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Teilhol Citadine (1972-1978)

             Fondé en 1958, Teilhol (encore nommé ACL) se spécialise dans la carrosserie, et plus spécifiquement dans la maîtrise du polyester stratifié, une nouvelle matière qui permet d’obtenir des pièces avec un gain de poids. Teilhol utilise cette matière sur les utilitaires qu’il carrosse, puis assure à Renault l’assemblage des Rodéo. A côté de cette importante production, Teilhol trouve de nouvelles applications aux matières composites avec les voiturettes, dont la première, la Citadine, est dévoilée au début des années 1970…

Teilhol Citadine (a)

            Les années 1970 réussissent au carrossier auvergnat Teilhol, la décennie à peine commencée que la Régie Renault lui confie la production de la Rodéo, une voiture devant concurrencer la Citroën Méhari. Teilhol se fait à nouveau remarquer aux débuts des années 1970 en présentant une voiturette nommée Citadine. Comme son nom l’indique, la nouvelle « microcar » de Teilhol est réservée à un usage urbain, elle est présentée comme une voiture «petite, économique, propre, silencieuse… », elle veut aussi répondre à la problématique du bruit généré par la circulation automobile avec son moteur électrique.

Teilhol Citadine (d)

             L’arrivée de Teilhol sur le segment des microcars débute par une anecdote : dans les premiers mois de l’année 1972, Raoul Teilhol se fait retirer son permis pour excès de vitesse. A une époque où les préfets se déplaçaient en personne sur le bord de la route pour effectuer cette mission, Raoul Teilhol annonce au représentant de l’Etat qu’il viendra récupérer son permis à la Préfecture en conduisant un véhicule. Il réalise en quelques semaines un petit cabriolet artisanal à traction électrique. Voyant alors le potentiel de ces véhicules, Roger Teilhol décide de lancer une étude et envisage la commercialisation d’une petite voiturette, domaine sur lequel Teilhol à tout à apprendre.

Citadine salon paris 1972
La Citadine au salon de Paris (1972)

                   Cette activité est créée depuis le début de sorte à être indépendante de sa société de carrosserie, une société nouvelle est fondée, « Teilhol Véhicules Electrique » (ou TVE en abrégé), et prend possession de locaux situés à Ambert, dans le Puy-de-Dôme. Visant à produire des véhicules à traction électrique, EDF intervient dans l’entreprise pour y apporter son expertise. Enfin, Raoul Teilhol s’entoure d’un designer de chez Renault, Robert Broyer, pour l’aider à concevoir une voiture sans permis qui puisse plaire à la clientèle.

Teilhol Citadine (e)

            La Citadine est développée sur un châssis en tubes soudés, sur lequel est greffé une caisse en polyester, un moteur électrique et des batteries. La Teilhol Citadine est une voiture rudimentaire, s’inspirant de l’Isetta dont elle pourrait être une version réactualisée avec sa porte située sur la face avant, mais s’ouvrant tel un hayon sur la teilhol. La caisse en polyester est cernée par une bande en caoutchouc faisant office de pare-chocs. Dans l’habitacle, la Citadine offre une banquette sur laquelle peuvent prendre place deux personnes, l’aération est assurée par les deux vitres latérales qui coulissent. La Citadine es tune voiture à trois roues (roue arrière motrice et ses roues avants directrices). Malgré l’utilisation du polyester, la voiture pèse 610kg, plombée par ses 275kg de batteries.

             La Citadine est disponible en deux versions, la 48V et la 96V. Le moteur est à courant continu, à excitation séparée, avec une vitesse de rotation de 4.000Tr/mn (8.000 trs/min pour la version 96V).  La batterie (qui se compose en réalité de huit batteries au plomb) dispose d’une capacité portée à 275 Ah et se trouve séparée de l’habitacle pour éviter les émanations acides en cas de choc, l’accès se faisant par une trappe latérale pour faciliter l’interchangeabilité des batteries. Notons que pour s’affranchir du long délai de charge des batteries (8 heures du minimum), il était possible de commander une Citadine avec deux packs de batteries. Côté performances, la version 46V ne permet de rouler jusqu’à 25kmh, la version 96V permet elle le 50km/h, vitesse maximale atteinte en 10 secondes, elle peut gravir des pentes de 18% et son autonomie se situe entre 75 et 100km.

teilhol citadine (2)

               Présentée en 1972 dans le cadre du salon de l’automobile de Paris, la Citadine de Teilhol est à peine remarquée, il faut dire que sa fonction de voiturette et sa motorisation électrique peuvent en rebuter plus d’un. En conséquence, sa diffusion resta limitée à quelques dizaines d’exemplaires, tout au plus, malgré même les deux crises pétrolière qui frappent le monde. L’aventure de la Citadine première du nom s’arrêterait vers 1978, mais sa base permit à Teilhol de développer plusieurs variantes pour des usages spécifiques : la Messagette, l’Handicar

Sources
_ Catalogues Teilhol datés d'octobre 1972 et juillet 1975 
_ L’Action Automobile et Touristique, Novembre 1974.