Au milieu des années 1970, Renault monte en gamme en dévoilant la R30 courant 1975 qui doit aller rivaliser contre les Citroën CX et autres Peugeot 604, elle est suivie quelques mois plus tard d’une version plus accessible, la Renault 20…
Nous sommes dans les années 1970, la Régie Renault rencontre d’importants succès sur le créneau des petites voitures avec la R4 et la R5, la Renault 12 comme berline familiale rencontre elle aussi son public, et la Renault 16 qui chapeaute la gamme depuis 1965 a réussi un pari risqué : introduire le hayon sur une berline de gamme supérieure. Le succès de la R16 est tel que Renault lance dès 1971 un projet visant à la remplacer, et prend même le risque de monter en gamme malgré les échecs répétitifs sur se segment (lire aussi : Renault Rambler).
Le projet 127 donna naissance à la Renault 30, si à l’origine la voiture devait s’équiper d’un V8, Renault et ses partenaires Peugeot et Volvo décident finalement de concevoir un V6, la fameux PRV (lire aussi : Renault 30). La crise pétrolière qui amputa le PRV de deux cylindres mène également la Régie à une autre réflexion, la clientèle pour un moteur V6 sera moins nombreuse que prévue, dès lors, pour rentabiliser l’investissement, la nouvelle grande Renault devra proposer des motorisations plus économes. On reprend alors le moteur de la Renault 16 TX, on le place dans la caisse de la Renault 30, cela donne naissance à la Renault 20.
Présentée à la toute fin de l’année 1985 et commercialisée début 1986, la Renault 20 se distingue de la R30 par sa présentation plus simple. La ligne est totalement empruntée à la Renault 30 dont le dessin est signée Gaston Juchet, le directeur du Service Style de la Régie, donnant naissance à une berline à hayon dont la ligne n’est pas sans rappeler la Renault 16. Pour se différencier, la R20 obtient des optiques carrés à l’avant, et perd ses chromes. Trois finitions sont alors proposées, la L, TL et GTL.
Comme on l’a dit, le moteur provient de la Renault 16 TX, à savoir le Cléon-Alu quatre cylindres en ligne de 1.647cm3 proposant 96Ch (DIN). Mais la caisse de la R20 est plus lourde que celle de la R16, ce qui se ressent sur les performances de la voiture, que la presse ne manque pas critiquer. Il semble alors difficile à la Renault 20 d’exister sachant que la R16 TX est toujours commercialisée, les seuls atouts de la nouvelle Renault sont la carrosserie plus moderne et l’espace intérieur plus grand que celui offert par sa devancière.
En 1977, la Régie Renault fait évoluer la R20, la version L qui faisait office d’entrée de gamme est abandonné, laissant le champ libre à la Renault 16. Surtout, à partir de juillet, la gamme Renault 20 s’enrichit de la version TS qui reçoit un nouveau moteur, le Douvrin de 1.995cm3 pour une puissance de 110Ch, un moteur partagé avec ses rivales Peugeot 505 et Citroën CX. Les performances sont désormais acceptables, cette version reçoit un très bon accueil du public. A partir de novembre 1978, Renault propose en option une boite à cinq rapports sur l’ensemble de la gamme R20.
Décembre 1979, la R20 est désormais disponible en version Diesel, le moteur Douvrain est dieselifié dans une version 2,1 litres offrant 63,5Ch; il s’agit là de la première voiture particulière de Renault équipée d’un Diesel, suivie quelques mois plus tard par la R20 Turbo Diesel et ses 85Ch. En 1980, la R20 GTL disparait au profit de la R20 LS, équipée du moteur de la GTL mais d’une finition plus sommaire. L’année suivant est marquée par l’arrivée de la R20 TX, dont le moteur Douvrin est porté à 2.165cm3 pour une puissance de 115Ch.
Il s’agit là de la dernière évolution notable apportée à la gamme Renault 20, qui continua sa commercialisation jusqu’en 1984, la Renault 25 dévoilé en 1984 prend la place du duo R20/R30. Notons que la R20 (profondément modifiée et équipée d’un moteur de R18) remporte le rallye Paris-Dakar en 1982 aux mains des frères Marreau.
Pour le volet commercial, il s’écoula 607.405 Renault 20, un score effectué majoritairement en France, car à l’export, ce choix de carrosserie déroute. A l’étranger, la R20 s’affiche jusqu’en Australie et en Taïlande (où la voiture fut fabriquée localement), notons aussi l’existence d’une version Dacia en Roumanie, la 2000, réservée aux haut dignitaires du régime de Ceausescu. La R20 n’est pas une réussite, elle n’est pas forcément un échec, la voiture souffrant un positionnement délicat dans la gamme Renault, avec une R16 qui fait de la résistance jusqu’en 1980, la présence d’une R18 depuis 1978 qui marche sur ses plate-bandes…