Au début de l’année 1987, Renault annonce la cession de sa filiale américaine, AMC, à Chrysler. Cette annonce surprend puisque quelques semaines avant, Renault dévoilait la R21 américanisée, la Medallion, que je vous propose de redécouvrir…
Dans les années 1980, Renault ayant pris le contrôle de l’américain AMC, l’entreprise tente une nouvelle conquête du marché américain et lance une gamme de produits cohérente et adaptée à ce marché : la Renault Le Car, petite citadine dérivée de la Renault 5 doit contrer les Volkswagen Golf et petites japonaises (lire aussi : Renault Le Car); et le duo Encore-Alliance qui forme l’arme principale de la Régie dans sa conquête américaine. Renault pose ainsi les bases de son implantation aux Etats-Unis.
Au milieu des années 1980, pour assurer une présence pérenne outre Atlantique, Renault met le paquet sur sa gamme américaine : un projet d’américanisation de l’Espace et l’Alpine GTA sont mis en route, le développement d’une berline haut de gamme qui donna naissance à la Premier (lire aussi : Renault Premier). Pour le milieu de gamme, Renault décide d’américaniser la Renault 21, ainsi naît la Medallion, commercialisée à partir du millésime 1987.
Pour satisfaire aux exigences américaines, la Renault 21 se voit équipée d’une nouvelle face avant avec des optiques plus fines, une calandre spécifique et des pare-chocs différents de la version européenne pour répondre aux exigences américaine en matière de sécurité passive. L’arrière aussi bénéficie d’un traitement de faveur avec des feux plus larges et des catadioptres traversant la face arrière. La version break, commercialisée « Station Wagon » aux Etats-Unis, ne diffère peu par rapport à la version européenne.
La ligne de la Renault Medallion est moderne, rappelons qu’en France, nous en étions alors qu’à la phase 1 de la R21, le restylage n’intervenant qu’en 1988. Etats-Unis oblige, il faut que ça brille ! La Renault Medallion reçoit ainsi des éléments chromés, des enjoliveurs spécifiques au modèle ou des jantes en option, des joncs chromés encadrent la calandre et les optiques et parcourent les pare-chocs ainsi que les côtés de la voiture.
Côté motorisations, Renault propose deux blocs, le premier est un quatre cylindres en ligne de 2,2 litres de cylindrée, le fameux Douvrin que l’on retrouve alors sur la R25 qui propose 103Ch sur la Medallion, le second moteur est le V6 PRV, disponible seulement au Canada. Le quatre cylindres en ligne est doté d’une injection multipoint et présente une certaine sobriété sur le plan de la consommation, sans oublier d’être performant. Proposée en boite manuelle à cinq rapports de base, une boite auto à trois rapports est proposée en option.
Pour la finition, Renault propose là aussi deux versions, la DL ou De Luxe qui fait office d’entrée de gamme, et la LX pour Luxury qui peut s’embourgeoiser avec de multiples options. La climatisation est de la partie dès l’entrée de gamme, tout comme l’autoradio, le régulateur de vitesse, mais pas les vitres électriques qui sont disponibles contre quelques dollars supplémentaires.
Commercialisée au début de l’année 1987 aux Etats-Unis, la Renault Medallion présente la particularité d’être alors la seule Renault commercialisée outre-Atlantique a être produite en Europe, et plus précisément dans l’usine de Maubeuge. Hélas, la Medallion arrive au mauvais moment, la crise traversée en Europe contraint le groupe français à réduire la voilure, l’assassinat du PDG d’alors, Georges Besse, qui était favorable à l’aventure américaine, et les ventes trop faibles par rapports aux prévisions ont raison de la filiale AMC, Renault signant le 7 février 1987 une lettre d’intention de vente au profit de Chrysler.
Malgré le rachat par Chrysler de la branche américaine de Renault, la Medallion reste commercialisée sous le blason Renault au cours de l’année 1988. Mais l’entreprise américaine est bien embêtée avec les produits Renault, lesquelles entrent en concurrence frontale avec les produits Chrysler, et pour lesquels des contrats de fourniture restent à honorer vis à la vis de Renault. Chrysler fonda alors une nouvelle marque, Eagle, qui commercialisa la Medallion, ainsi que la Premier, quelques années de plus…