Dès le milieu des années 1920, la France se dote de structures sportives permettant de mettre en avant la vitesse automobile, la plus célèbre d’entre elles fut le circuit de Montlhéry et son célèbre anneau. Les constructeurs français s’y affrontent à coup de chronomètre, puis en 1934, Renault inscrit son nom avec la Nervasport des records…
Des records de vitesses (ou plutôt d’endurance à vrai dire) dans les années 1930, on retient la célèbre série des « Rosalie des Records » emmenée par Yacco et Citroën. Mais derrière cette façade si connue se cache une véritable concurrence entre les différents producteurs d’Huile, comme la Rosalie engagée par les huiles Spido, ou encore entre les différents constructeurs automobiles français : Hotchkiss, Delahaye, Panhard ou encore Renault.
Le constructeur au losange s’était déjà essayé aux records d’endurance dans les années 1920 avec les Renault 40CV des Records, l’un des premiers galops réalisés sur l’anneau de Montlhéry après son inauguration. Mais la course à l’endurance et à la vitesse allait s’intensifier dans les années à venir… Il faut dire que ce type d’épreuve était très bien couverte par la presse, était moins coûteux qu’un engagement en course et permettait de mettre en avant des éléments provenant de la production de série.
Ainsi, des Vivasix, des Primastella et autres Monaquatre s’essayeront aux anneaux de vitesse. Mais Citroën est un bien meilleur communiquant et tire davantage la couverture vers lui, il faut dire que les Rosalie des records amélioraient sans cesse leurs propres records et étaient engagées par… Yacco ! Renault décide alors de développer une voiture spécifique pour les records en prenant la base de la Nervasport, une berline de luxe à vocation sportive proposée depuis 1933.
Ainsi, Renault réalise une voiture dont le seul objectif est la vitesse, la carrosserie est réalisée par l’ingénieur Marcel Riffard, lequel avait officié chez le producteur d’avions Caudron et avait à sa charge la conception des avions de course. La Nervasport des Records naissait sous la forme d’une monoplace entièrement carénée, les liens avec l’aviation sont bien présent : long capot arrondi à son extrémité, arrière qui se resserre…
Sous le capot, un huit cylindres de 4.825cm3 issu de la Nervasport est monté, malheureusement, sa puissance n’est pas connue. A partir du 3 Avril 1934, la Nervasport s’aligne sur la piste de Montlhéry et part pour une course de 48 heures avec une équipe de quatre pilotes qui se relaient toutes les trois heures. Le 05 avril, peu avant 16 heures, le galop de la Nervasport se termine, les résultats lui permettent de battre un record de vitesse sur 48 heures dans la catégorie 3 à 5 litres de cylindrée avec une moyenne de 167,445km/h.
Durant ce galop, la Nervasport des records signe également les records de vitesse moyenne sur 4000 et 5000 miles. Et si Louis Renault utilise ce record dans la communication de sa marque, celui-ci ne tient pas longtemps car le 8 Mai 1934, une Delahaye courant dans la même catégorie de cylindrée bat le record des 48 heures avec une moyenne de 176,3km/h.