Du gros, du lourds, et du beau ! Voilà comment résumer en quelques mots de Rallye des Copains qui avait lieu le week-end du 6 au 8 mai 2023 sur les terres de Corrèze. Une ballade réservée aux camions et poids-lourds anciens au départ de la commune de Favars, tout proche de Tulle. Au programme, trois jours à rallier plusieurs villes de Corrèze parmi lesquelles Tulle, Egletons, Bort-les-Orgues et son célèbre barrage, Neuvic et Argentat pour terminer à Collonges la Rouge. Avant même le rallye, j’ai noté une implication des communes traversées qui ont relayé sur les réseaux sociaux les horaires de passage du convoi !
C’est une quarantaine d’utilitaires et camions venant de toute la France qui se sont ralliés à Favars pour le départ de cette ballade. Les camions ont investit au cours de la matinée du samedi la place de la Mairie, les chauffeurs étaient eux conviés dans le restaurant du village. Les camions garés au soleil, il y avait comme une petite atmosphère d’antan sur les relais routiers. Il y avait de tout, des porteurs, des ensembles, des camions de chantier, des plateaux, du pompier… Je vous propose autant que possible de vous présenter les véhicules au départ de ce rassemblement.
Une superbe bétaillère sur un Delahaye 163 B bien connu en Corrèze. Il est même le camion de l’organisateur du rallye objet du présent article.
Un Berliet fonctionnant au Gazogène. Le système Gazobois monté sur ce camion est le fruit des recherches des ingénieurs du constructeur lyonnais qui, après la Première Guerre Mondiale, recherchent un moyen de remplacer le pétrole. Le système Gazobois est proposé dès 1923, il connait son heure de gloire pendant le second conflit mondial.
GMC CCKW, un camion témoin de la Seconde Guerre Mondiale.
Un Fargo FL 4.60 de 1947, un produit du groupe Chrysler et typiquement le genre de camion arrivé en France grâce au Plan Marchall.
Il n’y avait pas que es camions, preuve en est avec cette Peugeot 203 Camionnette Bâchée.
Non, ce n’est pas un Peugeot, mais un Chenard & Walcker ! Après la Seconde Guerre Mondiale, le Plan Pons attribue à Chenard & Walcker la production des fourgons de 1500kg, il s’équipe d’un moteur bicylindre maison avant d’adopter des moteurs Peugeot, puis il intégra la gamme Peugeot après le rachat de Chenard & Walcker par Chausson, une filiale de Peugeot.
Un Citroën U55.
Un Renault R2087, camionnette légère qui fut présente massivement dans les casernes de notre armée française à partir des années 1950.
Berliet GLC : Ce modèle est certainement l’un des plus beaux succès de Berliet, proposé dès 1951 en dérivant du modèle GLR en adoptant un moteur à quatre cylindres. Pendant des années, le GLC fera le bonheur des transporteurs et artisans, il assoit Berliet comme spécialiste du camion dans le monde.
On passe au Berliet Gazelle, un camion dérivé du GLR et prévu pour la prospection pétrolière au Sahara. On retrouvera ce modèle dans de nombreux raids et passe à la postérité pour sa participation dans le film Cent mille dollars au soleil. Et le véhicule utilisé dans le film, c’est la Gazelle bleue présente ce week-end.
Berliet TLM 15, le roi des tracteurs routiers français dans les années 1950, un succès important puisqu’il répond à une demande, celle d’un tracteur lourds, à une époque où les constructeurs français ne proposaient que peu de chose sur ce segment.
Berliet TBO 15 M2 : voilà du très lourds, un modèle 6×6 développé pour la prospection pétrolière au Sahara.
Mack
Mercedes 2624
Berliet TR305 Turbo
Berliet TR280 Turbo
Berliet TR350 V8 Turbo
Renault R340 Turbo Intercooler
BERLIET L64 8R 4×4 : Un camion passe-partout inspiré des Gazelle et du GLC, le L64 arrive au début des années 1960 dans la gamme Berliet. Son objectif est de proposer un camion capable de rouler sur les pistes africaines tout en proposant un prix contenu. Il connaitra de nombreuses utilisation en France dans le BTP ou les pompiers… Ici, nous avions un L64 8R datant de 1978, c’est à dire l’un des derniers équipé de la cabine M4. D’ailleurs, sa double cabine pourrait provenir d’un ancien camion de pompiers.
Du Berliet GAK avec un Berliet GAK 60 V aspirateur balayeuse et un Berliet GAK 50 des Pompiers.
Berliet Stradair : Le Stradair apparait au milieu des années 1960, son objectif est de permettre à Berliet de s’affirmer sur le segment des camions de plus petits tonnages, alors l’apanage du rival Saviem. Le Stradair offre une cabine au style futuriste signé Philippe Charbonneaux et une suspension nommée Airlam qui allie lame et coussins d’air pour un confort inégalé jusque-là.
Le Citroën Belphegor. Ce camion apparait en même temps que le Berliet Stradair vu au-dessus, c’est d’ailleurs des indiscrétions qui poussent Berliet à étudier la suspension sur coussins d’air pour répondre au futur camion Citroën qui adopterait une suspension hydropneumatique du type de la DS. Finalement, le Belphegor disposera d’une suspension classique mais d’une cabine au style tranché, œuvre de Bertoni. Le Belphegor apporta quelques innovations comme la direction assistée ou le freinage haute pression… On nota la présence d’un bus réalisé sur la base de ce camion.
Chez Unic, un Vosges P 8 RA de 1967 (gris) et un Unis MZ 84 CA en caisse primeur.
Ou ce plus récent arborant les deux marques Unic et Fiat. De Type OM 65, c’est un camion italien rebadgé avec notre marque française.
On s’arrête bien volontiers sur ce Saviem TP3 magnifiquement restauré.
Chez Scania, 143M 500 V8 et 143M 420.
La gamme Willème était bien représentée avec porteur magnifiquement restauré.
Willème BMC B30N de 1964 : La, on est sur un représentant de la fin du constructeur français Willème. A la fin des années 1950, l’argent manque chez Willème et cherche un partenariat avec un constructeur pour l’aider à développer une nouvelle génération de moteur et de véhicules. C’est avec l’anglais BMC que le constructeur français trouva un accord en 1962 pour produire sous licence des camions légers (dont ce B30N) et moyens.
Un Unimog 1700 de 1981.
Voilà un magnifique Saviem SM 10 restauré avec soin.
Du Mack avec un superbe porteur dans son jus.
Setra S215
Du beau porteur : Berliet TLR avec sa remorque « laitière », un Berliet TA avec sa citerne aux couleurs de Vélosolex, un Volvo F88 et sa citerne alu, Berliet TR280, Henschel.
Du Berliet de pompier, on avait vu un GAK plus tôt dans cet article, on continue ici avec un un GLB et un 770KB.
Voilà, on laisse partir les camions pour leur rallye, je n’ai malheureusement pas le temps de suivre leur parcours. Bonne route à eux !
Pour en savoir plus, je vous invite à lire l’excellent blog de Roadmaster-87 sur ce lien.
