Les petits utilitaires ont toujours trouvé leur public de petits artisans, en France, les Renault 4 Fourgonnette, Express et Citroën C15 se vendent comme des petits pains au cours des années 1980. Toutes ces voitures ont le point commun d’être dérivé d’un modèle de série, le carrossier Gruau va tenter de s’immiscer sur de segment en modifiant d’autres petites voitures, dont la Polo de Volkswagen…
Au cours des années 1980, le segment des petits utilitaires connait une révolution en France, le Citroën C15 apparait en 1984 en remplacement de l’Acadiane et se base sur une Citroën Visa; l’année suivante, l’Express de Renault est dévoilé et dérive étroitement d’une Supercinq. Ces utilitaires trouvent rapidement leur public et dominent le marché sans partage, la Fiat Fiorino de seconde génération, commercialisée à partir de 1988, peinera à faire sa place en France.
Toutefois, le carrossier Gruau pense possible de réussir sur le segment des petits utilitaires en créant un véhicule intermédiaire qui se situerait entre les petites citadines commerciales et les utilitaires évoqués ci-dessus. La première oeuvre de Gruau fut la 205 Multi : sur la base d’une 205 Commerciale, Gruau découpe le toit pour y installer une caisse en polyester, permettant d’emporter des charges plus volumineuses. Cette version connait son petit succès d’estime et pousse Gruau à trouver de nouvelles bases, c’est ainsi que le carrossier français contacte Volkswagen à la fin de l’année 1986 pour oeuvrer sur la Polo deuxième du nom.
Le succès de la Peugeot 205 Multi pousse sans doute les dirigeants allemands à tenter l’aventure, Gruau livre ainsi plusieurs maquettes à Volkswagen, puis face aux qualités du projet, un prototype est commandé à Gruau. Celui-ci est livré en huit semaines, un délai court qui impressionne les dirigeants de Volkswagen, d’autant que la copie rendue par Gruau est de très bonne qualité. Un accord est rapidement signé pour la production de 1.000 exemplaires pour le marché français. La Polo Transfert était née.
Le processus de production de la Polo Transfer, bien que similaire à la 205 Multi, est plus lourd sur la Volkswagen : une fois les Polo livrées par Volkswagen, celles-ci voient la partie arrière de leur pavillon enlevé et un arceau soudé à la caisse, lequel servira ensuite de support à la caisse en résine qui formera la carrosserie de la voiture. A l’instar de la 205 Multi, la Polo Transfert reçoit un hayon. La voiture est ensuite mise en peinture, seule le blanc est disponible, celui-ci reçoit des liseré bleu ainsi qu’un stickers « Transfer » sur les côtés.
Sur le plan mécanique, deux motorisations sont disponibles : la première est le quatre cylindres essence de 45Ch, accolé à une boite manuelle à quatre rapports, cette version affiche un poids à vide de 770kg. La seconde version est un quatre cylindres Diesel de 45Ch également, avec une boite à cinq rapports, pour un poids à vide de 830kg. Toutes deux présentent une charge utile d’environ 400kg.
Après cette première salve de 1.000 exemplaires produits, la production de la Polo Transfer cesse et ne fut pas renouvelée, peut-être parce que Volkswagen France n’arrivait pas à les écouler, la France étant le seul marché pour cette Polo Transfert. Quelques exemplaires seront par la suite exportés en Belgique et en Allemagne, mais ce ne sont là des exportations effectuées à titre privé. Quoiqu’il en soit, la Polo Transfer est une rareté qui pourrait compléter un collection autours de la marque allemande…