A l’heure de l’occupation, la France se voit fonctionner sous le régime des tickets de rationnement, aussi bien pour les produits d’usage courant que pour l’automobile, et notamment pour l’essence qui devient une denrée rarissime. La France cherche alors d’autres moyens de locomotion, la voiture électrique fait parti de ces derniers, la firme Peugeot présente alors la petite VLV…
Lors de la restriction sous l’occupation, les français qui avaient une automobile ne peuvent que la délaisser contre la bicyclette, ou parfois en revenant à la traction animale. Certains qui ne souhaitent pas délaisser l’automobile peuvent convertir leur voiture essence en gazogène, ou encore se tourner vers la voiture électrique. L’offre est pléthorique malgré ces heures noires, de nombreux artisans et entreprises se lancent sur ce créneau.
Peugeot propose alors sa vision de la voiture électrique, pour la firme sochalienne c’est une nécessité, la marque doit proposer un nouveau véhicule qui puisse se vendre à l’heure de la pénurie de carburants. C’est ainsi qu’est développé la VLV (Voiture Légère de Ville), une voiture conçue pour un moteur électrique avec les contraintes que cela implique, et notamment le poids des batteries (environ 200 à 300kg). C’est pourquoi la VLV est une petite voiture afin de ne proposer que le strict minimum et ainsi faire la châsse aux kilos superflus. Côté dimensions, la voiture aurait pu faire rire quelques années auparavant : 2,67 mètres de long, 1,12 de large et 365kg (dont 158 de batteries). Le tout pouvant transporter deux adultes seulement.
La chasse aux kilos passe aussi par la carrosserie, la VLV est une décapotable, une petite bâche fait office de toit pour protéger ses occupants des intempéries. Et côté équipement, Peugeot va droit au but et ne propose que l’essentiel, toujours dans cette optique de gain de poids. Ainsi, seuls deux cadrans ornent le tableau de bord, l’un pour le tachymètre, l’autre pour la charge de la batterie. Et entre les deux fauteuils, un inverseur permet d’enclencher la marche arrière.
Quant au groupe propulseur, les batteries sont placées à l’avant sous le capot de la VLV, quatre batteries de 1Kw au total permettent d’alimenter le moteur SAFI en 48 Volt, lequel développe entre 1,3 et 3,5 Ch. Côté performances, la VLV ne peut rouler qu’à 36km/h et offre une autonomie située entre 75 et 80km. A noter, le moteur entraîne les roues arrières qui sont située au centre de la voiture, et séparée par 33cm seulement, ce qui permet de se passer d’un différentiel, toujours pour chasser les kilos superflus.
Présentée le 1er Mai 1941, la Peugeot VLV est produite en région parisienne dans l’usine de la Garenne (l’usine de Sochaux étant alors réquisitionnée par les Allemands pour produire des utilitaires pour le compte de l’armée allemande), la voiture aura une clientèle composée de médecins et du service des PTT pour l’essentiel. Cependant, en 1942, le gouvernement de Vichy interdit la production et donc la vente de véhicules électriques, la Peugeot VLV qui était produite en région parisienne voit son territoire de vente diminué; sans pour autant que la production ne se soit arrêtée cette année là, mais plutôt en 1945, après 377 exemplaires.
En conclusion, la Peugeot VLV est la première voiture électrique de la marque sochalienne, et peut-être l’une des voitures électriques les plus abouties à l’époque de l’occupation. Cependant, avec sa faible diffusion, la VLV est une voiture très rare, les derniers exemplaires survivant sont des pièces de musées et s’échangent lors de vente aux enchères, les prix pratiqués sont… très élevés.