Le premier modèle d’une marque est un moment fort tant pour les fondateurs de l’entreprise que pour la clientèle, surtout quand le produit est attendu. Ce fut le cas de la MVS Venturi 200 (aussi dénommée Cup 221) qui devait redonner ses lettres de noblesse au sportives françaises…
Inutile de vous retracer l’histoire du constructeur Venturi (lire aussi : l’histoire de Venturi), fondée à l’initiative de deux ingénieurs de chez Heuliez, Claude Poiraud et Gérard Godfroy, qui réalisent leur rêve en réalisant une sportive dont la maquette fut présentée dans le cadre du salon de paris 1984. La Ventury (c’est alors son nom, avec un Y) fait sensation permettant aux deux acteurs de trouver des financements permettant de mettre au point la voiture, avec l’aide notamment de Jean Rondeau. La MVS (pour Manufacture de Voitures de Sport) est lancée fin 1985.
En mai 1986, la voiture est présentée en avant-première au Trocadéro à Paris, la MVS Venturi n’en est pas à sa version définitive puisque la voiture s’équipe alors d’un quatre cylindres en ligne issu de la Peugeot 505 Turbo. Pas assez noble, et manquant de brio face à la nouvelle Alpine GTA (lire aussi : Alpine GTA), l’équipe MVS revoit sa copie en adoptant le PRV. Mais le reste est déjà là, la petite GT présente, comme nombre de rivales, des phares escamotables, une carrosserie attirante, moderne et efficace avec un Cx de 0,31. Des jantes de 16 pouces à cinq branches complètent l’ensemble.
Pour la mécanique, la clientèle doit attendre le salon de Paris en octobre 1986 pour découvrir le V6 PRV de 2,5 litres sous le capot arrière de la voiture, dont la puissance est portée à 200Ch grâce à un Turbo Garrett T3. Certes, la puissance est un peu en dessous de celle des rivales étrangères, mais l’excellent châssis de la Venturi confère à la voiture une tenu de route qui la place au-dessus du lot. Pour la transmission, une boite Renault à cinq rapports manuels est montée. Sur le plan des performances, MVS affiche 245k/h en pointe pour sa Venturi 200, 27 secondes pour effectuer le kilomètre départ arrêté.
Une belle ligne, un peu de puissance et une bonne tenue, mais ce n’est pas tout. La MVS Venturi 200 doit s’attaquer directement aux Porsche et pour cela, présenter un habitacle haut de gamme. La Venturi MVS 200 reçoit ainsi un équipement très complet où peu de choses sont en option, le cuir Connolly recouvre les fauteuils, des boiseries en ronce de noyer sont de la partie. Cela fait presque oublier la planche de bord dessinée à la règle et les éléments venants de la grande série (cendrier de Renault 25, commandes provenant de Peugeot…).
Entre le salon de Paris 1986 et la première livraison, MVS réalise une usine flambant neuve du côté de Cholet et recrute une vingtaine de personnes pour lancer la production. La première Venturi 200 est livrée dans la foulée au président de l’Automobile Club de l’Ouest en mai. A la fin de l’année 1987, 5 exemplaires de la MVS Venturi 200 ont été construits mais plusieurs dizaines de commandes sont en attente de livraison, tout semble au beau fixe. L’année suivante, 104 Venturi 200 sont produites, l’entreprise commercialise une version cabriolet nommée Transcup.
Hélas, l’aventure n’est pas rentable, MVS perd de l’argent, la marque souffre d’un manque de notoriété et quelques petits problèmes de fiabilité amènent quelques nuages sombres autours de MVS. L’entreprise réussit toutefois à engranger des commandes, ses équipes techniques font évoluer le modèle au fur à mesure des solutions trouvées suite au retour d’expérience des premiers clients. Malgré toute la bonne volonté des passionnés, MSV ne peut survivre et doit son salut à la société Primwest qui prend 90 du capital de la petite firme en 1989, et place Xavier de La Chapelle à sa tête, cette année là, 64 unités de Venturi 200 ont été livrées. La dénomination change, MSV devient Venturi, le modèle prend alors la dénomination Cup 221 et fut produit jusqu’en 1990, année de son remplacement par la Venturi 260. En tout, 194 exemplaires de la Venturi 200/Cup221 ont été produits.