En 1980, l’accord de coopération entre Seat et Fiat vit ses derniers mois, Fiat doit cependant tenir ses engagements et délivrer la licence à Seat pour fabriquer la nouvelle Panda dans son pays. Pour la clientèle « rêvant » d’une Panda Sportive, le préparateur espagnol Apicsa propose un kit Abarth pour la Panda…
Présentée courant 1980, la Panda vient renouveler l’entrée de gamme de Seat, le constructeur hispanique réutilise ses anciens moteurs pour créer une gamme : le quatre en ligne de 843cm3 issu de la Seat 850 permet de proposer la Panda 35 (pour 35Ch), tandis que le 903cm3 permet d’offrir aux clients une Panda plus puissante nommée Panda 45, puis plus tardivement, une Panda 40 complète l’offre avec un moteur 903 dégonflé.
La Seat Panda connait dès sa présentation un certain succès auprès de la clientèle espagnole qui y trouve soit une première voiture pour les plus jeunes, une seconde voiture pour les plus riches ou encore une voiture agile en ville pour les citadins. Mais la Panda n’est pas une voiture sportive, certains carrossiers et préparateurs italiens avaient tenté de séduire Fiat de proposer une telle version, sans réussite.
Pourtant, une déclinaison sportive de la Panda voit le jour en Espagne, il s’agit de la « Seat Panda Abarth ». Cette version n’a rien d’officielle et n’est même pas réalisée par Seat, ni même par la filiale sportive du groupe Fiat, Abarth. C’est sur l’initiative du préparateur espagnol Apicsa que cette Panda Abarth a pu être proposée à la vente. Apicsa était le revendeur des pièces Abarth en Espagne, son catalogue était composé des pièces de l’Autobianchi A112 Abarth (qui disposait du même moteur 903cm3), toute la gamme Seat pouvait être modifiée, de la 127 à la Ritmo, et donc désormais, la Panda.
La Seat Panda Abarth n’est donc pas proposée directement dans le catalogue Seat, il s’agit d’un kit proposé par l’équipementier Apicsa qui permet d’améliorer les performances de la voiture. Le prix d’un kit complet était assez prohibitif puisqu’il fallait débourser 140.000 pesetas (en sus de l’acquisition d’une Panda), à titre d’exemple, une Seat Panda 40 valait, en 1983, 510.000 Pesetas. Le montage n’était pas compris dans ce prix, les moins courageux pouvaient, contre 24.000 pesetas, demander à l’équipementier de s’occuper de la préparation. Le kit Abarth est certes cher, il permet cependant d’obtenir des performances capables de rivaliser avec la Ronda CLX ou la Talbot Horizon GLS aux termes des documents publicitaires d’Apicsa.
La Panda Abarth s’équipe ainsi d’un moteur 903cm3 fortement modifié : culasse en alliage léger, l’alimentation est améliorée grâce à un carburateur double corps et un allumage électronique, les chambres de combustion sont redessinnées, l’indice de compression est augmenté grâce à des éléments Abarth et l‘échappement est spécifique. Ainsi, de 40Ch dans sa version la moins puissante, ce quatre cylindres en ligne développe jusqu’à 60Ch ainsi modifié. Cela permet à la Panda Abarth de rouler jusqu’à 155,5km/h (le demi km/h est important !) et de réaliser le 1.000 mètres départ arrêté en 35 secondes.
Il n’y a pas que la mécanique qui fait l’objet d’un traitement de faveur, les suspensions de la Seat Panda Abarth sont améliorées pour permettre une conduite plus sportive, la voiture s’équipe à l’extérieur de jantes en aluminium, d’une couleur bi-ton avec quelques stickers Abarth flanqués sur la carrosserie, notons également les rétroviseurs profilés dans le style tunning des années 1980 ! Quant à l’habitacle, il bénéficie d’un volant Abarth et d’une instrumentation complète pour avoir toutes les données de fonctionnement du moteur.
Le préparateur Apicsa réalise ainsi une voiture sportive aux performances intéressantes, et utilisable au quotidien car la Panda Abarth n’oublie pas de rester économique, son préparateur annonçant une consommation de 6,3 litres aux 100km à une vitesse moyenne de 120km/h. Hélas, la Seat Panda Abarth est issue d’une initiative privée et le nombre d’exemplaires réalisés est hélas un mystère…