Dans les années 1930, la gamme utilitaire de Peugeot va être riche de modèles, avec un renouvellement quasi annuel. Il se distingue notamment deux séries, la SK et la MK. La SK propose des utilitaires de 600 à 800kg de charge utile entre 1933 et 1938…
En 1931, pour combler une lacune dans la gamme utilitaires de Peugeot, alors composée des 201 Commerciales et leurs 450kg de charge utile et de la six cylindres de 1.200kg de charge utile, Peugeot propose la 201 T avec 750kg de charge utile, un véhicule qui, selon la réclame d’alors, pouvait convenir à 80% des professionnels. Hélas, la 201 T est un peu à la peine pour une telle charge utile et cette version resta marginale avec 2.888 unités produites, l’éphémère 301 T proposée en 1932 ne fit pas mieux. En juin 1933, Peugeot renouvelle son offre utilitaire pour proposer la SK.
En juin 1933, Peugeot dévoile la SK, un utilitaire de 600 à 750kg de charge utile, reprenant la mécanique de la Peugeot 201, le quatre cylindres en ligne de 1.122cm3 « SE » développant 23Ch, habillé d’une cabine de 201 BR. Cette version, produite jusqu’en juin 1934 ne connait que 896 commandes, elle est secondée à partir de décembre 1933 et jusqu’en octobre 1934 de la SKR, équipée du moteur de la Peugeot 301, un quatre cylindres de 1.465cm3 pour 34Ch plus à même de se mouvoir à pleine charge, avec une vitesse en pointe de l’ordre des 60km/h, mais avec une consommation d’essence plus élevée. 950 exemplaires de la SKR trouvent preneur.
Lors du salon de l’automobile de Paris 1934, Peugeot dévoile la SKD qui fut commercialisée de novembre 1934 à octobre 1934, elle conserve le moteur de la 301 dans une version améliorée avec trois paliers (au lieu de deux) qui permet désormais une pointe de vitesse à 70km/h, la cabine évolue également pour se rapprocher des 201 et 301 « Queue de castor » avec une ligne plus élancée. Surtout, la SKD propose un plancher plus grand (3m² au lieu de 2,30m² sur les versions précédentes), un volume de 4m3 (contre 2,6 auparavant) et une charge utile portée à 800kg. La SKD reste deux années au catalogue et reçoit un « bon » accueil avec 2.207 unités produites.
A partir d’octobre 1936, la SKD laisse donc sa place à la Peugeot SK2, une SKD améliorée s’équipant du moteur SER5 tiré de la 201M (lui-même issu de la Peugeot 301) et proposant 35Ch, ainsi que d’une nouvelle boite de vitesse. Produite jusqu’en septembre 1937, on dénombre 920 SK2.
En octobre 1937, la SK3 continue la série SK avec d’importantes nouveautés, à commencer par l’adoption de la ligne Fuseau-Sochaux qui donne un nouvel attrait pour cet utilitaire. Surtout, la SK3 récupère le moteur de la Peugeot 302, un quatre cylindres en ligne de 1.758cm3 pour une puissance de 43Ch. Cette ultime version est produite jusqu’en mars 1938 et compte 450 exemplaires. Il faut également noter une anecdotique version SK4 produite à 16 exemplaires et équipée du moteur de la Peugeot 402, un modèle réservé à l’export.
Produite de juin 1933 à mars 1938, la série SK de Peugeot comptabilise 5.439 ventes, un score honorable pour Peugeot et de façon générale sur le segment des 600-800kg de charge utile. Aux côtés de la Série SK, Peugeot proposait également, depuis octobre 1933, la série MK avec une charge utile démarrant à 1.000kg connaissant elle aussi un important succès…
Sources :
Charge Utile n° 70, octobre 1998, pages 40 et suivantes.