans une nouvelle usine et continuer la production de motos jusqu’en 1984…