Lors du salon de Paris 1984, le grand public découvre une Renault 25 transformée en berline de grand luxe. Oeuvre de Charbonneaux et Sbarro, cette voiture resta au stade de prototype…
Dévoilée au début de l’année 1984 lors du salon de l’automobile de Genève, la Renault 25 renouvelle l’offre haut de gamme de la Régie Renault, avec l’ambition d’aller jouer sur les plate-bandes des rivales germaniques. Cette nouvelle venue attire l’intérêt des stylistes Philippe Charbonneaux et Franco Sbarro qui s’associent avec l’objectif d’en décliner une berline de grand luxe capable de rivaliser, cette fois, avec les grandes Mercedes, voire les marques de prestige anglaises.
Pour ce projet, Philippe Charbonneaux se charge du style, il décide de faire de la voiture une véritable berline à trois volumes (quand la R25, avec sa bulle sur la lunette, offrait un compromis entre la ligne d’une berline à coffre tout en adoptant le hayon) en offrant un coffre digne de ce nom, en augmentant porte à faux arrière et la longueur de la voiture de 26cm par rapport à une Renault 25. La face avant est profondément remaniée avec une large calandre à barres verticales, ce qui nécessite de fixer un appendice sur le capot pour conserver une ligne cohérente.
Le suisse Sbarro a quant à lui la charge de construire le véhicule en partant d’une base de R25 V6, équipée du V6 PRV de 2.664cm3 pour 144Ch, ce qui était alors le moteur le plus puissant disponible sur la berline Renault. Sbarro étant un habitué de la réalisation de voitures uniques (concept-cars notamment), la réalisation du projet est rapide puisque la voiture est présentée au salon de Paris 1984, soit six mois après la présentation de la Renault 25.
Berline statutaire, la R25 « Charbonneaux » offre une présentation extérieure luxueuse avec du chrome (jusque sur les jantes), l’habitable n’est pas en reste en étant recouvert de cuir avec quelques touches de bois précieux. Lors de sa présentation, la R25 Charbonneaux marque les esprits (à cette époque, la R25 Limousine n’était pas encore d’actualité), des critiques évidentes naissent sur la calandre, les jantes, ou la finition de la partie arrière. Proposée au prix de 400.000 Francs, l’aventure de cette voiture s’arrête aux portes du Salon, la Régie Renault refuse d’homologuer le modèle ce qui fait tomber la garantie constructeur de la mécanique. Justement, la R25 Limousine était en gestation…